Afek Tounès a dévoilé au Kef, lors d'un meeting qui s'est tenu hier, les grandes lignes du programme d'action du parti pour la prochaine étape, ainsi que sa vision pour la conduite à tenir en ce qui concerne les questions en suspens, notamment les questions économiques et sociales, qui constituent, selon Yassine Brahim, président du parti, une priorité dans la mesure où le pays traverse une période de crise assez grave, marquée surtout par un fort taux de chômage et la persistance de la pauvreté et de la précarité. Intervenant lors de cette ultime phase de la campagne électorale dans la région du Kef où 45 listes se disputent six sièges réservés à cette circonscription, le président de Afek Tounès a fait ressortir les énormes écarts entre les régions du pays et l'ampleur de la précarité dans les régions de l'intérieur où, a-t-il dit, le taux de chômage atteint des proportions alarmantes, indiquant que la prochaine étape devrait d'abord conduire à une réconciliation du citoyen avec la classe politique, en laquelle il a perdu toute confiance eu égard aux multiples dérapages qui ont, longtemps, caractérisé son action. Il a précisé à ce propos que le but du parti est de créer davantage de richesses dans le pays et un climat de confiance, de façon à favoriser les investissements et la création d'emplois, appelant aussi à l'instauration d'un régime parlementaire bicaméral et d'un dispositif constitutionnel à même de contrôler toutes les structures de l'Etat, y compris la présidence de la République. Il a, en outre, appelé à un référendum sur la nouvelle Constitution à la date du 20 mars et à la tenue d'élections présidentielles et législatives avant l'été prochain, ainsi qu'à des élections municipales après la période estivale, et ce, de manière à renforcer la confiance des citoyens dans l'appareil de l'Etat. S'agissant de la question de la justice, Yassine Brahim s'est dit consterné de voir les choses ne pas encore évoluer à ce niveau, alors que les attentes des citoyens se font de plus en plus nombreuses, en espérant un assainissement rapide de ce secteur, notamment au cours de cette période qui requiert une justice de transition, faisant remarquer qu'il est important pour tous les Tunisiens d'aller voter librement le 23 octobre afin d'élire une Assemblée constituante qui représente réellement le peuple Dans la foulée, les questions ont fusé de toutes parts et porté sur de nombreux thèmes avec, en premier lieu, les questions relatives à l'emploi, la culture, la religion et au Code du statut personnel, en ce qu'elles commencent à constituer réellement un motif d'inquiétude pour beaucoup de citoyens. La réponse du président du parti a été claire. Il va falloir, a-t-il suggéré, trouver des solutions radicales et urgentes au chômage, aussi bien pour les diplômés que pour le reste de la population, en proposant de renforcer les secteurs de la culture et du sport, l'instauration du projet «Tunisie numérique» et le développement de l'énergie solaire, du fait qu'ils constituent des gisements d'emplois importants, alors que pour la question de la religion, Afek se déclare pour un Etat civil où le religieux et le politique sont séparés et estime que l'Islam représente un facteur commun à tous les Tunisiens et que nul n'est censé s'en servir à des fins politiques. Il préconise toutefois une réouverture de l'Université de la Zitouna afin qu'elle fournisse des oulémas et des exégètes en matière d'interprétation des textes religieux et capables d'apporter les explications appropriées aux questions religieuses intéressant les Tunisiens Auparavant, un débat franc a été organisé avec les étudiants de l'Institut supérieur des études appliquées aux humanités, notamment sur la participation au scrutin du 23 octobre et le rôle dévolu aux étudiants dans cette joute électorale, en ce qu'ils représentent une masse importante convoitée par toutes les listes. La visite sur terrain que les membres de la liste ont effectuée dans la zone de Oued El Aïn, non loin du Kef, a été une occasion pour la prise de connaissance de l'ampleur de la précarité dans laquelle vit une grande partie de la population de cette localité, tout en révélant aussi le sens de la générosité et de la solidarité dont font preuve certains Tunisiens et Tunisiennes, à l'image de cette femme qui, en dépit de son extrême pauvreté, elle qui habite dans un vrai taudis au toit en tôle, a fait contre mauvaise fortune bon cœur en avouant que sa voisine était dans un état encore pire et qu'elle devait bénéficier de la priorité de l'aide. Cette dernière habite dans une pièce insalubre, couverte de chaume, dans le dénuement le plus total. Un combat contre la précarité est on ne peut plus urgent, aussi bien pour le parti que pour le reste de la population.