«La coalition du monitoring des médias durant la période transitoire (août/septembre 2011)», tel est le thème de la conférence de presse qui a été tenue hier à la maison de la culture Ibn-Rachiq. Cette conférence a été organisée par la coalition des ONG pour la transition démocratique: l'Association tunisienne des femmes démocrates en collaboration avec l'Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement, la Confédération tunisienne pour la défense des droits de l'Homme, le Conseil national des libertés en Tunisie et le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt). La coalition des ONG pour la transition démocratique a présenté pendant cette conférence son rapport final concernant l'opération monitoring des médias tout au long de la période transitoire (août-décembre 2011). Il faut relever que la mission d'observation a concerné 15 médias: 7 titres de la presse nationale quotidienne dont La Presse, Essahafa, Chourouk, Essabah..., quatre chaînes de télévision et quatre radios (deux de service public et deux privées). Concernant la presse écrite, la coalition a remarqué une grande absence du journalisme d'investigation tel que l'enquête, le reportage... durant les trois périodes. En fait, 57,10% de l'information est composée d'articles, alors qu'elle a dépassé 81,01% durant la période électorale et 79% durant la période après les élections. Quant à la neutralité, ce rapport a classé le journal Essahafa, le journal le plus neutre durant les deux périodes (la période pré-électorale et celle après les élections). En outre, la coalition a enregistré que les télévisions, les radios et la presse écrite ont sous-médiatisé les femmes actrices politiques qui n'ont pas dépassé 6%. La coalition a insisté sur l'absence totale d'un débat politique durant les trois périodes, notamment après les élections, et ce, grâce à la concentration des programmes diffusés sur les trois candidats aux trois présidences (la Présidence, le Gouvernement et l'Assemblée nationale constituante) plus que l'ouverture d'un débat sur le contenu de ces trois institutions présidentielles et le programme de chaque candidat. Dans tous les cas, l'ouverture d'un débat national sur le rôle des médias dans la transition démocratique est devenu nécessaire, ainsi que la garantie d'une transition démocratique dans le domaine médiatique. Et ce, afin d'améliorer et de promouvoir la qualité de l'information dans les prochaines étapes telles que la promulgation d'une nouvelle loi, la préparation aux prochaines élections. Selon le même rapport, il faut surveiller le travail des médias dans les prochaines étapes afin de mesurer le degré de la transition démocratique des médias. D'autre part, les recommandations proposées s'articulent sur la promulgation de la liberté d'expression dans une loi, la réorganisation des médias publics, et ce, à travers l'indépendance totale des institutions médiatiques, l'organisation du domaine audiovisuel, assurer une certaine distance entre la direction et le service de la rédaction, la formation des journalistes...