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Le long combat des modernistes
Vient de paraître : La profanation, de Mohamed Bouamoud

Les œuvres de Mohamed Bouamoud, romancier prolifique, rencontrent un grand succès auprès du public. Sayda Mannoubia, 2e Prix du roman tunisien la Médina Hammamet, juillet 2008, Visages, éd. Bibliomed, février 2009, Prix Découverte au Comar d'or, avril 2009, Les années de la honte, Sud Ed., mars 2010, Prix Mention spéciale, avril 2010, Ce qu'Allah n'a pas dit, Sud Ed., janvier 2011, Prix spécial du jury, avril 2011 et Bouazizi ou l'étincelle qui a embrasé Ben Ali.
Il revient aujourd'hui avec La profanation, une fiction sulfureuse qui dénonce le discours démoniaque des ennemis du progrès.
Une fois de plus, l'auteur, très actif en ce moment sur Facebook, récidive avec une fiction qui, bien que née et créée par l'imagination, est bien réelle. La réalité de la chose publique et de l'actualité politique constatée depuis l'avènement de la Révolution de la dignité le confirme.
L'intérêt central de ce roman qui a pour titre La profanation, dont la préface est d'une plume prestigieuse, celle du Dr M'hamed Hassine Fantar, également professeur émérite des universités, réside essentiellement dans une approche ou une proximité plutôt fondamentaliste et religieuse. Un sujet extrêmement délicat qu'il faut aborder avec prudence, de peur d'effaroucher des susceptibilités promptes à s'enflammer et à vibrer, surtout dans les circonstances actuelles. Le thème de cette fiction romanesque est donc en étroite relation avec la question du moment qui préoccupe l'opinion publique au point de faire craindre les retombées d'un affrontement général qui risque de conduire le pays dans une voie sans issue, une voie d'impasse. Une réflexion angoissante qui absorbe les esprits et empoisonne le quotidien de la population. L'épineuse question qui revient sans cesse est de savoir jusqu'où peuvent aller ces jeunes embrigadés, peut-être sous la contrainte, à moins que ce ne soit par la force de la persuasion, qui se sont trouvés à un moment ou un autre à la merci d'énergumènes gravitant dans la trajectoire ou aux alentours des lieux du culte, devenus le vivier des fondamentalistes où se recrutent les âmes égarées à la recherche d'une certaine vérité, la leur.
Les titans de l'obscurantisme
C'est dans cette atmosphère de mer houleuse que l'auteur a monté et plante son décor, autour d'une famille composée des parents et de quatre enfants dont deux filles, l'aînée Raoudha et la cadette, Rym, l'héroïne de l'histoire. La famille est pratiquante sans excès. Jusque-là, assez tolérante pour permettre aux filles de poursuivre des études supérieures. Le déclic s'est opéré tardivement lorsque le père et Tahar, l'aîné de la famille, se sont mis à fréquenter assidûment une certaine mosquée réputée pour prêcher un discours obscurantiste qui n'a rien à voir avec les valeurs islamiques. Un discours aux tendances rétrogrades, usant d'arguments fallacieux et trompeurs. Ainsi, le rôle joué par Habib Bourguiba a été mis en exergue pour dénoncer sa politique qui a «émasculé l'homme au profit de la femme, cette semence du diable qui manque d'interaction et de foi et qui, par ses œuvres, a semé la zizanie et encouragé la dissolution des mœurs et la luxure».
«La profanation» relate en fait tous les excès et débordements observés à tous les niveaux d'une morale religieuse stricte, rigide et rigoureuse d'un Islam dont les fondements reposent principalement sur la domination de la femme, une créature de Satan.
De ce point de vue, Rym, l'héroïne, divorcée et répudiée par un mari volage, avec deux filles à sa charge, banquière de profession, vit désormais dans sa famille. Son père l'a contrainte à rejoindre le giron familial à la seule condition de porter dorénavant le khimar, sans que pour autant elle fasse la prière. Il l'a obligée à lui verser l'intégralité de son salaire et à effectuer tous les travaux ménagers. En quelque sorte la bonne de ses parents. Ce fut le premier accroc. D'autres incidents plus malheureux vont suivre et qui lui feront perdre jusqu'à l'ascendant qu'elle a sur ses filles.
Le pire était à venir. Son père a fait en sorte de monter ses petites filles contre leur propre mère, allant jusqu'à les obliger à porter le voile intégral et, plus tard, à quitter l'école. Les bonnes musulmanes, disait-il, n'ont pas besoin de s'instruire dans les écoles laïques qui dispensent l'enseignement du diable.
Finalement, il est parvenu à ses fins et même bien au-delà, en rompant définitivement avec sa fille aînée, Raoudha. Déjà avec son fils aîné, Tahar, rien ne va plus.
Parce que sa jeune femme a été incapable de lui donner un petit-fils, il a exigé de Tahar de répudier sa femme et d'en épouser une autre. Ce dernier a refusé d'obtempérer à l'ordre et à la volonté du père. Le ciel lui est tombé sur la tête lorsque sa fille, Rym, a enfin pris son courage à deux mains et a osé affronter l'hypocrisie et la fourberie de son père. Elle a décidé de prendre ses filles et d'aller vivre loin de cette famille ennemie du progrès. En cela, elle a imité l'exemple de sa sœur et de son frère, privant son père de la joie de décider à sa place de son destin.
L'auteur a voulu dénoncer ceux qui s'opposent au courant moderniste et font obstacle au progrès de la science en s'attifant d'un noir fait de bigoterie, de duplicité et de retour en arrière et qui chassent la beauté au bénéfice de la laideur, sous couvert de khimar et de niqab, qui considèrent en toute bonne conscience que la femme est une honte qu'il faut couvrir et asservir.


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