Saison (2007-2008), nous jouons la 8e journée, El Gawafel revenait vainqueur de Zarzis. Le solde des «Jaune et Vert» affichait 12 points, Khaled Ben Yahia claque la porte et quitte EGSG sur la pointe des pieds sans argumenter son départ précipité. Mais il ne fallait pas se presser les méninges pour connaître les raisons : la trésorerie du club était à l'agonie. C'était le 8 décembre 2007. Simple coïncidence ou ironie du sort, le 14 décembre 2011, il revient dans la casa aureverde, en ébullition, à la suite du waterloo face au CSHL. Un come-back qui a soulagé les inconditionnels du club, titillés par l'espoir de voir ce technicien éditer la bonne marche réalisée lors de son premier passage. Les temps n'ont pas changé, mais Ben Yahia est emporté par le défi de redresser une situation qui semble difficile. Interview. L'analyse technique, une nouvelle expérience vécue. Qu'est-ce qui vous reste de ce bref passage par la petite lucarne? Décrypter le jeu et analyser un match pour déceler les insuffisances et mettre en exergue les points positifs, c'est toujours bon d'essayer et de se mettre de l'autre côté de la barre. Des moments exaltants qui m'ont permis de découvrir les conditions du «live» et l'importance du facteur temps qui pèse sur toute l'équipe comme l'épée de Damoclès. Annoncé au CSHL avec des pourparlers presqu'au stade final, mais contre toute attente, vous débarquez à Gafsa… Tout peut basculer à n'importe quel moment. Il faut dire que j'ai gardé de bonnes relations ici depuis mon premier passage dans le club gafsien, particulièrement avec Nabil Baiir, le président du club. Je dois avouer que j'étais sollicité par le passé pour venir entraîner EGSG, mais les circonstances ne l'ont pas permis. Un effectif juste à la limite du moyen, des emplettes effectuées par une poignée des fidèles du club quelques heures avant la fermeture du mercato estival, quatre matches reportés et des finances qui ne permettent pas des folies. Vous ne vous êtes pas dit : dans quelle galère je me suis engagé ? Sûrement pas, même si la tâche est différente lorsqu'on prend le train en marche. C'est vrai que dans un certain sens et pour l'expérience vécue auparavant, j'ai entamé la préparation avec le club et j'ai chapeauté la plupart des recrutements. Mais je ne me fais pas de soucis dans la mesure où l'opportunité de redresser la barre est réelle. Les décideurs sont animés par le vif désir de pallier les insuffisances relevées. Déjà, des renforts sont arrivés et d'autres suivront. Nous sommes sur la piste d'autres nouveautés qui permettront à coup sûr de cibler quelques postes à l'origine des carences constatées surtout au niveau de l'entrejeu et la ligne offensive. Je reste persuadé que rien n'est perdu, d'autant plus que le club n'a joué jusque-là que trois rencontres. Je considère que la trêve tombe à pic pour se refaire une santé. Je sais pertinemment que les supporters ont encore en mémoire le parcours réalisé en 2007, mais il faut avoir de la patience et je crois que rien n'est perdu. Après six journées, deux clubs ont émergé du lot, le CAB et l'ASM. Est-ce la fin de la saga des quatre grands et un nivellement vers le haut ? Il ne faut pas omettre qu'on n'est qu'à la 6e la journée d'un championnat qui s'étale sur 30 matches. Il est encore tôt pour porter un jugement qui risque d'être hâtif sur la course au titre mais je reste persuadé que les prétendants au sacre ne changeront pas d'identité. Le titre de champion reste toujours une affaire de grands et une question de moyens surtout financiers et de richesse d'effectif. Mais il est toujours intéressant de voir d'autres clubs venir bousculer la hiérarchie.