Par Hatem M'rad* On ne peut pas dire que l'Isie a été claire dans l'annonce des résultats des élections de la Constituante. Je constate une grande confusion et des atermoiements au sujet du nombre des électeurs inscrits et du calcul du taux de participation des électeurs dans cette élection. D'une part, les classifications subtiles et artificielles de l'Isie sont inutiles et confuses sur les» inscrits à leur gré» et les» inscrits automatiques». Il faudrait qu'elle nous précise nettement et clairement, une fois pour toutes, le taux unique et général des inscrits (en Tunisie et à l'étranger) qui doit être pris en compte dans le calcul des résultats. Les inscrits à leur gré et les inscrits automatiques ne nous renseignent en rien, et ne font qu'ajouter à la confusion. Par ailleurs, elle nous parle des électeurs tunisiens potentiels, c'est-à-dire, si j'ai bien compris, les électeurs en âge de voter sur le plan juridique (7.569.000), alors que les électeurs potentiels, tant qu'ils ne se sont pas inscrits sur les listes électorales, n'entrent nullement en compte dans le calcul du taux de participation. Ils représentent juste un élément de grandeur pouvant être pris en considération dans l'analyse politique. Mais, sans plus. Un des enseignements constants de la science politique, c'est que, dans une élection, le taux de participation ne peut se déduire que du rapport entre le nombre total des inscrits dans les listes électorales et le nombre total des votants. Les électeurs potentiels en âge de voter n' entrent pas en ligne de compte dans ce calcul. Mieux encore, ils ne sont pas supposés exister électoralement. De plus, pourquoi mettre, dans l'annonce des résultats, «les listes de coalition» dans une catégorie à part, en dehors de celle qui est prévue pour les partis politiques? Une coalition est supposée être une alliance entre des partis. Le Pôle démocratique moderniste est essentiellement une coalition de partis, même si des indépendants y figurent accessoirement. Ces indépendants ne trouvent d'ailleurs ici électoralement leur raison d'être que dans leur intégration dans les listes des partis qui les ont associés. Les résultats de ce Pôle en nombre de sièges et en nombre total des voix doivent naturellement figurer dans la catégorie principale des partis politiques, et non dans cette curieuse catégorie de «listes de coalition».