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Evaluation d'une participation aux élections de la Constituante
Jawhar Ben Mbarek, représentant de Doustourna et tête de liste à Tunis 2
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 11 - 2011

Indépendant et tête de liste de Doustourna à Tunis 2, Jawhar Ben Mbarek (JBM) est professeur de droit constitutionnel, il a attiré sur lui les feux des projecteurs en raison de ses capacités d'orateur sûrement, mais aussi parce que son réseau associatif tissé spontanément grâce à Internet et un travail militant sur le terrain est l'un des très rares à avoir présenté un projet de Constitution. Lequel projet se distingue notamment par une nouvelle proposition, assez judicieuse, de l'article 1 qui éviterait les amalgames et les multiples interprétations dont peut faire l'objet celui de la Constitution de 1959. Les listes de Doustourna, présentées dans neuf circonscriptions, Tunis 2, Ariana, Bizerte, Sfax 1 et 2, Nabeul 1 et 2 et France-Nord, n'ont obtenu aucun siège. JBM commente et évalue, ici, ces résultats. Il ne considère pas l'aventure de la participation aux élections comme un échec. Bien au contraire, il entend continuer le combat au sein de la société civile pour jouer le rôle de contre-pouvoir et a bon espoir que sa manière de penser la Constitution fera son chemin.
Vu l'échec du réseau Doustourna peut-on dire que c'est la déception dans le camp du mouvement ? A l'évidence non. JBM s'en explique : «Notre but n'était pas de gagner des sièges à l'Assemblée, mais de diffuser notre projet et de faire une belle campagne électorale». Mieux, il considère que l'aventure politique qu'il a vécue avec tous les sympathisants de Doustourna est loin d'être un échec. Bien au contraire : «Au commencement, nous n'étions que quelques dizaines de personnes, nous sommes devenus, après, des milliers. Maintenant que notre projet est connu et qu'il constitue une alternative, nous continuerons notre lutte et notre campagne de plus belle. La Constitution est un élément de notre stratégie, c'est une nécessité. D'ailleurs, pratiquement seules nos listes avec celles de Sadok Belaïd ont présenté un débat sur des propositions d'articles de la Constitution». A la question de savoir s'il comptait faire de son mouvement un parti, JBM est catégorique : «C'est hors de question, cependant nous allons nous organiser de manière plus disciplinée, participative et latérale, et cela partout dans les régions pour créer davantage de cellules au sein du réseau. Car notre démarche ne consiste pas à conquérir le pouvoir, ce n'est pas notre objectif; mais ce n'est pas parce qu'on n'a pas remporté de sièges qu'on va baisser les bras. Le travail et la lutte continuent, car l'avenir c'est la société civile, sans laquelle il n'y a pas de démocratie. Maintenant que nous connaissons les résultats définitifs, on peut se demander ce qui reste pour une société ouverte sinon la société civile ? Car parmi les partis qui ont gagné les élections, certains ne sont pas politiques mais populistes. Or si nous avions eu un discours populistes, peut-être qu'on aurait eu plus de chance, mais c'est loin d'être le but».
JBM a-t-il des regrets ou encore des appréhensions à la lumière des résultats ? En fait, s'il est satisfait parce que Doustourna a affiché une vision forte de la Constitution, contribuant, par là, à placer le débat national dans le vif du sujet, malgré les réticences des partis politiques, il ne regrette qu'une seule chose, c'est que le débat n'ait pas atteint les sommets au plan du contenu. Il déplore aussi certaines infractions à la loi électorale en matière de financement de la campagne. Ce qu'il appréhende, par ailleurs, ce sont les alliances contre nature car, à ses yeux, il s'agit «de se retrouver autour d'un projet démocratique. Or l'objectif de Doustourna est de créer un centre de gravité fort et de devenir l'axe fondamental d'un regroupement démocratique autour d'un projet : c'est ce qui compte afin de neutraliser le jeu de pouvoir, parce que c'est le jeu de pouvoir qui peut pervertir la chose politique; nous ne voulons pas d'un troc entre les impératifs du pouvoir et le jeu de société».
L'animateur phare du réseau Doustourna avoue que leur projet est au cœur de tous ceux des autres partis modernistes tels que le PDM, Afek, Ettakatol et autres, sauf en ce qui concerne l'article 1 de la Constitution qu'il compte remettre sur le tapis en essayant de casser le silence national sur son contenu qui, au fond, ne jouit pas d'un véritable consensus. Il est quasi sûr que cette idée fera son chemin dans la Constituante, car elle est d'autant plus rassembleuse que les adhérents de son réseau ne seront pas les seuls à la défendre : «Ça sera notre premier combat au sein de la société civile vu l'importance de l'article 1 qui devrait être fragmenté en trois articles. L'idée c'est d'éviter de définir l'Etat en même temps que l'identité du peuple, autrement dit d'évoquer la forme du régime politique dans le même article que celui de l'identité du peuple. Nous mènerons un deuxième combat sur la décentralisation avec toutes les parties civiles d'un côté et le pouvoir politique de l'autre. La plupart des partis désirent un pouvoir centralisé avec des Conseils régionaux sans attribution de pouvoirs autonomes aux régions, ce qui est non seulement antidémocratique mais favorise un pouvoir vertical où l'Etat central, soit le centre et le sommet, domine la base et la périphérie. Nous mènerons également un débat sur le concept de la démocratie et le principe de la majorité, en ce sens que pour jouir de la majorité, la question est de savoir s'il faudrait adopter le système de 50+1 qui ouvre la porte à tous les abus ou alors opter pour un système où la majorité ne doit pas abuser de sa majorité en optant pour le système des deux tiers, tout cela afin d'assurer les mécanismes de protection contre tout abus. Notre troisième combat, enfin, se focalisera sur le régime politique : nous prônons un régime mixte avec un président élu au suffrage direct, avec un pouvoir d'empêchement : c'est un pouvoir régulateur, un contrepouvoir qui freine l'hégémonie du Parlement. Certains croient que le pouvoir est plus important que le contrepouvoir. Or, dans les vraies démocraties, il a la même importance, sinon plus. Nous sommes pour un équilibre entre l'horizontal et le vertical. Nous pensons qu'il faut donc éviter et le régime parlementaire, parce qu'il favorise la dictature, et le régime semi-présidentiel qui copie celui de la 5e République en France, un système lui-même en crise, qui a échoué dans son pays d'origine. Il ne faudrait donc pas verser dans le copiage et le mimétisme aveugle, mais être tout simplement créatif, imaginatif et surtout tunisien».


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