La réunion de mardi prochain s'annonce décisive quant à l'avenir du bureau de la FTF. Cela devait être le rendez-vous de vérité. Il n'en fut rien en raison du énième quorum non atteint C'est, du moins, la version officielle, pour cause des voyages à l'étranger (encore un!) et des engagements personnels qui auraient empêché Mohamed Atallah, qui préside la délégation de la sélection féminine junior au Maroc, Wadï El Jari ou Hédi Lahouar de participer à la réunion périodique, jeudi dernier. Derrière cette «absence diplomatique», ou ce que d'aucuns qualifieraient de cas de force majeure, se cachent, en fait, les dissensions qui secouent le staff fédéral sur la question controversée de sa durée de vie. Ces divisions ne sont plus d'ailleurs qu'un secret de polichinelle, puisque étalées sur la place publique. Une chose est pourtant sûre : les rangs des dissidents grossissent à vue d'œil, isolant chaque jour un peu plus le patron de la FTF, Anouar Haddad, chef de file du clan des jusqu'aux-boutistes. Ceux-ci, on le sait, campent sur leurs positions maximalistes et s'accrochent à l'échéance de mai 2014, terme théorique du mandat de l'équipe élue en 2010 sur la liste de Ali Hafsi Jeddi. Alors que d'autres manœuvrent, d'ores déjà, pour figurer dans des listes futures et préfèrent par conséquent signer l'arrêt de mort du bureau en place. Statu quo usurpateur Ce raffinement des stratégies est d'autant plus vrai qu'après une courte phase de flottement, le département de tutelle a dû procéder à une petite piqûre de rappel servant à rafraîchir la mémoire de certaines fédérations qui auraient par hasard oublié que la tenue d'une AG extraordinaire, puis d'une autre élective reste à l'ordre du jour. Pour toutes les «fédés» sans exclusive, y compris celles qui se couvrent commodément derrière les menaces que font peser les instances internationales auxquelles elles sont affiliées (Fifa pour le football, IHF pour le handball). Certes, les délais du 15 décembre 2011 fixés pour l'application du fameux décret n°66 du 14 juillet 2011 ont été épuisés. Néannoins, surseoir à la mise en pratique de ce texte ne signifie pas son annulation, entend-on dire du côté du ministère des Sports. Si l'indispensable légitimité révolutionnaire a pu être appliquée à l'ensemble des structures de l'Etat et du pouvoir à partir des élections pour la Constituante du 23 octobre dernier, les instances sportives ne peuvent nullement constituer ce no man's land sur lequel ne peuvent marcher les légitimistes, entend-on dire. La CAN est finie. Aucune urgence ne pèse sur le bureau fédéral en place. Du coup, plus d'alibi pour justifier des prolongations qui traînent en longueur. Une bonne partie des membres de l'exécutif en sont d'ailleurs arrivés à la conviction que gagner du temps à la recherche du statu quo relève de l'usurpation. Et que le devoir moral invite aujourd'hui, et plus que jamais, au respect de la loi du scrutin.