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« Afek Tounès » est-il le parti des cols blancs ou encore « le parti des intellectuels » ?
Partis
Publié dans Le Temps le 18 - 06 - 2011


Interview avec Emna Mnif, sa porte-parole
Dynamique, toujours souriante, elle parle bien et réfléchit longuement avant de répondre. Elle dégage une imposante force de caractère et de sincérité propre à la vraie militante convaincue et déterminée. Cette journaliste-médecin a choisi la politique comme une voie de l'engagement pour la Liberté et la Justice. Elle est, en ce début 2011, considérée comme l'étoile montante de la politique et le porte drapeau de ces jeunes "libres" qui s'engagent en politique. Elle fait preuve d'un talent certain en matière de communication durant les grands meetings de son parti Afek Tounès qui « s'attache à jeter les fondements d'une véritable démocratie et l'édification d'une Tunisie nouvelle, moderne et évoluée qui garantit la dignité, la justice et l'égalité des chances ».
Emna, la porte parole d'Afek Tounès sait convaincre grâce à ses qualités indéniables de combattante, de leadership, et aussi au vent de fraîcheur qu'elle fait souffler sur le monde politique. Mais aussi parce qu'elle est ambitieuse et déterminée à relever les défis dans cette Tunisie nouvelle.
- Journaliste, médecin, Qu'est-ce qui vous a motivé pour entrer dans la politique ?
Jeune journaliste, entre 1986 et 1990, j'ai été témoin des turpitudes de la fin de règne du régime de Bourguiba, l'illusion du changement de novembre 1987 et la chronique d'une chape de plomb annoncée. J'ai mesuré la valeur de la démocratie et des libertés confisquées. Médecin dans le secteur public, j'ai touché au plus près les ravages de l'injustice et de la pauvreté, le peu de cas que le système faisait de ceux « qui n'ont pas les moyens ». Rien ne m'a jamais fait plus mal que les regards vides et l'échine courbée des hommes et des femmes écrasés par les privations et la désespérance. Ce parcours partagé entre la révolte, l'impuissance et l'espoir qu'un jour cela pourrait changer me destinait naturellement à m'engager. La politique est pour moi la voie de l'engagement pour la Liberté et la Justice.
- Bonne oratrice, est-ce un don ! Le politicien doit-il posséder cette qualité?
Etre bon orateur ne suffit pas à se faire entendre, ou du moins à continuer à se faire entendre. La sincérité est ce qui compte par-dessus tout.
- Comment jugez-vous l'évolution du paysage politique tunisien ?
La démocratie est un exercice difficile qui met à l'épreuve une classe politique fatalement inexpérimentée parce que la Tunisie ne connaissait pas une authentique vie politique. Le débat s'éloigne parfois de l'essentiel et n'a pas encore réussi à réconcilier les Tunisiens avec la politique et les politiques. Les partis politiques doivent faire preuve de responsabilité, assumer des positions franches et tranchées sans ambivalence et sans calculs électoralistes, et surtout se concentrer sur les préoccupations des Tunisiens qui leur ont offert la Liberté. Le débat doit porter sur les programmes politiques, économiques et sociaux et s'écarter de la démagogie et des querelles idéologiques.
- Qu'est ce qui différencie votre parti Affak Tounès des autres partis ?
Afek Tounès est un parti qui veut s'inscrire dans l'avenir, formé autour d'une équipe et non pas d'un leader, d'une volonté inébranlable de servir des valeurs et un projet alternatif pour la Tunisie et non pas des ambitions. Il se veut une force de proposition. Aujourd'hui il rassemble des hommes et des femmes d'horizons divers, qui mettent toute leur compétence au service d'un programme novateur qui ne manquera pas de surprendre.
- Que répondez-vous à cette étiquette : « Parti des cols blancs », « Parti des intellectuels »…
Afek Tounès est le parti de tous les Tunisiens qui partagent les valeurs de liberté, de justice sociale et d'égalité des chances et qui misent sur le travail et le mérite, en rupture avec l'autoritarisme et les méthodes clientélistes.
- Comment voyez-vous le financement des partis ?
Afek Tounès a été le seul parti à ce jour à avoir rendu public l'état de ses finances. Le financement des partis politiques repose sur les adhésions et les donations. Les donations ne doivent pas être le moyen d'infléchir la ligne politique d'un parti ou de servir les intérêts de groupes d'influence. C'est pourquoi, Afek Tounès s'est doté d'un code d'éthique qui a plafonné les donations à 5% du budget de fonctionnement du parti et d'un comité d'éthique qui vérifie la provenance des financements.
- Que pensez-vous des ces affiches du PDP apparuess dans nos rues ?
C'est une façon de concevoir et de faire la politique qui n'est pas forcément celle de Afek Tounès.
- Quel régime politique prônez-vous ?
Le régime politique prôné par Afek Tounès repose sur la séparation de pouvoirs forts et indépendants mais fonctionnels, une instance constitutionnelle qui veille à l'esprit et à la lettre de la constitution, l'indépendance de la justice et l'existence de contre pouvoirs indépendants qui garantissent une authentique démocratie, dont une des composantes essentielles est la démocratie régionale. Notre proposition sera dévoilée dans sa globalité sous peu.
Etes-vous pour le recours aux prêts pour réussir cette transition économique?
La réussite de la transition démocratique dépend de la santé économique du pays. Deux piliers sont indispensables, la bonne gouvernance et le développement de l'infrastructure. Pour cette dernière, on peut faire le choix d'une politique timide à moyens limités ou d'une action agressive pour amener l'investissement et créer la croissance. Dans cette option un endettement qui respecte les équilibres financiers permettra une mise à niveau rapide, dans un horizon de 5 ans, de l'ensemble de l'infrastructure du pays pour assurer les conditions favorables à la création de la croissance et de l'emploi, ce qui est notre souci majeur.
- Quelle est la stratégie de votre parti pour le développement régional?
La démocratie régionale, avec des conseils élus dotés de moyens financiers adéquats et de prérogatives dans les secteurs économique et social, est un des axes de notre stratégie. Les projets de développement régional doivent être adaptés aux besoins, spécificités et priorités de chaque région. L'infrastructure, au sens large, que l'Etat doit mettre en place, est l'autre condition au désenclavement des régions, à la création de pôles économiques et à l'amélioration des conditions de vie qui conduisent au développement régional.
- Pourquoi appelez-vous à l'élaboration d'un pacte républicain ?
La souveraineté de l'Assemblée constituante ne doit pas être un prétexte pour transgresser les valeurs de la République, sur le respect des Libertés ou sur certains acquis de la société tunisienne, au lieu de les consolider et de les faire évoluer.
- Que pensez-vous du report de la date de la Constituante au 23 octobre ?
Dès lors que l'instance indépendante ne pouvait pas garantir d'élections libres, transparentes et démocratiques avant la date du 16 octobre, la tenue d'élections avant cette date n'était plus possible. Le parti Afek Tounès rappelle, toutefois, que la phase de transition, qui ne se terminera que lors de la tenue des élections législatives et éventuellement présidentielles, doit être la plus courte possible. C'est la raison pour laquelle nous étions attachés à la date du 24 juillet et que nous appelons à la limitation de la durée de l'Assemblée Constituante.
Pensez-vous que le peuple tunisien a assez de culture politique pour choisir son parti ?
Le peuple tunisien a fait preuve d'une grande maturité et de responsabilité pour réussir sa révolution. Il saura choisir ses représentants. Personne n'a de leçons à lui donner.
- Comment jugez-vous le rendement actuel du gouvernement ?
Il est n'est pas possible de juger le rendement d'un gouvernement provisoire dans une phase de transition avec les difficultés objectives que connaît le pays comme on jugerait le fonctionnement d'un gouvernement en situation habituelle. Certains dossiers avancent relativement bien. Sur d'autres, une meilleure communication et l'ouverture du dialogue aux différentes parties - partis politiques, composantes de la société civile et partenaires sociaux - sont nécessaires.
- Etes-vous pour une coalition avec d'autres partis ?
Nous sommes favorables au dialogue avec les partis avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs. Les coalitions et alliances ne peuvent se construire que sur des valeurs communes pour servir les intérêts supérieurs de la Tunisie et des tunisiens.
- Votre position sur :
-la religion:
La religion appartient à l'intime, à l'espace privé. On se doit de respecter la Liberté de culte et de croyance et ne pas s'immiscer dans l'espace privé. L'espace public où s'organise la vie doit garantir un débat libre et démocratique qui respecte la différence, sans sacralité et sans tabous.
- la femme :
La femme est un citoyen. Sa liberté, ses droits et ses devoirs se conçoivent dans le cadre du respect de la citoyenneté et de l'égalité de tout citoyen, sans discrimination, devant les Lois de la République.
-le voile :
Le voile est une question de choix personnel. Autant on n'a pas le droit de l'interdire, autant on n'a pas le droit de l'imposer ou d'imposer un quelconque code vestimentaire. Il y va du respect des libertés individuelles.
-le nikab :
Le niqab est une atteinte à la liberté, c'est une négation de l'identité sociale de l'individu et un total mépris des relations en société fondées sur l'identification de son vis-à-vis. Il consacre une société anonyme et déshumanisée. En outre, en plus d'être totalement étranger à nos traditions, il n'a aucune justification religieuse. Pour preuve, dans les lieux les plus sacrés de l'Islam et lors du pèlerinage de la Mecque, le visage de la femme et ses mains sont découverts.
-la polygamie :
La simple possibilité d'en évoquer le rétablissement est insultant.
Finalement comment voyez-vous la Tunisie en 2012 ?
Une démocratie moderne et progressiste où citoyenneté et dignité sont garanties.


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