Non, c'est indubitable, il ne faut pas essayer de chercher des alibis ; l'équipe zarzissienne, en dépit d'une campagne de recrutement tout azimut et une préparation d'avant saison entamée dans les meilleurs délais, ne s'améliore guère. C'était l'avis de la poignée de supporters ayant suivi le match amical disputé par les équipiers de Dabboub face aux Djerbiens de l'ASD et qui s'est soldé par une petite victoire zarzissienne-2-1. Les présents, dont certains réagirent brutalement à la piètre prestation des leurs, contestent le maintien de l'entraîneur Chargui à la tête de leur équipe; ils lui reprochent la médiocre qualité du travail accompli jusque-là. Lors de ladite rencontre amicale le rendement des Sang et Or sudistes était sans saveur ni odeur. Ce qui a renforcé encore plus les fans et, certainement, les membres du bureau directeur dans l'idée que le brave Moncef, n'est pas l'homme de la situation actuelle. Du coup, le jeune technicien, qui avait réussi une saison exemplaire il y a deux ans avec Jendouba, s'est retrouvé sur un siège éjectable. Un résultat négatif lors de la prochaine confrontation face aux Tunisois de Bab Souika acculera sûrement le président Friaa à revoir ses plans.
Comme dans un four En effet, tout bouillonne au sein de la famille sudiste, l'atmosphère est suffocante et l'ambiance est lourde. On s'attend au pire à tout moment. D'ailleurs la relation entre les joueurs, il est vrai trop nombreux avec le recrutement cette d'environ une quinzaine d'éléments cette saison, venus de toute part, n'est nullement au beau fixe. Les rixes deviennent monnaie courante pendant les séances d'entraînement, certains prétendants que c'est bon signe justifiant ces agissements par la volonté des uns et des autres de taper à l'œil de leur entraîneur, c'est de l'émulation vont-ils jusqu'à ajouter. Les contestations de la part de certains joueurs auprès de l'entraîneur et du président quant au choix de l'équipe type ne cessent de se multiplier. Moncef Chargui a beau essayer de convaincre et d'expliquer . En vain ! « Il faut le comprendre m'a soufflé un proche du comité et de Chargui, il a ses propres manières pour créer l'émulation entre les joueurs. Mais le travail qu'il est en train d'accomplir finira par donner ses fruits ». Espérons le, rétorqua ironiquement un supporter présent à la discussion.
Des choix approximatifs Lors de la rencontre amicale de jeudi contre l'ASD, la prestation des hommes de Chargui fut le moins que l'on puisse dire décevante, attendue même pour ceux qui suivent de près l'équipe tel ce supporter qui n'a raté aucune séance d'entraînement et qui a affirmé qu'il n'a plus le désir et la motivation d'aller au terrain tellement les séances sont monotones, lourdes. D'abord la manière de jouer et le volume de jeu présenté par un Laamari, loin de sa forme d'antan, et consorts ne furent pas digne d'un club de l'élite, ensuite la coordination entre les lignes est inexistante et les joueurs ne savent que faire, où se placer tels des débutants, chacun faisant à sa guise. De la touche, le coach, apparaissant parfois égaré et impuissant, et son adjoint passaient le plus clair du temps à s'époumoner et à sermonner le moindre mauvais contrôle de leurs joueurs. Mais est-ce leur faute s'ils ne sont pas arrivés à appliquer les consignes ? Absolument pas. Car tout s'apprend pendant les séances d'entraînement et, s'il n'y a pas de répondant de leur part, c'est de deux choses l'une : ou que le message du coach n'est pas clair ou qu'ils n'ont pas les moyens de faire partie de l'effectif. Et là, tout repose sur les épaules de l'entraîneur car c'est lui qui a fait le choix des nouvelles recrues.
La responsabilité de Chargui Moncef Chargui endosse là une grande responsabilité, quasiment toute la responsabilité de la détérioration du niveau du jeu présenté par les Zarzissiens. Car, est-ce logique qu'un technicien, préparant une rencontre cruciale, aussi importante que celle face à l'EST, présente deux formations, une par mi-temps, face aux Insulaires qui parurent en jambes. Même à Chargui a avoué à un confrère de la place que les Djerbiens possèdent une bonne équipe, supérieure sur tous les plans à la sienne, particulièrement au cours du premier half ? Est-ce possible que des éléments titulaires à part entière l'année dernière, ayant donné le plus escompté notamment en fin de parcours lors de l'opération sauvetage, deviennent, d'un coup, quelconques, incapables de suppléer leurs équipiers ? Comment Chargui peut-il convaincre par ses choix inappropriés ? Anis Karoui qu'il s'entête à titulariser en pointe, n'a pas sa place manquant terriblement de compétition et même de souffle. Où sont les Htiouech, très brillant l'exercice précédent, Baaboura le jeune keeper qui n'attend que d'être lancé dans le bain ? N'aurait-il pas été plus judicieux de le lancer dans le bain à la place de Dabboub, bientôt la quarantaine ? Moncef Chargui n'a pas l'air serein, on a le sentiment qu'il ne maîtrise plus la situation. La victoire face aux Béjaois l'a sauvé, il le sait, mais pas indéfiniment, une nouvelle défaite lui compliquerait davantage la tâche. C'est la loi du sport, particulièrement dans notre championnat, c'est toujours le coach qui paie pour tout le monde.
La chance inouïe à saisir C'est le moment ou jamais pour le jeune entraîneur de revoir sa méthode de travail. Voilà une chance inouïe qui se présente à lui pour repartir de bon pied. La rencontre de mercredi prochain contre un adversaire de taille, lui-même en difficulté pourra s'avérer déterminante pour son avenir à la tête de l'ESZ. Un dialogue, une discussion franche avec les joueurs, ensembles ou individuellement, serait plus qu'indispensable. Il a besoin de les rapprocher de lui, de les mettre en confiance, de leur expliquer sans ambages ses choix et de les gonfler à bloc dans la perspective de la confrontation de cette semaine. Car une victoire aux dépens des poulains de Cabral lui permettra de reprendre le gouvernail et de travailler dans la sérénité. Pour sa gentillesse, son sens du professionnalisme et sa volonté de réussir, le brave Moncef mérite de réussir dans ce métier ingrat.