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Gare à ce gars !!
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 02 - 2012


Par Fethi El Mekki*
«L'avantage d'être intelligent, c'est qu'on peut toujours faire l'imbécile, alors que l'inverse est totalement impossible».
La guerre de Libye nous a étrangement rappelé ces guerres qu'on dit humanitaires et qui, au bout d'une pluie équatoriale de colorants, d'orages d'acier et d'une pluie de bombes, ont vu leurs objectifs humanitaires se noyer dans le brut. Un brut dont la forte odeur a attiré les brutes. Et les charognards, alléchés par le gain facile ...
L'éternel indigné
Durant cette pittoresque «révolution des braves», on a été choqué par la présence d'un sioniste notoire, sans foi ni loi, fort imprégné par la civilisation de la liasse et connu pour ses furieux penchants pour les causes nobles. Vous l'avez sûrement deviné : c'est sa majesté Bernard Henry Levy 1er, autoproclamé ministre de la Guerre, mais dépourvu de toute légitimité républicaine, qui avec ses commanditaires s'est bien amusé et régalé. Pas nous.
Cet ubiquiste, qui excelle dans le registre de l'indignation feinte, a été aperçu dans les réunions du CNT, avec les rebelles, à Tripoli, à Misrata, à Ben Ghazi... Bref, à travers tout le territoire libyen, et qui plus est, se comportant en chef....
Le comble, c'est qu'après nous avoir pris pour des foutriquets, ce pseudo-philosophe, dont beaucoup de fées se sont penchées sur le berceau, s'est permis de rédiger, comme d'habitude, en quelques jours, un opuscule de 619 pages, pour relater ses faits de guerre (sic) et comment il a libéré les Libyens du joug de Kadhafi (re-sic)...
Une fois lu, «La guerre sans l'aimer» laisse un goût de poudre sur la langue, avec l'impression qu'un ange mythomane et dégoulinant de goudron voudrait nous faire confondre le lac de Tunis avec la mer Méditerranée. Cela aurait peut-être marché en 1947...mais en 2011... Pour nous, c'est Halloween avec comme option le baiser de la mort...
Ronronnante à souhait, la presse française s'est bousculée pour se prosterner. Pareil accueil se déploie à chacun des livres de BHL et les Français résignés s'y sont habitués. Pourtant, il a agi sans mandat du peuple et se vante d'avoir engagé l'armée française dans un conflit qui a coûté la vie à des milliers de femmes et d'enfants. Pathétique...
Au bonheur des drames
Ce navet a mis à nu, une bonne fois pour toutes, les objectifs et les méninges de cet amateur de chemises blanches qui, en costume de bonne coupe, cheveux dans le vent, et lunettes noires hollywoodiennes, a le bon goût de se faire filmer tel un rossignol des charniers, arpentant les ruines où les cadavres des enfants sont encore tièdes.
En le parcourant, on a envie de lui offrir une gomme. Et une bonne. Le ton lyrique du texte et les idées qui flottent dans le formol sonnent tout le temps faux. Son égo hypertrophié et grotesque se manifeste à chaque ligne de chaque page, avec un égotisme forcené et les tirades nombrilistes à chaque interligne. Notre petit penseur universel s'est surpassé.
La mise en scène est grandiloquente. L'auteur a tenu «le rendez-vous majeur de sa vie intellectuelle et politique». Il se met en scène comme étant le héros exclusif et indispensable. Il est partout, il voit tout et fait tout. Pendant 200 jours, du 23.02 au 15.11.2011, de Benghazi à l'Elysée, de New-York à Tripoli, il a été le témoin privilégié et surtout l'acteur d'une guerre sans précédent, qu'il tente vainement de qualifier de «guerre juste», celle-là même sur laquelle s'appuya l'Eglise pour lancer les Croisades..
Le grand architecte
BHL a «convaincu» Sarkozy de s'engager militairement. Il rencontre M. Mustapha Abdeljalil quelques heures avant la formation du CNT, le 5 mars... «Cet homme qui ne m'est rien, dont je ne savais, la veille encore, ni le nom ni l'existence (sic) mais qui, à cet instant, me semble être la personne la plus importante de la Terre» : c'est glaçant, mais légitime, vu le cours actuel du prix du brut... Il intervient pour lui faciliter une réunion avec le président français... La délégation sera reçue le 10 mars, le déclenchement de l'opération militaire sera pour le 19 mars. Saisissant...
BHL tutoie les «grands» de ce monde, prodigue des conseils à Sarkozy, à Netanyahou, à Hillary Clinton, à Wade... Il fréquente l'état-major du CNT : «Je ne suis pas sûr que d'autres étrangers soient entrés dans ce saint des saints». Il rédige les communiqués et les discours de M. Abdejalil (trois discours en deux jours et se pose la formidable question: pour qui ai-je fait cela ?). A Paris le 20.04.2011, au Bourget, s'il vous plaît, il l'accueille et l'accompagne dans sa voiture, durant tout le trajet vers la capitale...Et lui conseille de demander trois cents forces spéciales, à partager avec la Grande-Bretagne pour entraîner les commandos libyens, lui organise des dîners en ville pour rencontrer les journalistes... Plus pittoresque encore, il rédige aussi les textes fondateurs du CNT et en corrige même les communiqués. A Benghazi, il passe en revue le bataillon d'élite des forces spéciales dans leur camp (Eh oui !)... Il fait le tour des camps d'entraînement, inspecte les lignes de front, discute stratégie et tactique d'égal à égal avec les généraux et les officiels, leur suggère même des actions. Pour qui se prend t-il ? Où plus exactement qui est-il ?
Lundi 30 mai, il quitte Misrata en bateau. Mercredi 1er Juin, il se retrouve à Jérusalem. Jeudi 2 Juin, il rencontre Netanyahou, à 8h30 mn, avec qui il parle de paix, accompagné d'une certaine Annette Levy (encore !!) conseillère culturelle, paraît-il, à l'ambassade de France. A 11h00, il rencontre l'ambassadeur de France, Christophe Bigot. A 15h00, débat avec la doucereuse Tzipi Livni, à la faculté de Tel-Aviv. Enfin, à 18h00, il passera une heure à égrener, auprès d'Ehud Barak, la liste des armes que les Israéliens pourraient fournir... à des Arabes... Exceptionnel...
On l'a vu aussi, en tant que tribun, haranguant à deux reprises une foule libyenne éberluée se demandant de quelle planète venait ce sympathique jeune homme : «Jeunesse de Benghazi...Libres tribus de la Libye libre...L'homme qui vous parle est le libre descendant d'une des plus anciennes tribus du monde...» et à Tripoli «Aujourd'hui est un grand jour... grandeur d'un peuple qui se libère...votre libération est la nôtre» ; «Les jeunes crient Allah Akbar - je réponds Libya Hora». Avec en sus, «je n'ai donc rien préparé»... Pour qui nous prend-il ? Comment peut-on être aussi stupide ?
Suite à l'assassinat du général Younes, il recommandera un successeur... Sur quelle base ? Il a été élu à l'unanimité citoyen d'honneur de la ville de Misrata ... Pour quelle raison ? Il a trimbalé dans son avion personnel, pour rencontrer Sarkozy, des leaders quasi inconnus, mais qui connaissent tout le monde, malgré les trente ans d'exil.... Moment d'anthologie, il comparera certains membres du CNT au passé plus que douteux, à Jean Moulin et au général Leclerc et Abdeljalil au Général De Gaulle.
Comment un individu pareil, aussi peu familier de la Libye «Je ne sais rien de ce pays. J'ignore tout de ce que je vais y trouver», a pu conquérir en quelques semaines, un rôle politique et guerrier si éminent ? D'autant plus qu'il a peiné à savoir au début qui était dans l'appareil politico-militaire de la rébellion... Autre miracle de la technologie moderne, car ce navet en est truffé, les armes commandées pour les rebelles par cet amoureux du monde arabe sont déjà sur place, avant même que la commande ne soit passée...Merveilleux non ?
Ou sont passés les ministères de la Défense et des Affaires étrangères français ? Qui se sert de cette diplomatie privatisée et parallèle ? Est-on conscient du dommage moral engendré à ces institutions? Le jour où Tripoli a été «libérée», il était là rayonnant et papotant comme si de rien n'était à TF1, au journal de 20 heures. Où sont passés MM. Juppé et Longuet ? Motus et bouche cousue.
Farces et attrapes
La vie de cet adepte de John Le Carré est truffée de coïncidences et de sympathiques surprises. Lui qui ne croit pas aux miracles, il se retrouve comme par «hasard», le 5.03.2001, pour passer la nuit au Tibesti, soit dans le même hôtel et le même jour où devait se réunir pour la première fois le CNT pour proclamer sa constitution et rédiger le texte fondateur... La rencontre avec l'exceptionnel Avigdor Liebermann, ministre des Affaires étrangères d'Israël, à Paris, au Raphaël, est tout aussi fortuite, mais se poursuit quand même quelques bonnes heures... au bar, comme de bons vieux copains, pour discuter de «l'affaire libyenne» et fait rarissime, notre génie insiste sur le fait que la «révolution arabe» fait trembloter de peur son ami d'enfance...
Monsieur petit-déjeune avec l'ambassadeur des Etats –Unis en Libye, passe des coups de fil à n'importe quel moment au chef d'état major particulier de Sarkozy, le général Puga et quand à Paris le chef d'état major de l'armée de l'air, le général Jean-Paul Palomeros demande à le voir, Interloqué, il s'exclame «Pourquoi ? Je n'en sais rien...»
Ce livre est truffé d'imbécilités pareilles et surtout par deux phases récurrentes : je ne suis l'envoyé de personne... Ceci est une initiative personnelle... Au point où on en est, ne soyons pas surpris s'il lancera, un autre jour, une association des amis des Arabes assassinés par le Mossad...
Pour le bouquet final, ce papillon, dont la morale tient dans un dé à coudre, tout en passant ses vacances d'hiver aux Baléares avec sa douce Arielle, annonce sans vergogne qu'il y aura en plus un film intitulé «Libya Hora», quel culot !! Suivi d'un DVD. Tout un programme. En ces temps de crise, ça doit être une bonne affaire...
Le plus drôle dans ce joli conte moderne, c'est que les Etats-Unis n'ont pas encore existé. Et la «Révolution tunisienne» est introuvable. Niet, pas un mot. Comment est-ce possible ? Eh bien, tout simplement, pour ces gens-là, la «révolution» et «le printemps arabe», ne sont qu'un feu de paille. En fait, B.H.L. et ses maîtres sont là, pour phagocyter, digérer et évacuer le monde arabe, une énième fois ...
Le silence de la mer
Pour notre héros et ses copains, pris les mains dans le pétrole brut libyen, tout cela va, comme d'habitude, très bien se terminer... Certainement pas pour les Libyens...
Ce triste personnage est partout. Il s'agite et s'active continuellement à l'arrière-plan. Pour quels intérêts travaille-t-il ? Qui sert-il ? Et pourquoi ? Et comment ? A quel tire, depuis bientôt quatre décades, évolue-t-il, comme un sous-marin dans les eaux de la mer Méditerranée ? Dans l'avion qui survole le monde, qui est le commandant de bord ? Qui est le pilote ? Qui est le chef de cabine ? Et surtout pour quelle compagnie roule BHL ?
En fait pour être honnête, les réponses à toutes ces questions, nous ont été données par la bouche même de ce prince d'opérette, qui dans un émouvant moment de lucidité, fin décembre à Paris, a déclaré dans une réunion du C.R.I.F. : «J'ai fait tout cela parce que je suis juif. J'ai fait tout cela pour Israël...»
Pour toutes celles et tous ceux qui veulent suivre un régime amincissant avec en sus une attaque cérébrale, courez vite acheter «La guerre sans l'aimer», vous ne le regretteriez point...
*(Pneumo-allergologue)


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