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Ne pas financer le chômage mais la reconversion des «diplômés» !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 04 - 2012


Par Hassen Chaari*
«L'homme avant le diplôme !» (Bourguiba)
«Le plus lourd fardeau, c'est d''exister sans vivre !» (Victor Hugo)
«The mediocre teacher tells, the good teacher explains, the superior teacher demonstrates and the great teacher inspires» (WA.Wards)
Le chômage des «diplômés» est essentiellement dû à deux facteurs. Le premier concerne l'inadéquation de la formation universitaire avec les besoins du marché de l'emploi. Le deuxième a trait aux critères appliqués dans l'admission aux divers cycles de formation académiques. Comme le nombre total des diplômés-chômeurs tunisiens atteindra en 2012 les 230.000, la suppression de ce fléau passe obligatoirement par la réévaluation et la réforme de notre système universitaire. Pour ce faire, il faut prendre en compte ce qui suit :
1• Introduire le principe d'accréditation des institutions supérieures tunisiennes, privées et étatiques, par des organismes certifiés. Cette accréditation est de nature à introduire l'excellence et la rigueur dans l'enseignement supérieur.
2•Mettre en place une cellule permanente composée d'experts confirmés chargée de définir les besoins nationaux des spécialités universitaires répondant aux besoins réels du marché. Cette approche réduira en amont le nombre des diplômés dont les spécialités sont « non désirées » par le marché.
3• La définition de critères d'excellence à l'employabilité passe par la maîtrise des langues, des « soft-skills » et des nouveaux outils de management et
4• L'introduction progressive du concept d'admission sur concours spécifiques pour quelques spécialités universitaires : cette approche éliminera la subjectivité de la moyenne du Bac (artificiellement gonflée par les 25% de la moyenne scolaire annuelle) et la relativité du principe du score de l'orientation universitaire qui à la fin reste une formule purement mathématique sans relation aucune avec l'adaptation du nouveau bachelier avec le marché de l'emploi.
Le programme «Amal» ne résout pas le chômage
Après une année d'application, l'Etat se propose de réviser le programme «Amal» ; ce qui n'est pas pour plaire aux 170.000 diplômés sans emploi qui en bénéficient actuellement. Sachant que le programme «Amal» de recherche active d'emploi, qui fait bénéficier les jeunes diplômés d'une allocation de 200 dinars par mois, durant une année maximum, prend désormais une dimension sociale. C'est pourquoi, il ne sera pas arrêté, comme envisagé au départ, au terme d'une année, qui s'achèvera bientôt, mais seulement révisé. D'ailleurs, l'Etat se propose de remplacer cette allocation par une pension destinée à encourager l'emploi et la création de sources de revenu. En effet, le programme « Amal » sera probablement reformulé afin de favoriser l'intégration de ses bénéficiaires dans le marché de l'emploi. Il comportera un volet «formation» (théorique et pratique) et encouragera les diplômés-chômeurs à la création de projets privés financés par l'Etat dans les métiers de proximité (participation à des projets d'intérêt public, contribution à des activités associatives, etc.). En plus, cette pension sera versée surtout aux jeunes issus des régions défavorisées.
Seuls 6.000 diplômés ont trouvé un emploi en 2011
L'allocation Amal, qui a coûté 300 millions de dinars, empruntés par l'Etat de la Banque mondiale, n'a pas permis d'atteindre les objectifs escomptés tant au niveau du public ciblé qu'à celui des opportunités d'emploi ou de stage trouvées.
En 2012, environ 60.000 nouveaux diplômés des universités et des centres de formation rejoindront la liste des demandeurs d'emploi. Le nombre des bénéficiaires de l'allocation Amal serait alors porté à 230.000, nécessitant alors une enveloppe de 500 millions de DT, ce qui serait difficile à allouer. Mais le plus dur c'est de convaincre ces milliers de diplômés-chômeurs du fait que cette allocation devrait servir en premier lieu l'emploi et la formation et non l'attente d'offres d'emploi adéquates.
D'ailleurs, au lieu de créer un «fonds pour le chômage» comme suggéré par certains partenaires sociaux, il est plus indiqué de mettre l'accent sur la nécessité de reconvertir les diplômés-chômeurs à des secteurs fortement générateurs d'emplois. Pour ce qui est des recrutements massifs dans le secteur public, la priorité sera accordée –à juste titre — surtout aux blessés de la révolution, ceux qui ne trouvent plus facilement d'emplois ailleurs.
L'exemple allemand du travail partiel
Parmi les principaux mécanismes adoptés depuis longtemps par les entreprises allemandes pour créer de l'emploi figure le programme du chômage partiel (Kurzarbeit) qui est une réduction de la durée du travail. Ceci a pour but de répartir le volume de travail limité entre un nombre identique ou similaire de travailleurs afin d'éviter le licenciement.
Autrement dit, c'est une mesure destinée à créer rapidement de nouveaux emplois. Pour ce faire, l'Agence fédérale de l'emploi s'engage à couvrir 67% des pertes de salaires engendrées par la réduction des horaires de travail et à compenser à concurrence de 50 à 100% la part patronale des cotisations sociales. En 2009, il y a eu en Allemagne 1.5 millions de nouveaux salariés en chômage partiel.
Cela dit, le travail partiel est une mesure adéquate pour répondre à la crise de l'emploi puisqu'il vise à répartir les retombées d'une situation économique difficile entre travailleurs, employeurs et Etat.
Pour l'essentiel cinq éléments doivent figurer dans chaque programme de chômage partiel :
1- la réduction du temps de travail pour tous les employés ou pour ceux d'un service spécifique de l'entreprise
2- la réduction salariale au prorata
3- le versement de compléments de salaire aux travailleurs concernés afin d'atténuer les effets de la réduction temporaire des salaires
4- la fixation de limites spécifiques pour la période de chômage partiel (ces limites sont essentielles pour garantir que le programme de chômage partiel soit vraiment une mesure temporaire en réponse à la crise économique) et
5- la création de liens entre programme de chômage partiel et l'activité de formation ou de reconversion.
L'exemple «allemand» de travail partiel a été adopté et suivi avec beaucoup de succès par plusieurs pays européens dont la France, la Hollande, la Suède, etc.
*(Universitaire et président de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation ADRI)


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