Jeu, joueurs et ... entraîneur sont passés à côté On n'a jamais vu l'Espérance aussi désorientée. Sur la pelouse du stade de Radès, Youssef Msakni et ses camarades donnaient l'impression d'errer comme des âmes en peine. Aucune action offensive n'a été correctement menée jusqu'au bout. Ils ont eu les pires difficultés à sortir le ballon de la ligne médiane. Et même si celui-ci parvient à la zone adverse, l'adversaire réussit à tuer dans l'œuf les attaques espérantistes. Même scénario lors du temps réglementaire : la défense du MAS réussit à avorter les manœuvres offensives des «Sang et Or» à partir du milieu de terrain. Du coup, le trio Youssef Msakni-Bouazzi-Ndjeng se retrouvaient drôlement isolés et séparés devant. Il a vu faux Sur le papier, l'Espérance partait avec les meilleures chances de l'emporter. Elle avait l'avantage d'évoluer à domicile et d'être dirigée par un entraîneur qui connaît parfaitement le football marocain. Mais Michel Decastel a vu faux en alignant trois milieux défensifs. Le technicien suisse reconnaît que le dispositif qu'il a mis en place au départ n'a pas fonctionné, expliquant qu'il n'a pas joué avec trois pivots : «En fait, nous n'avons joué qu'avec un seul pivot, Khaled Mouelhi. Traoui et Aouadhi étaient chargés de presser les pivots adverses dans leur zone. Ce schéma nous a réussi pendant les vingt premières minutes mais, malheureusement, nous n'avons pas su concrétiser les occasions créées. J'ai dû remplacer Aouadhi par Iheb Msakni pour rectifier le tir, mais mes joueurs étaient déjà déstabilisés par le but encaissé. Du coup, nous avons perdu la bataille du milieu de terrain», a déclaré Decastel. On peut comprendre que Decastel protège les siens en déclarant notamment : «Je n'ai rien à reprocher à mes joueurs qui se sont donnés à fond». Soit. Mais son explication nous paraît un peu juste sur le plan tactique. Réaction lente, attaquants désemparés... Ce n'est pas normal qu'un seul but encaissé déstabilise des champions d'Afrique. Deux faits majeurs ont conduit à la faillite du système de jeu mis en place par Michel Decastel. D'abord, la lenteur de la réaction des joueurs aussi bien en phase défensive qu'en phase offensive. En ne parvenant pas à trouver les bonnes solutions pour faire circuler le ballon, les défenseurs ont eu tendance à trop le conserver, permettant ainsi aux Marocains de se repositionner. En phase de repli, la condition physique a fait défaut aux poulains de Decastel qui ont été pris de vitesse bon nombre de fois par les attaquants de MAS Fès. Le deuxième facteur concerne Bouazzi, Youssef Msakni et Ndjeng. Ils étaient tout simplement isolés et évoluaient très loin les uns des autres. Bref, staff technique et joueurs doivent longuement méditer à propos de leur prestation de samedi. Ils ont intérêt à se ressaisir au plus vite, car on n'a pas reconnu l'Espérance, dont la réputation continentale a pris un sacré coup!