Le professeur Abdelfattah Amor, éminent juriste et président de la Commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversations, est décédé hier, suite, croit-on savoir, à une crise cardiaque. Professeur émérite de droit public et de sciences politiques, membre depuis 1999, et président entre 2003 et 2005, du Comité des droits de l'Homme des Nations unies, ancien président du jury de l'Unesco pour le Prix de l'éducation aux droits de l'Homme (2000-2008), doyen honoraire et ancien doyen, de 1987 à 1993, de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et président de l'Académie internationale de droit constitutionnel depuis 1996, M. Abdelfattah Amor est un universitaire connu pour son indépendance et son attachement aux droits de l'Homme, ce qui lui a valu de très nombreuses distinctions et fonctions internationales. A la tête de la Commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversations depuis la révolution du 14 janvier, le défunt a dû se battre avec toute l'énergie de ses convictions pour endiguer les vagues multiples de contestation de la légitimité de son action, souvent menées par des groupes de juristes. La publication, il y a quelques semaines, du rapport de cette commission a su donner la mesure du travail accompli. Travail préliminaire qui a permis de saisir la justice de milliers d'affaires où les passe-droits, la corruption et les malversations en tous genres ont été la règle. Avec le décès de M. Abdelfattah Amor, la Tunisie perd un grand juriste et une figure à dimension internationale, et la révolution un citoyen juste et droit qui a cru en elle jusqu'au bout. Adieu Professeur, vous avez été juriste et juste de bout en bout. Les condoléances du chef de l'Etat Le président de la République, Mohamed Moncef Marzouki, a adressé, hier, un message de condoléances à la famille de Abdelfattah Amor, président de la Commission d'investigation sur la corruption et la malversation (Cicm), décédé hier. Le chef de l'Etat a fait part de sa consternation et de sa tristesse de la nouvelle de la mort de Abdelfattah Amor «qui a longuement œuvré au profit des universités tunisiennes et occupé de hautes responsabilités dans des instances nationales, internationales et onusiennes».