L'initiative culturelle lancée par l'Organisation Internationale pour les Migrations en accord avec le ministère des Affaires sociales tunisien et avec le soutien du Département des libertés civiles et immigration du gouvernement italien, pour sensibiliser les jeunes quant aux risques de la migration irrégulière, à travers l'expression artistique, trouve bon écho auprès des Tunisiens. Et pour cause, la sélection de la pièce théâtrale, Hareq Yetmenna de l'artiste Raouf Ben Yaghlane, pour une tournée de 10 représentations dans les zones les plus touchées par ce phénomène dans notre pays, aurait permis aux jeunes d'appréhender par le biais du ludique, l'atroce réalité de l'Eldorado auquel ils aspirent. En effet, depuis le 9 décembre, le comédien a mené de main de maître son one man show, à Tunis, Sfax, Zaghouan, Gabès, Monastir, Bizerte, Nabeul, Kairouan et Mahdia. Toutes les représentations ont été, à cet effet, suivies de débats sur le thème de la migration. Avec sa pointe d'humour habituelle, et son sens réussi de l'improvisation de l'interactivité avec le public, l'artiste enchaîne bons mots, mimiques et grimaces qui s'abattent sur un public tout étourdi. Tel une bête de scène, il a su mettre l'accent là où ça fait mal (migration clandestine et harragas comme l'intitulé de la pièce), pour ensuite laisser la place à la gaieté.