En dépit des dizaines de milliards de nos millimes dépensés dans des opérations de maintenance, il y a encore des établissements scolaires qui souffrent de grandes insuffisances. Il n'est donc pas étonnant de voir dans des villes non loin de la capitale (pour ne pas parler de l'intérieur du pays) des écoles sans blocs sanitaires décents. D'autres manquent de tables et de chaises : dans certaines classes primaires, les élèves se mettent à trois par banc. Dans des collèges ou lycées, les chaises s'échangent entre les classes pour permettre à tout le monde de s'asseoir. Nous avons constaté que de nombreux travaux ont été réalisés pour moderniser les infrastructures (sanitaires, électricité, travaux de menuiserie sur les portes et les fenêtres, clôture des établissements...). C'est ainsi que plus de 1.000 écoles primaires, lycées et collèges ont bénéficié de la réfection totale des toilettes suivant un plan type standard et anti-vandalisme. Les normes d'économie d'eau ont été prises en compte. Les autres composantes n'ont pas été négligées puisque 36 milliards étaient prévus en 2010 pour les collèges et lycées et 10.5 milliards pour les collèges techniques. Toutes ces réalisations profitent aux élèves qui en ont été longtemps privés. Certes, la priorité a été donnée aux régions classées zones d'intervention prioritaire. N'empêche, d'autres établissements ont besoin d'être «secourus». L'état du mobilier, par exemple, est lamentable faute d'entretien surtout. Des pupitres des années 70 et même d'avant sont encore utilisés dans des établissements de renom. Tandis que les nouveaux équipements achetés à grands renforts de millions n'ont pas résisté aux actes de vandalisme — trop fréquents — des élèves. Les grandes sommes débloquées pour les réparations et la maintenance sont trop élevées. Les méthodes de travail du ministère de l'Education devraient changer un peu, non plus pour recenser les conséquences des actes de dégradation mais anticiper pour éviter d'arriver à de tels résultats. Une grande action de sensibilisation serait à entreprendre auprès de toutes les parties pour les inciter à préserver ces acquis. Mais aussi des mesures concrètes et dissuasives doivent être prises contre tous les auteurs d'actes de destruction du mobilier de l'école. A cet effet, la part importante dans cette sensibilisation reviendrait aux parents. Signaler l'acte n'est pas suffisant. Le réparer, c'est mieux. Et l'éviter c'est encore mieux. En s'engageant à débourser la réparation des dégâts, l'élève incriminé (ou indirectement son parent) se sentira plus concerné et servira d'exemple aux autres en dissuadant plus d'un. Des équipes d'identification, de surveillance et d'évaluation au niveau des commissariats régionaux à l'enseignement pourraient avoir un impact très positif pour dissuader d'éventuels contrevenants. Car il n'est plus possible de continuer à ignorer ces agissements sans réagir alors que dans la majorité des cas, il est facile d'en connaître les responsables. Tant que ces derniers ne seront pas inquiétés, ils poursuivront leurs méfaits et feront même des émules. L'école n'est à personne, c'est le bien de la communauté et chacun de nous est tenu de la préserver par tous les moyens.