• Faire baisser le coût des services logistiques en Tunisie à 15% • Le secteur du transport offre plus de 120.000 postes d'emplois directs et assure 97% du commerce extérieur de la Tunisie La Presse — Le secteur du transport en Tunisie est l'un des secteurs les plus vitaux, premièrement du point de vue employabilité puisqu'il offre plus de 120.000 postes d'emplois directs, et il assure 97% du commerce extérieur de la Tunisie, notamment par voie maritime, facteurs qui l'ont placé dans la dynamique nationale. Avec des indicateurs hautement significatifs, à savoir 7% du PIB, 15% des investissements du pays, un taux annuel de 6,1% de croissance durant la période 2007-2011 et un montant des investissements prévu du secteur à prix courant de 6.528 MD, le secteur du transport joue, effectivement, un rôle important dans la concrétisation des objectifs et des stratégies de développement ainsi que dans le soutien des autres secteurs productifs et la maîtrise des coûts. Les investissements, réalisés au cours de ce quinquennat, sont à hauteur de 60% par le secteur public et 40% par les entreprises du secteur privé, sachant que le transport routier devrait recevoir 32% du total, le transport ferroviaire 27,4%, l'aérien 25,6% et le maritime 15%. Or étant donné que cette activité s'avère l'une des plus grandes consommatrices d'énergie avec près de 30% de la consommation nationale, il a été nécessaire d'aborder la question sous un tout autre angle, en l'occurrence le transport multimodal qui allie le transport proprement dit, la logistique et l'infrastructure. Le principe du transport multimodal réside, en fait,dans la multitude d'avantages qu'il procure, à savoir la réduction des délais et leur fiabilité, la maîtrise des coûts de chargement et de livraison, tout en permettant de créer une coopération entre les différents maillons de la chaîne ainsi qu'une meilleure circulation de l'information. Ainsi l'intérêt accordé par le Président de la République à ce secteur a été constant durant les deux dernières décennies. D'ailleurs, au début du mois de juin dernier, un Conseil ministériel, réuni sous la présidence du Chef de l'Etat, a été consacré, plus particulièrement, au développement du transport multimodal et au renforcement de sa logistique, à la consolidation de la compétitivité du secteur et à l'accroissement de sa contribution à l'amélioration de la productivité globale de l'économie. Pour ce, le Conseil avait mis l'accent sur la nécessité de l'exploitation optimale des ports commerciaux et la mise en place d'un réseau national intégré de zones logistiques autour des ports et aéroports, avec comme point de départ la zone de Radès et le développement du transport ferroviaire. C'est dans ce contexte qu'on insistera, au cours de la prochaine période, sur la consolidation de l'infrastructure portuaire et aéroportuaire, en vue de faire de la Tunisie un centre régional de services. La réalisation du port en eaux profondes d'Enfidha et l'aménagement programmé des trois zones logistiques à Radès, Djebel El Oust et Enfidha entrent dans le fil droit de cette démarche. A signaler que les efforts seront axés, aussi, sur la baisse du coût des services logistiques, l'amélioration de la qualité des services, la réduction des délais de livraison des marchandises et la facilitation des procédures douanières. Il convient de souligner que le coût des services logistiques en Tunisie représente 20% du PIB, soit 9 milliards de dinars, contre 15% en Turquie et 10% en Europe. L'objectif recherché réside, donc, dans la réduction de ce taux à 15%. La prochaine période sera, également, marquée par la mise en œuvre d'un plan visant l'aménagement des zones logistiques dans les grandes agglomérations urbaines du pays et aux alentours des ports de Radès et d'Enfidha. Une attention particulière sera également accordée au développement du transport multimodal à travers le raccordement du réseau ferroviaire à l'ensemble des ports et la simplification des procédures du commerce extérieur, via la généralisation de la liasse unique au niveau des ports. Un outil au service de l'exportation La stratégie de développement du secteur du transport pour le prochain quinquennat prévoit, en outre, de faire passer la part du ferroviaire dans le transport des marchandises de 3% actuellement à 6% en 2014. Etant donné que le transport multimodal constitue un élément important dans la promotion des exportations, et soucieuse d'augmenter en permanence ses exportations, la Tunisie a opté, sous l'impulsion du Chef de l'Etat, pour une modernisation de tous les modes de transport afin de fournir aux entreprises des prestations de qualité de nature à faciliter les opérations de commercialisation des produits sur les marchés extérieurs. La logistique du transport a toujours fait l'objet d'un suivi présidentiel pour s'assurer que tous les rouages du système fonctionnent dans les meilleures conditions. Il est utile de mettre en exergue, à ce propos, que le programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» prévoit l'augmentation du taux de croissance du secteur des transports en vue d'élever sa contribution au PIB. Ce qui permettrait au secteur de jouer pleinement son rôle aussi bien pour le transport des voyageurs que pour celui des marchandises. L'Etat a déjà mis en place une infrastructure développée au niveau de tous les modes de transport et sur tout le territoire de la République. Concernant le mode ferroviaire, le programme présidentiel prévoit de lui accorder une place plus importante afin qu'il continue à contribuer activement à la promotion des exportations en transportant de grandes quantités de produits – comme les phosphates et les céréales – vers les ports ou les lieux de consommation. L'infrastructure ferroviaire est renouvelée de façon systématique pour que son rendement soit toujours performant. Les travaux concernent, selon le calendrier établi, aussi bien les rails que les signalisations et les constructions. Des investissements colossaux sont régulièrement alloués à la rubrique maintenance et entretien pour une utilisation optimale du matériel roulant et de l'infrastructure. La Société nationale des chemins de fer tunisiens – qui a procédé depuis des années déjà à l'assainissement de sa situation financière – a valorisé les avantages du transport ferroviaire qui est moins polluant et plus rapide. Le transport aérien, quant à lui, a réalisé d'importantes performances au cours des dernières années grâce à une flotte moderne et à des compétences qui ont fait leurs preuves. Le programme présidentiel d'avenir s'est engagé à libéraliser totalement les airs dans deux ans. L'infrastructure portuaire et aéroportuaire au rendez-vous L'infrastructure portuaire a enregistré, pour sa part, depuis le Changement un développement consistant. Le dernier fleuron des aéroports est l'aéroport d'Enfidha Zine El Abidine-Ben Ali qui comprend des commodités répondant aux normes internationales pour fournir aux clients des prestations de haut niveau. Le transport maritime occupe, également, une place de choix dans la politique de l'Etat. Le programme présidentiel s'est engagé, dans ce contexte, «à doubler à l'horizon 2014 la part de la flotte nationale de transport maritime dans le transport des marchandises et des échanges commerciaux avec l'extérieur». Modernisation oblige, un projet de système commun d'information destiné aux sociétés régionales de transport, à la Société de transport de Tunis (Transtu) et à la Société nationale de transport interurbain (Sntri) a été mis au point, dans le cadre d'un partenariat entre le ministère du Transport et Tunisie Télécom en vue de concrétiser les mesures présidentielles relatives à la généralisation de l'utilisation des nouvelles technologies dans le transport durant l'année scolaire et universitaire 2010-2011. C'est dire que le transport terrestre bénéficie, lui aussi, de l'intérêt de l'Etat avec une infrastructure de haut niveau en matière d'autoroute, d'échangeurs et autres ponts, dont notamment celui reliant Radès à La Goulette, et ce, grâce à des mégaprojets, un domaine où notre pays est devenu un exemple à suivre. Pour la petite histoire, le ministère du Transport a lancé depuis 2002 une étude sur le développement du système de transport collectif dans le Grand-Tunis en annonçant tout un arsenal de mesures, en l'occurrence la mise en place d'un nouveau mode de transport dénommé Réseau ferroviaire rapide (RFR) pour la desserte des zones périphériques lointaines, le renforcement du réseau actuel du métro léger pour la desserte de la périphérie proche du Grand-Tunis, la réorganisation et le réaménagement des pôles d'échanges du centre-ville de Tunis, la création d'un réseau de bus express partiellement sur un site propre et le réaménagement des stations de rabattement et des pôles d'échanges en vue de faciliter les échanges intermodaux. C'est dire que grâce à une approche présidentielle judicieuse, la Tunisie peut se targuer d'autant de réalisations dans ce domaine, dénotant l'importance cruciale du secteur du transport multimodal. Lequel secteur constitue un facteur décisif dans la promotion de toute économie nationale en ces temps de mondialisation et d'ouverture des frontières et des espaces où le gain de temps et l'optimisation des coûts deviennent des conditions sine qua non pour maintenir le cap de la compétitivité et de la concurrence.