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Le structurel ou le conjoncturel, quelle sera
Rencontre entre des managers d'hôtels et le directeur général de l'Office national du tourisme tunisien
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 03 - 2012

L'idée de la rencontre est de dissiper certains malentendus et d'éclairer la profession sur les vraies attributions et politiques de l'Office national du tourisme tunisien (Ontt). La rencontre a été organisée par la nouvelle revue spécialisée dans le secteur du tourisme Le Tourisme. «Le rendez-vous se veut périodique», déclare M. Lotfi Mansour, directeur de la revue qui continue, «Nous voulons rapprocher, dans le cadre de notre club d'hôteliers, les gestionnaires d'hôtels, véritables techniciens et connaisseurs du secteur, de l'administration et des différents intervenants, afin de les aider à trouver les solutions à leurs problèmes à la fois structurels et conjoncturels».
M. Habib Ammar, directeur général de l'Ontt, s'est bien prêté au jeu. Il avait, répondu d'une manière tout à fait claire, à toutes les interrogations et préoccupations de l'assistance. Plusieurs thèmes ont été à l'ordre du jour, notamment la communication et le budget promotionnel, le plan de relance de certains produits comme le tourisme intérieur...
Pour entamer le débat, M. Ammar avait parlé du budget promotionnel faible : «Depuis l'année dernière et juste après l'attentat de Marrakech et les premiers coups de feu à Edhiba, j'ai adressé un écrit au ministre, le 24 avril dernier, pour lui demander de réserver le budget alloué à la campagne promotionnelle pour après les élections, mais rien n'a été fait». Même pour cette année, «Nous manquons de visibilité. Nous devrons investir davantage d'argent pour la promotion de la destination, comme l'avaient fait certains de nos concurrents», précise M. Ammar. «L'Egypte a, depuis sa révolution, doublé son budget publicitaire et c'est ce que nous devons faire», insiste-il car, selon lui, «la publicité n'est pas une charge, mais plutôt un investissement».
Lors d'un tour de table, un intervenant a insisté sur le volet communication qui reste, selon lui, assez important pour la relance du secteur. Il s'est néanmoins demandé sur la forme et le contenu de cette communication. «Nous devrions nous mettre d'accord sur quoi communiquer, nous devrions aussi savoir comment nous y prendre pour faire notre publicité.
– Quelles idée et image faudra-t-il faire passer. Il faut aussi faire les bilans et comprendre pourquoi nous sommes là. Il faut également reconnaître que plusieurs erreurs ont été commises par le passé, alors que nos concurrents n'ont pas fait les mêmes erreurs». A travers des exemples chiffrés, cet intervenant montre que la Turquie et l'Egypte, qui étaient, il y a quelques années, loin derrière nous, se taillent actuellement une place de choix dans le tourisme mondial. «Il est important de savoir quoi communiquer. Si nous découvrons que nous ne sommes pas capables de faire ce qu'il faut, il n'y a pas de honte à copier ce que font les autres, ceux qui ont réussi. Nous sommes actuellement dans l'obligation d'ajuster notre publicité. Est-ce que nous devons plus cibler les régions? Les produits ?
Quel que soit le choix à faire, le plus important c'est de savoir ce qui se fait et ce qui est le plus rentable». L'intervenant estime, par ailleurs, qu'il est judicieux de se mettre d'accord également sur les supports publicitaires à utiliser et qui sont capables de véhiculer efficacement l'image de la destination. M. Ammar répond : «Pendant longtemps nous avons travaillé avec les agences les moins bonnes. Nous avons suivi la loi qui oblige à effectuer des appels d'offres pour choisir notre agence de publicité. Mais pour véhiculer notre identité, nos produits, notre savoir-faire, notre volonté de travailler et tous nos atouts, c'était une très grosse erreur que de choisir le moins-disant. Les destinations concurrentes n'ont pas du tout la même vision que nous et misent beaucoup sur leurs choix, sur le nom de l'agence, ses années d'expériences... et peu importe le prix à débourser, puisque cela reste toujours un investissement».
Dysfonctionnements
Un autre professionnel a évoqué les conflits d'intérêts et la mauvaise gestion du secteur, compte tenu de la multitude d'intervenants. Il s'est interrogé notamment sur le rôle de l'Office et de ses décisions, face au ministère de tutelle.
Le directeur de l'Office confirme, pour sa part, ce flou et déclare : «Il est vrai que les limites des attributions entre les deux structures ne sont pas du tout claires. L'Ontt présente des avis techniques qui émanent de son expérience et des réels besoins du secteur, mais nous remarquons que les décisions politiques prises par le ministère restent loin de la réalité et sont parfois même en contradiction avec ce qui doit se faire». M. Ammar souligne : «Dans l'état actuel des choses, nous n'avons ni le temps ni les budgets nécessaires pour continuer à fonctionner de la sorte. Nous devons réattribuer les rôles pour être plus efficace». Il faudrait, selon la présence, une réforme institutionnelle de l'administration du tourisme.
Ils demandent également à mettre en place une feuille de route qui assurerait la continuité du secteur quels que soient les circonstances ou les personnes qui gèrent l'administration. «La feuille de route existe et elle prendra en compte des actions précises sur une période de deux ans (jusqu'aux prochaines élections), afin de commencer les réformes structurelles. Nous nous intéressons principalement au court et au moyen terme», rassure M. Ammar.
Sur un autre volet, un professionnel s'interroge sur la volonté politique pour la relance du secteur. «Aujourd'hui, mon vrai problème, c'est la sécurité, puisque ma clientèle, essentiellement d'affaires, me demande des endroits sûrs pour des veillées nocturnes. Jusqu'à aujourd'hui, il est difficile de répondre à leurs demandes et ce problème nous angoisse terriblement ». Pour répondre à ce souci, le directeur de l'Ontt confirme : «La volonté du gouvernement est bien déclarée. Déjà quelques actions bien connues de tous, le démontrent. Nous avons eu le plus grand budget de l'histoire du tourisme, et il y a bien des intentions pour l'augmenter davantage et c'est pour nous un signe de bonne volonté de la part de ce gouvernement».
Rationaliser les budgets
Un autre intervenant ne cache pas son inquiétude quant aux résultats enregistrés par le secteur. Il appelle les autorités concernées à prendre «dans l'urgence, un plan conjoncturel de relance. Nous devons adapter notre communication et la réajuster de façon à ce qu'elle soit efficace immédiatement». En répondant à cette suggestion, M. Habib Ammar déclare que «l'objectif serait de retrouver les paramètres de 2010 en 2013. Pour y parvenir, plusieurs actions sont déjà entamées et nous continuerons sur cette voie jusqu'à ce que notre tourisme puisse reprendre son souffle. Il faut impérativement que la Tunisie continue à attirer, non seulement les touristes, mais également les tour opérateurs qui veulent gagner de l'argent à partir de cette destination».
Pour contribuer à relancer la destination et avoir les budgets nécessaires pour le faire, un professionnel propose la contribution d'autres intervenants, tout comme les hôteliers. Il a cité, entre autres, «les agents de voyages, les compagnies aériennes, les loueurs de voitures...». Le directeur présente des arguments qui traduisent le manque de volonté politique, des temps de l'avant-révolution, pour régionaliser le budget. «Il y avait même des tentatives de renforcer le budget par des taxes de séjour. Des problèmes ont commencé à surgir ; qui prendra la gestion et la collecte des fonds... et plusieurs solutions ont été présentées mais rien n'a été fait». L'idée proposée par tous serait actuellement, de faire payer tous les intervenants. Cette solution paraît, pour tout le monde, la plus logique.
En plus d'un plan de relance, des actions urgentes, périodiques, d'un bon partage des rôles..., un autre détail non moins important reste à revoir. L'assistance insiste sur le relookage du stand tunisien aux salons étrangers «Notre stand est systématiquement le plus moche. Il présente plusieurs lacunes de logistique, d'agencement... mais des améliorations sont en cours pour le rendre plus dynamique et interactif», note M. Ammar qui se laisse séduire par la proposition de certains «qu'il qualifie de «formule payante pour les participants». Aussi, continue-t-il : «Le logo Tunisie a pris un énorme coup de vieux et doit être, a son tour, rajeuni».
Un autre professionnel spécialisé dans le tourisme local s'est interrogé sur l'avenir du produit. «Le secteur est mal structuré, pour nous aussi la vision n'est pas claire sur le court terme, alors que nous demandons une plus grande visibilité sur le long terme afin de pouvoir évoluer». M. Ammar semble d'accord sur les points évoqués par ce professionnel et énumère les défaillances de ce produit : «Les hôtels ne sont pas adaptés au séjour des familles tunisiennes, les prestations de service aussi, les prix sont chers...». Le produit avait fait, depuis l'année dernière, le bonheur de plusieurs professionnels et doit être considéré comme une alternative en temps de vaches maigres. C'est un produit à part entière à revoir et à réajuster dans le sens de la reconsidération du client tunisien, même lorsque les hôtels sont surbookés.


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