Ahmed Hamrouni, chercheur natif de la localité de Testour, dont l'origine morisque n'est pas à établir, est l'un de nos meilleurs spécialistes de la civilisation andalouse, aussi bien pour la période islamique de la péninsule ibérique que, bien entendu, pour la présence andalouse en terre tunisienne. Cela nous vaut, à périodes pour ainsi dire régulières, des études qui jettent à chaque fois de nouveaux éclairages sur cette prodigieuse civilisation qui ne cesse d'étonner, d'émerveiller. Le titre, que nous avons aujourd'hui entre les mains, paru à la fin de l'an dernier aux éditions Médiacom, mais qui, eu égard aux événements qui ont marqué cette période, est pratiquement passé inaperçu, peut être considéré comme un «mélange», puisque constitué d'études et d'articles parus précédemment dans diverses publications, dans lequel l'auteur aborde son sujet de prédilection sous plusieurs aspects. Le prologue est une fenêtre ouverte sur les origines du peuplement arabe de la péninsule ibérique. Nous savons que la conquête de cette partie de l'Europe a été effectuée par Târiq Ibn Ziâd, un Berbère à la tête de troupes majoritairement berbères certainement suivies par des colons venus du Maroc voisin, lui aussi essentiellement berbère. Mais, dans leur foulée, de forts contingents d'Arabes sont venus s'engouffrer dans la brèche. Mais ce peuplement massif s'est effectué en deux temps. Se basant sur l'onomastique (étude des patronymes) et la toponymie (étude des appellations des lieux géographiques), le chercheur établit l'origine précise de ces populations venues d'Orient. Puis, Hamrouni marque une pause à quelques stations classiques de la brillante civilisation andalouse au sommet de sa gloire ; des repères emblématiques d'une création artistique et culturelle qui continue jusqu'à nos jours à illuminer les esprits et à flatter la sensibilité : la musique dite mâlouf, la poésie galante d'Ibn Zeïdoun et la profondeur quasi-mystique du Collier de la colombe de l'écrivain Ibn Hazm, auteurs auxquels le chercheur arrache bien des informations sur le panorama andalous à cette époque. En dernière partie, avant une série de notes de lecture relatives à son objet, l'auteur aboutit tout naturellement à la présence andalouse en Tunisie dont, dans un mouvement de retour, il établit les origines espagnoles en se basant sur la même approche scientifique : onomastique et toponymie ! Ahmed Hamrouni, Dirâsât wa qirâèt andalouciya moûrisquiya - 166 pages format 16x21 cm - Editions Médiacom - Prix: 10 dinars