Les coquettes pièces du «Diwan Dar El Jeld» abritent, depuis le vendredi 16 décembre, les œuvres du peintre Ali Zenaïdi et du sculpteur Mohsen Jeliti. Au rendez-vous, plus de 50 œuvres réalisées par les deux artistes, pour la plupart, entre 2010 et 2011. Une fois le somptueux hall de l'entrée dépassé, ce sont les sculptures de Mohsen Jeliti que l'on remarque en premier : trois corps (en fer) filiformes en mouvement, donnant la réplique à sa série de «voiles» disposée tout près. Cette série révèle 10 figures réalisées en techniques mixtes (plâtre et autres éléments de récupération) et dont chacune a été recouverte d'un fin voile noir. Ces faces distordues — censées être blanches, mais que le voile assombrit, leur conférant une teinte grisâtre —, n'ont de cesse, tout au long, de la visite, de nous interpeller. Pas loin, ce sont les multiples masques en céramique du sculpteur, que l'on retrouve et que l'on croisera ailleurs. Jeliti est connu pour manier avec passion, parfois avec excès et abus, les différents matériaux, le métal, surtout, qu'il transforme et déforme en l'accouplant avec des éléments récupérés ici et là. A l'étage, ce sont surtout les œuvres de Ali Zenaïdi qui occupent les lieux. Né à Kélibia en 1950, ce dernier a vécu en plein cœur de la capitale, à Bab El Fella, ce qui n'a pas manqué d'inspirer son œuvre et d'influencer sa palette et sa thématique. Cette exposition figure, à merveille, à travers les acryliques et autres dessins (techniques mixtes) et pastels qui représentent des rues de la Médina, des scènes du quotidien et des éléments du patrimoine. C'est le cas de «Scène de Médina», «Bab Jedid», «Halfaouine», «Le retour du hammam», «Les joueurs de domino» et d'autres encore. Les travaux de ce dernier se déploient, tout au long des couloirs et des pièces à l'étage de la coquette demeure, joignant le dessin à l'acrylique, la plume au lavis, la mine de plomb au feutre pour figurer la «fille à l'oiseau», la «scène de bain», la «maternité au bain». Par moments, on croise aussi d'autres soudures de Jeliti, le «baiser» métallique de deux amoureux siamois, en l'occurrence...A voir absolument. ———————— N.B. : L'exposition se poursuit jusqu'au 10 janvier 2012.