• Une formule commune de recrutement pour toute la fonction publique. • Le profil des enseignants à recruter figurera en bonne place dans les projets à étudier par le gouvernement Après des années de bons et déloyaux services, le fameux «Capes» (Concours d'aptitude à la profession d'enseignant du secondaire) va être jeté aux oubliettes. Dans un communiqué laconique en date du 18 janvier 2012, le ministère de l'Education a annoncé la mort de cette épreuve infernale qui était très décriée. Depuis 1998 et jusqu'à la dernière session de la fin de l'année 2010, des centaines de milliers de candidats avaient tenté leurs chances. Chaque année, donc, près de 100.000 diplômés (environ 90.000 pour la dernière session) déposent leurs dossiers en dépensant d'importantes sommes sous forme de droit d'inscription, de papier et documents divers. Les pots-de-vin n'ont pas fait défaut et les histoires de corruption n'ont fait qu'enfler et asséner le coup de grâce à cette formule qui est devenue au fil de la dernière décennie une affaire juteuse pour certains responsables. Le ministère de l'Education se désengage ainsi en abandonnant un système impopulaire que plusieurs responsables avaient défendu bec et ongles comme un droit pour l'administration d'imposer ses conditions pour le profil des employés à recruter. Malgré le grand écart entre les postulants et les personnes véritablement embauchées (environ 10 à 12 %), des épreuves écrites et orales ont empoisonné le parcours de milliers de diplômés. Les enjeux étaient comparables à ceux d'un examen national mais sans les résultats. En effet, le Capes mobilisait bon an mal an 80 à 90.000 candidats. Ces derniers concouraient pour un millier de postes dans 23 spécialités. Pour certaines spécialités, l'offre était quasiment insignifiante malgré l'affluence (éducation religieuse). La logistique déployée n'avait rien à envier à celle du Bac avec près de 110 à 115 centres d'examen pour trois jours d'épreuves. La chance souriait à environ 150 personnes (respectivement pour le français ou l'arabe), une centaine pour les sciences physiques, la technologie, l'informatique. Le reste se partageait entre les différentes autres spécialités. Actuellement, le ministère de l'Education n'a pas sa propre solution de rechange. Il dépend d'un plan commun valable pour tous les recrutements dans la fonction publique. Tous les ministères devant recruter du personnel, devront passer par des modalités qui seront finalisées en concertation avec toutes les parties concernées (société civile, syndicat, associations...) Comme chaque fonction possède ses particularités, les profils seront donc choisis en conséquence. C'est le cas, par exemple, de l'enseignement. Ces spécificités seront fixées selon les spécialités et les postes à pourvoir. D'ores et déjà les projets du ministère de l'Emploi visant l'établissement des critères ont connu des réserves concernant les exigences de stage et la situation familiale. Les conditions de recrutement seront fin prêtes après une large consultation et l'étude des différentes propositions qui seront formulées par les parties concernées. On insiste, particulièrement, sur les critères comme la situation sociale, les priorités liées à la spécialité, l'ancienneté des diplômes, l'âge du candidat... Il y a, bien sûr, les exigences des ministères qui seront prises en compte. Chacun d'eux proposera ses besoins et les profils demandés. Les recrutements seront organisés en toute transparence sur la base de paramètres qui seront adoptés en accord avec tous les acteurs de la société civile.