Les maladies et les accidents professionnels qui continuent à faire des ravages dans le monde du travail connaissent une augmentation au fil des ans, bien que plusieurs entreprises aient intégré des équipements et des moyens de production plus sûrs. Parmi les matières les plus redoutables en milieu professionnel, on trouve les matières chimiques qui sont, certes, utiles dans certaines activités économiques, mais leur manipulation doit se faire avec soin et précaution en utilisant des moyens de protection pour éviter les pathologies – qui peuvent toucher la peau et certains organes internes après inhalation – qui sont suivies d'absence du travail pour cause de soins et de traitement. Le chef d'entreprise est donc appelé à fournir tous les moyens de protection aux travailleurs qui doivent, de leur côté, les utiliser. C'est un investissement indispensable dont la rentabilité est perceptible à terme. Il s'est avéré, cependant, que certains travailleurs font fi de ces moyens de protection et préfèrent travailler mains nues, exposés aux risques chimiques. De telles pathologies entrent dans la rubrique des maladies professionnelles, mais il y a aussi les accidents du travail qui sont à l'origine d'un absentéisme élevé au sein des entreprises. Une étude sur les causes et les conséquences socioéconomiques des accidents du travail, élaborée, entre janvier et juin 2011, à Kairouan, par des médecins spécialistes, a d'ailleurs montré que les accidents du travail, ne cessent de se multiplier au fil des ans, et ce, malgré les progrès enregistrés ces dernières décennies en matière de sécurité et de santé au travail en Tunisie. Ces accidents ont des impacts négatifs sur la productivité suite à l'absentéisme prolongé et parfois à l'abandon définitif du poste pour cause de handicap. Les activités socioéconomiques s'en ressentent sensiblement. Manque de concentration L'étude en question a également souligné que les accidents sont plus fréquents durant les mois de mai et juin avec un ensemble de 220 cas déclarés au centre régional de la Caisse nationale d'assurance maladie, dont aucun n'a été mortel. Cela nous permet de conclure que les accidents sont dus à des fautes d'inattention et de manque de concentration lors de l'exécution de certains travaux. Le manque de concentration est dû à plusieurs facteurs, dont la fatigue et l'inadaptation des travailleurs au poste de travail. Plusieurs d'entre eux ne consacrent pas assez de temps pour dormir afin de reprendre le travail dans les meilleures conditions physiques et mentales. Certains médicaments d'utilisation courante peuvent également être à l'origine du sommeil. Il faut éviter d'utiliser certaines machines tranchantes et de manipuler des matières dangereuses après avoir pris certains médicaments. Le médecin du travail doit donc être informé du traitement suivi par les travailleurs pour intervenir en temps opportun et leur prescrire éventuellement une période de repos ou les charger d'autres travaux moins pénibles. L'étude précitée a indiqué, par ailleurs, que les hommes sont les plus touchés par les accidents du travail avec un taux de 77,7% des cas et les ouvriers non qualifiés avec 60%. Généralement, lors des sessions de formation professionnelle, les apprenants bénéficient, en plus de la formation de base, de conseils relatifs à la santé et à la sécurité au travail. Ils apprennent aussi à utiliser les équipements et les moyens de protection mis à leur disposition. Ce qui n'est pas le cas des ouvriers non qualifiés qui apprennent souvent sur le tas la manipulation de certains outils. Ils ne jugent pas nécessaire, parfois, d'utiliser les moyens de protection, même si ceux-ci sont disponibles et accessibles. D'où la nécessité de prévoir des sessions de sensibilisation et d'information relatives à l'utilisation des moyens de protection. Souvent, les conseils de sécurité sont affichés bien en évidence dans l'atelier de travail ou l'unité de production sans que personne n'y prête attention. Nombre d'entreprises ont, en effet, jugé nécessaire d'exécuter un plan de sécurité en organisant régulièrement des séances de travail avec les travailleurs sur la base d'un contenu scientifique simplifié et l'affichage de pancartes portant des conseils pour la prévention. Les accidents déclarés ont provoqué, d'après l'étude, des interruptions temporaires de travail de 25,19 jours en moyenne, avec un pic de 208 jours. L'arrêt du travail constitue un problème épineux pour le chef d'entreprise qui est obligé alors de supporter une lourde facture. Il n'est pas aisé de trouver rapidement un remplaçant au travailleur absent qui perçoit toujours son salaire. C'est également un fardeau pour la collectivité nationale qui dépense des sommes faramineuses pour les soins. Pourtant, avec un peu d'attention et de précautions, il est souvent possible d'éviter bien des accidents ou des maladies professionnelles. Tous les membres de l'entreprise doivent participer à réduire ces risques en fixant des objectifs clairs à atteindre en mobilisant les moyens humains et matériels à cet effet.