L'ex-perle de l'équipe tire la sonnette d'alarme. Avant le match, tout le monde s'attendait à une riposte positive de la part des Sudistes, après le changement d'entraîneur et le renforcement de l'effectif par deux autres joueurs. Cela d'autant que la reprise est intervenue après une longue trêve, au cours de laquelle l'équipe a bénéficié de deux stages et a disputé six matches amicaux. On s'attendait donc au déclic psychologique, à une bonne prestation, à un résultat utile face à un poids lourd comme l'EST. Rien de tout cela avec, à l'arrivée, une débandade et un effondrement total depuis le premier quart d'heure de la partie. La note aurait même pu être plus lourde si les deux tirs qui ont percuté la transversale et le montant avaient fait mouche. Un deuxième carton subi cette saison par l'ESZ, après celui du CSS, laisse tout le monde perplexe et peu confiant en l'avenir du club. Abdesslem Kazouz, surnommé le pied gauche magique, reste toujours une légende et une référence. Contacté, il n'a pas caché son amertume, avant de se laisser aller. «Ecoutez, les choix des responsables de l'ESZ concernant le recrutement de l'entraîneur ou de certains joueurs étaient toujours hâtifs, jamais précédés d'une consultation. Être très correct et sérieux dans sa vie privée n'a jamais été un critère fiable pour garantir la réussite. Le cas de Tarak Thabet est révélateur. Personnellement, je lui voue beaucoup de respect, mais je savais d'avance qu'il ne réussira pas à Zarzis. Quant à Ghazi Ghraïri, avec qui j'ai discuté football quand il a mis le cap sur Zarzis, il m'a paru calme, compréhensif et compétent. Sa prise en main de l'équipe m'a réjoui, au début. Mais ses choix tactiques m'ont complètement déçu, samedi. J'étais désagréablement surpris, le jour du match. Il était en mesure d'arrêter l'hémorragie en effectuant quelques retouches à la mi-temps et en opérant certains changements qui s'imposaient. En vain. Il assume la responsabilité de la défaite à 80%. L'ESZ a toujours joué le contre à l'extérieur, que ce soit contre les petites équipes ou les grands clubs. Comment faire face à l'EST? La tactique adoptée par Ghrairi était surprenante; l'EST était en mesure de scorer une dizaine de fois et ses joueurs se sont régalés devant un adversaire sans résistance. De plus, certains joueurs alignés par l'entraîneur ne méritaient pas d'être avec le onze rentrant ou même sur le banc des remplaçants. Qu'on se le dise franchement, à l'heure actuelle, l'ESZ n'a pas d'équipe compétitive et le staff technique n'a rien à corriger au train où vont les choses. A mon avis, beaucoup de choses sont à revoir, au niveau de l'effectif et du bureau directeur. Sinon, cette saison ne fera pas l'exception. L'ESZ jouera comme d'habitude pour le maintien. Parce que la pérennité du club n'a jamais été prise en considération. La façon de le gérer est à revoir systématiquement. Comment faire avant qu'il ne soit trop tard ? Je crois que l'effectif est très pauvre ; les bons éléments qui ont été cédés à des clubs huppés ( Ben Ayoub, Regueï, Slama, Jbali, Galbi , Diakité, Bouchaâla ) ont laissé un grand vide et ils n'ont pas été remplacés. Ce n'est donc pas une question d'entraîneur. Tous les recrutements effectués sont ratés . On a cru que pendant le dernier mercato, le président allait renforcer le groupe par trois ou quatre éléments de valeur. Rien de tout cela. Pour être franc, je dirai que je n'ai jamais été pessimiste ou superstitieux dans ma vie. Je suis plutôt réaliste, et j'avoue que la situation n'est pas facile . Il faut que tout le monde redouble d'efforts. Le chemin est encore long et l'espoir est toujours permis . En même temps, il faudrait penser à une restructuration totale au sein du club, à une véritable mise à niveau pour parler vraiment de professionnalisme».