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Tirer profit de l'emplacement stratégique de la Tunisie et moderniser la flotte nationale Stratégie nationale de développement du secteur maritime et portuaire pour la période 2011-2016
Le transport maritime étant un maillon de la chaîne commerciale qui participe, largement, au développement des échanges entre les différents continents, c'est un secteur qui occupe une place de choix dans les stratégies de développement de tout pays qui a opté pour l'ouverture économique. Ainsi, la Tunisie, pays méditerranéen qui a, depuis l'antiquité, été un carrefour commercial, accorde une place de choix à ce secteur. Des actions et des stratégies appropriées ont été mises en place pour le moderniser et augmenter son efficacité. Une stratégie de développement du secteur maritime et portuaire pour la période 2011-2016 a été adoptée par le ministère du Transport. Cette stratégie s'articule autour de cinq axes, précise M.Youssef Ben Romdhane, directeur général de la marine marchande au ministère du Transport. Il s'agit, d'abord, de développer la flotte nationale en vue d'augmenter sa part en termes d'échanges maritimes. Ce souci est né du fait que cette flotte n'assure, actuellement, que 10% des échanges maritimes extérieurs de la Tunisie. Ainsi, sur les 30 millions de tonnes ( exportations et importations) annuelles, la flotte nationale n'assure le transport que de trois millions. Pour pallier cette faiblesse, le plan de développement du secteur maritime et portuaire prévoit, notamment, la modernisation de la flotte de la CTN. C'est à ce propos, que deux navires RO/RO ( Roll On/Roll Off) ont été achetés au cours de l'année 2010. Ces navires sont destinés au transport des semi- remorques. Cette acquisition a permis de doubler la capacité propre de la CTN en matière de transport de semi-remorques. Dans ce même ordre d'idées, un car ferry pour le transport de 3000 passagers et 1000 voitures est en cours de construction, sa mise en circulation est prévue pour la fin mai 2012. Le navire "El Kef" sera, lui, remplacé par un nouveau vraquier d'ici 2013-2014. La modernisation de la flotte nationale concerne, également, quelques sociétés privées à travers, notamment, la mise en place d'un contrat-programme entre les transporteurs maritimes et les principaux chargeurs. Le but final étant de doubler la participation de la flotte nationale dans les échanges extérieurs et atteindre les 18% de la totalité des échanges. Le deuxième axe de la stratégie de développement du secteur maritime et portuaire touche le développement de l'infrastructure portuaire en vue d'asseoir une infrastructure moderne en harmonie avec le développement du transport maritime et des ports dans le monde et qui répond aux exigences de l'économie notamment en matière de réception de gros navires ayant des tirants d'eau qui vont jusqu'à 18m sachant qu'actuellement la profondeur de nos ports ne dépasse pas les 10m. Le but étant d'arriver à assurer l'import et l'export des marchandises par des navires dont la capacité peut atteindre les 50.000 tonnes. La concrétisation de cet objectif passera d'abord par la modernisation des ports actuels à travers, notamment, la modernisation des quais spécialisés, la facilitation de l'interconnexion des ports avec le réseau de transport terrestre et le développement des zones d'activités logistiques à proximité des ports afin d'optimiser la chaîne de transport de porte à porte et d'améliorer la compétitivité des exportations tunisiennes en réduisant les coûts et les délais. S'agissant toujours du développement de l'infrastructure portuaire, on prévoit la construction d'un port en eaux profondes de dernière génération. Un port dont la profondeur d'eau sera de 18m et qui pourra recevoir des porte-conteneurs dont la capacité peut atteindre les 14.000 conteneurs ( soit plus que la capacité totale actuelle du port de Radès). L'édification d'un tel port vise, notamment, à valoriser l'emplacement stratégique de la Tunisie dans le bassin méditerranéen et à drainer une partie du trafic de transbordement des conteneurs. Par ailleurs, le port de "Skhira" fait, actuellement, l'objet d'une étude stratégique qui vise à en faire un pôle portuaire spécialisé dans le trafic pétrochimique. Le développement des professions maritimes est un autre axe identifié dans le cadre de la stratégie de développement du secteur maritime. En effet, ce secteur dépend de plusieurs activités annexes qui interviennent directement dans l'efficacité et la productivité du secteur. Ce sont au total douze activités annexes qui interviennent dans l'activité du transport maritime et qui sont appelées à s'adapter aux exigences du secteur, à répondre au souci d'efficacité et à être, donc, mises à niveau. Cette mise à niveau repose, essentiellement, sur la qualification professionnelle et la mise en place de moyens matériels appropriés. Deux lois ont été, à cet effet, révisées en 2008 en vue de faciliter la création d'entreprises dans le secteur et de renforcer la capacité professionnelle. Le quatrième axe de la stratégie se rapporte à la simplification des procédures de transport international de marchandises. "Un effort considérable a été déployé pour l'harmonisation et la simplification des procédures, la standardisation des documents et la mise en place d'un réseau intégré d'échange de données informatisées pour l'accomplissement des procédures de transport international", souligne, encore, M.Ben Romdhane précisant que ce système relie tous les intervenants portuaires à travers une plateforme informatique qui est la TTN ( Tunisia Trade Net). Ce système est, actuellement, fonctionnel au port de Radès et sa généralisation aux autres ports est prévue au cours de l'année 2012. Dans sa phase finale, il permettra la réalisation de toutes les formalités nécessaires pour le transport maritime et le transit de marchandises à travers les ports avec zéro papier et zéro déplacement permettant, ainsi, des économies en termes de délais et de coût. Ce système sera complété par la mise en place d'une application électronique de géolocalisation des unités de charge dans le port de Radès. Cette application utilise les technologies de GPS et de Rfid (Radio frequency Identification) et permet le contrôle, le suivi et l'identification instantanée des conteneurs et des semi-remorques dans le port. Son exploitation est prévue au cours de l'année 2012. Le cinquième axe concerne, enfin, le développement de la sécurité et de la sûreté et la protection de l'environnement. La stratégie nationale en la matière consiste à moderniser le code réglementaire et à établir des conventions internationales. Elle intègre, également, le renforcement du contrôle pour garantir la sécurité, la sûreté et la protection de l'environnement marin pour un développement durable du secteur.