• Les critères appliqués dans la répartition des fonds concernent notamment le revenu individuel, le taux de chômage et celui de la pauvreté • Diminuer les charges de la fiscalité et augmenter le plafond des primes octroyées pour les projets installés dans les zones de développement régional Le déséquilibre régional entre les régions situées au littoral et celles qui se trouvent à l'ouest et au centre du pays ont été à l'origine de plusieurs remous de la part de la population qui exige de l'emploi et toutes les commodités leur permettant de bénéficier d'un minimum de bien-être. D'après les statistiques, l'indicateur de développement économique et social ne dépasse pas 0,28 à Sidi Bouzid contre 0,8 à Tunis. De plus, le taux de la pauvreté a atteint des niveaux alarmants, notamment dans les régions du Nord-Ouest où certaines familles n'ont pas les moyens de se payer les aliments de base. Le nombre des médecins dans ces régions n'est pas suffisant et les patients doivent parcourir des kilomètres pour se rendre au premier dispensaire souvent encombré. Les points d'eau, les écoles et l'infrastructure méritent une révision pour assurer plus de confort à ces populations longtemps laissées pour compte sans que personne n'ose intervenir. D'après les chiffres disponibles, dans les régions intérieures, le taux de densité du téléphone fixe est de seulement 7,2% (au lieu de 12,0 au niveau national) alors que le taux des ménages connecté au réseau Internet est de 9,2%. L'un des chiffres les plus élevés est celui qui concerne le taux de raccordement au réseau d'assainissement, à savoir 84.0%. Le taux de chômage est de 20,3% dans ces régions peu favorisées où le taux de l'analphabétisme a atteint les 22,7%. Le taux de scolarité pour les enfants âgés entre 12 et 18 ans est de 76,4%. Dans le domaine de la santé, 1 médecin pour 1.600 habitants. Nouveaux chantiers Après la révolution du 14 janvier 2011, l'Etat a promis de diminuer un tant soit peu ces disparités, et ce, dans le but d'améliorer les conditions de vie des citoyens habitants, les zones les moins loties dans le cadre des interventions du programme régional de développement, qui ont atteint au cours de l'année dernière, un coût de 355 MD au lieu des 82 MD programmés. La priorité étant donnée aux régions les plus défavorisées. Les critères appliqués dans la répartition des fonds — considérés comme objectifs — concernent notamment le revenu individuel, le taux de chômage et celui de la pauvreté. Les régions intérieures ont bénéficié de 80% des fonds alloués supplémentaires contre 20% pour les autres régions. Les interventions en question visent essentiellement à renforcer l'emploi à travers de nouveaux chantiers occasionnels, qui ont permis de fournir plus de 10 millions de journées de travail, à améliorer les conditions de vie en intégrant l'éclairage au profit de 4.500 familles et en approvisionnant 6.300 ménages en eau potable. Les travaux ont concerné, par ailleurs, l'aménagement et le bitumage de 250 km de pistes rurales, la rénovation des habitations au profit de 10.500 bénéficiaires. Le renforcement de l'emploi a touché, quant à lui, 37.000 familles. Tous ces efforts n'ont pas pu, bien entendu, venir à bout des problèmes auxquels sont confrontées plusieurs familles. Le dossier régional est volumineux et épineux et nécessite d'autres interventions en profondeur et des investissements colossaux. Même si les autorités publiques avaient déjà révisé les priorités sectorielles en programmant de nouveaux projets et en reportant l'exécution d'autres projets. Le but étant de favoriser les interventions de développement au profit des régions intérieures. Ainsi, il a été décidé d'exécuter un programme supplémentaire pour l'aménagement et le bitumage de 1.500 km des pistes agricoles en reliant Tunis au gouvernorat de Kasserine par voie ferroviaire. Le réseau numéroté reliant les gouvernorats de Sidi Bouzid à Kasserine sur une distance de 139 km devrait être consolidé. La facilité de déplacement des personnes et des marchandises permet de créer une dynamique socio-économique. Les pistes rurales bien aménagées facilitent le transport des produits agricoles vers les lieux de consommation, ce qui permet d'améliorer le revenu des agriculteurs et commerçants. Réduire le coût de l'investissement D'ailleurs, de nouvelles zones irriguées seront créées afin d'augmenter la production agricole, question de diversifier l'offre dans les marchés et de donner l'occasion aux jeunes de compter sur leurs propres ressources pour faire des bénéfices. Dans la foulée, plusieurs groupements ruraux seraient approvisionnés en eau potable en aménageant des pistes rurales qui se trouvent à proximité. Les disparités entre les régions de l'Est et de l'Ouest au niveau de l'infrastructure de base et des équipements collectifs demeurent tout de même importantes. Le secteur privé est encouragé à investir dans les régions intérieures. Des avantages ont été décidés depuis l'année dernière en vue de réduire le coût de l'investissement en diminuant, entre autres, les charges de la fiscalité et en augmentant la valeur du plafond des primes octroyées pour les projets installés dans les zones de développement régional passant de 320.000 dinars à 500.000 dinars dans la première catégorie des projets de petite taille. Quant à la deuxième catégorie qui concerne les projets de moyenne taille, la valeur du plafond des primes est passée de 600.000 dinars à 1 million de dinars. Enfin, pour la troisième catégorie de projets de grande taille, cette valeur est portée à 1,5 MD au lieu de 1 MD auparavant. La contribution de l'Etat dans les dépenses de l'infrastructure de base a également augmenté passant de 50 à 75% pour le deuxième groupe de projets et de 75 à 85% dans les zones d'encouragement du développement régional dans les zones prioritaires. Les entreprises installées dans ces zones ont été exonérées des impôts sur les salaires et la formation professionnelle. Les salariés ont droit aux prestations du Fonds de promotion du logement pour les salariés avec des crédits non imposables. L'Etat a pris totalement en charge la contribution des chefs d'entreprise dans le système légal de la sécurité professionnelle qui peut atteindre une durée de dix ans. Ces avantages pourraient contribuer à encourager les promoteurs à s'installer dans les zones prioritaires pour créer de nouveaux postes d'emploi et stimuler ainsi le développement socioéconomique pour les habitants.