Après-midi d'enfer à Radès avec un entraîneur en vadrouille et des supporters en folie 16h30 : une longue file de voitures de supporters clubistes toute gorge déployée. A la surprise générale, on aperçoit Faouzi Benzarti conduisant sa grosse voiture noire à côté d'une équipe télévisée. A une heure et demie du coup d'envoi du match, l'entraîneur clubiste n'est pas avec ses joueurs, chose inimaginable. La nouvelle a circulé à une vitesse de la lumière. Benzarti, obligé de jouer le rôle d'un Michael Schumakher pour trouver le plus court chemin pour le stade, est assailli par les jeunes supporteurs venus en masse le saluer et lui chanter : «Ya Faouzi, ya Faouzi». Scène inoubliable et…surréalide à 90 mn du coup d'envoi. Que faisait Benzarti à cet endroit ? Heureusement qu'il y avait des gens raisonnables pour lui céder le passage et lui permettre de gagner un peu de temps. 16h55 : presque une heure avant le coup d'envoi, la voiture de Benzarti trouve le bon chemin et il parvient à gagner les vestiaires. Ouf ! 17h30 : Le show sur les gradins du stade de Radès bat son plein. Le public clubiste nous émerveille avec ses chants enflammés et avec cette touche de «design» dans la chorégraphie. On a vu une banderole en italien qui disait : «Manifestez votre esprit d'équipe». A l'entrée des joueurs, nous avons eu droit à la «dakhla». Les deux étages de la moitié du stade étaient garnis en «rouge et blanc» avec un gigantesque drapeau représentant quelques figures. 17h55 : notre patience commence à s'épuiser. Jamel Himoudi aura attendu plus de 5' lui et les 22 joueurs avant le coup d'envoi. Mauvais timing sûrement de la part de l'arbitre algérien qui a dû siffler le coup d'envoi à deux minutes du temps correct. 18h08 : Benzarti fait sa première sortie du banc des remplaçants pour fêter le but d'Alexis. Pas d'explosion de joie, mais une manière comme une autre d'évacuer le stress. 18h40 : première véritable colère de l'entraîneur clubiste à l'égard de Regueï très maladroit dans tout ce qu'il a fait. Benzarti saute à l'approche de la ligne de touche pour cette balle perdue dans une zone dangereuse. 19h07 : premières sueurs froides au stade de Radès. Les Marocains étaient à quelques doigts d'égaliser. Silence de mort et beaucoup d'angoisse dans le camp clubiste. 19h30 : deuxième coup de colère de Benzarti, cette fois à l'égard d'Alexis qui traîne pour tirer un coup franc et risque de perdre la balle. Le Camerounais ne se laisse pas faire et réplique par un geste de mécontentement. Benzarti revient sur le banc des remplaçants. 19h50 : 4' de temps perdu. Jamel Himoudi siffle la fin du match. Victoire bien accueillie dans le camp du CA pourvu que l'équipe fasse le déplacement à Fès sans encaisser le moindre but. Tout le monde est content et rassuré. 20h25 : les derniers joueurs à sortir des vestiaires rejoignent le «pullman» de l'équipe qui stationnait à la sortie des vestiaires. Chaque joueur est bombardé par les journalistes et les fans. 20h40 : cette fois, Benzarti ne conduit pas sa voiture. Il passe à droite avec une cigarette aux doigts. Derrière lui Lotfi Rouissi lui chuchote quelques mots, alors que la voiture quitte le stade. Soirée terrible pour Benzarti qui avait pourtant le visage assez serein. 21h00 : nous quittons le stade de Radès après avoir terminé notre travail. Il faisait froid avec quelques gouttes de pluie. La présence des forces de l'ordre était encore remarquable à cette heure. Les retardataires commencent à prendre le chemin du retour. Embouteillage monstre à la sortie de la cité. Peu importe, le CA a gagné en attendant la seconde manche.