• Appel à ce que l'Isie devienne une structure permanente chargée d'organiser les prochaines élections • La Presse publie la liste complète des membres de l'Assemblée nationale constituante Le rideau est tombé, hier, officiellement sur les élections de l'Assemblée nationale constituante du 23 octobre 2011, avec la proclamation par Kamel Jendoubi, président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), des résultats définitifs et détaillés de l'opération électorale, résultats qui seront publiés dans la prochaine édition du Journal officiel de la République tunisienne. Entouré de ses collaborateurs dont la grande majorité ont tenu à assister à la rencontre de presse couronnant un travail accompli durant plus de 4 mois (les absents dont les chaises ont été laissées vides sur l'estrade officielle ont eu droit aux louanges du «Général» pour les efforts considérables qu'ils ont déployés depuis leur élection au sein de l'Isie jusqu'au 23 octobre 2011, jour de l'élection), Kamel Jendoubi, président de l'Isie, architecte des premières élections libres, démocratiques et transparentes, a essayé d'analyser les résultats auxquels a abouti cet important rendez-vous électoral et de décortiquer les chiffres qui en sont issus, notamment en ce qui concerne le nombre des inscrits, des votants, les suffrages exprimés, les bulletins nuls et les bulletins blancs. Aussi, les premières conclusions montrent que le mouvement Ennahdha se classe à la tête des partis gagnants avec 89 sièges et 1.500.649 voix, suivi du Congrès pour la République (29 sièges et 341.549 voix) alors que la 3e place revient à la liste indépendante connue sous l'appellation «La Pétition populaire» qui a réussi à remporter 26 sièges et obtenir la confiance de 252.025 votants, devançant Ettakatol qui occupe la 4e place avec 248.686 votants qui lui ont permis de glaner 20 sièges. Arrive, enfin, en 5e position le Parti démocratique progressiste (PDP) avec 16 sièges et 111.067 suffrages exprimés en sa faveur (voir les résultats détaillés). Volet nombre global des électeurs, le président de l'Isie a relevé qu'il s'élève, selon les chiffres donnés par l'Institut national de la statistique, à 7.569.800 dont 4.094.600 se sont inscrits de leur gré sur les listes électorales, alors que 3.452.000 étaient inscrits automatiquement et pouvaient voter dans les bureaux de leur choix. Le nombre des votants est estimé à 4.308.800 dont 4.094.600 ont accompli leur devoir en Tunisie. Ainsi, 87% parmi les votants appartiennent à la catégorie des inscrits volontaires et 13% à celles des inscrits automatiques. Quant au taux des bulletins nuls, il a atteint 3,6% dans toutes les circonscriptions électorales, un taux que Kamel Jendoubi estime «dérisoire par rapport à ce que prédisaient beaucoup d'analystes et d'observateurs qui s'attendaient à un grand nombre de bulletins nuls, eu égard au bulletin qu'ils estimaient complexe et incompréhensible pour plusieurs électeurs, notamment les analphabètes, dont le nombre était assez conséquent». Pour ce qui est des bulletins déclarés blancs, ils n'ont pas dépassé les 2,3% dans toutes les circonscriptions électorales (2,4% en Tunisie et 0,7% à l'étranger). Les suffrages exprimés ont atteint 4.053.100 dont 3.845.400 en Tunisie (95%) et 207.700 à l'étranger (5%). Quelles recommandations pourrait avancer l'Isie afin de surmonter, à l'avenir, les difficultés rencontrées lors des élections du 23 octobre 2011 et pour faire en sorte que les prochaines élections (législatives et présidentielle) se rapprochent davantage des standards internationaux en matière de transparence, de crédibilité et d'honnêteté ? Kamel Jendoubi se félicite, d'abord, de la réussite de l'Isie à organiser, en l'espace d'un laps de temps assez court et avec l'apport de compétences à 100% tunisiennes qui pour la plupart n'ont jamais participé à un processus électoral, des élections que la majorité des observateurs tunisiens et étrangers jugent comme étant transparentes et crédibles, en dépit de quelques irrégularités ou dépassements qui n'ont pas influé sur les résultats définitifs. Le président de l'Isie appelle à la pérennisation de l'Instance, de manière à «ce qu'elle devienne une institution permanente qui jouera un rôle de garant de l'alternance pacifique au pouvoir et qui constituera un exemple pour l'ensemble de notre région». Il a exprimé également sa conviction que l'Isie a contribué, par son respect des procédures et des échéances fixées à l'avance dont en premier celle de la journée du 23 octobre 2011, à rétablir la confiance du peuple dans le processus électoral et à l'émergence remarquable de l'esprit de citoyenneté chez les Tunisiens, «attachés plus que jamais à participer à l'édification de la Tunisie démocratique et pluraliste». Il est à préciser que le taux de participation aux élections s'est élevé à 52% sur un total de plus de 8 millions d'électeurs potentiels (54,1% en Tunisie et 28,9% à l'étranger).