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Crise de confiance ou déficit de communication ?
Relations médias-gouvernement
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 04 - 2012

• Décrets 115 et 116: la solution réside dans l'ouverture d'une concertation entre toutes les parties concernées et dans une évaluation approfondie de ces textes qui devrait être soumise à l'Assemblée nationale constituante pour approbation.
• M. Hamadi Jebali: «Aucun autre gouvernement de coalition, autre que celui de la Troïka, ne peut durer plus d'un mois au pouvoir en Tunisie»
• Le gouvernement actuel n'est pas celui du mouvement d'Ennahdha, c'est plutôt une coalition dont les côtés positifs de son action l'emportent largement sur les aspects négatifs
• «La plupart des nominations opérées dans le corps des gouverneurs ou des chefs d'entreprise étaient justifiées et obéissent à des critères de compétence, non d'appartenance»
Les relations entre les médias et le gouvernement de coalition, issu des élections du 23 octobre 2011 n'ont jamais été aussi tendues et objet de toutes les suspicions et de doutes. Difficile apprentissage de la démocratie et de la liberté d'expression dans un pays où la presse a été toujours bâillonnée et la parole libre confisquée, frilosité des nouveaux locataires de La Kasbah aux critiques d'une presse qui s'est dessaisie définitivement de ses jougs et qui s'emploie, parfois non sans excès, à chercher la vérité?
Les manifestations de crise de confiance ou, comme certains se plaisent à dire, du déficit de communication, se sont multipliées au cours des premiers mois de l'entrée en exercice du gouvernement Hamadi Jebali, revêtant plusieurs formes que l'incompréhension mutuellement entretenue a davantage enflées.
La discussion, la concertation et le dialogue ont été la formule qu'a proposée l'Association tunisienne des directeurs de journaux, lundi soir, le temps d'un débat franc avec M. Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire, pour tenter de dissiper tant de malentendus, de doutes et d'incompréhensions et d'établir des ponts de dialogue permanent.
Tous les sujets d'actualité, ou presque, ont été évoqués, à l'instar de la polémique qui entoure l'entrée en vigueur des décrets 115 et 116 relatifs au statut des journalistes et de la Haica (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle ), de la réactivation de l'Isie (Instance supérieure indépendante des élections), du maintien de l'Instance technique des études juridiques ( Itej), du laxisme dont fait preuve le gouvernement face au danger salafiste, des nominations contestées des gouverneurs, des délégués et des responsables au sein des entreprises ainsi que de l'efficacité du rôle joué par le gouvernement de la Troïka.
Tout en admettant l'existence de ratés au niveau de la communication gouvernementale, qu'il impute au bouillonnement que connaît le pays, M. Hamadi Jebali réaffirme sans détour que «la liberté de la presse est un fondement essentiel pour tout système démocratique et que le gouvernement issu de la révolution n'entend nullement soumettre la presse à sa volonté, ni à celle d'un parti ou d'une quelconque personne». Pour vaincre la crise de confiance, la solution réside, à ses yeux, dans la concertation continue, l'identification de points de convergence et de plateformes communes qui peuvent offrir des opportunités pour lever bien des équivoques. D'où la nécessité, pour lui, de tout relativiser, de ne pas verser tout le temps dans des jugements hâtifs et de «ne pas voir toujours tout noir ou tout blanc».
Médias publics : quelle utilité ?
Le chef du gouvernement nie toute volonté d'hégémonie sur les médias qui ont toute la latitude d'évoluer dans un cadre de liberté et d'indépendance, mais aussi dans le respect des règles professionnelles et de la déontologie. Jugeant inutile d'avoir une presse officielle aux ordres du prince, M Jebali s'est interrogé «sur l'utilité pour le gouvernement de continuer à posséder des médias»? Cela laisse-t-il entendre une volonté des pouvoirs publics de se dessaisir de ce secteur? La réponse du chef du gouvernement n'est pas catégorique, arguant seulement le besoin d'avoir «une presse professionnelle, libre et non servile».
Au sujet des décrets 115 et 116, tout en estimant que le gouvernement n'est pas partie prenante dans ce dossier, il juge que la solution réside dans l'ouverture d'une concertation entre toutes les parties concernées dans le dessein de procéder à une évaluation approfondie de ces textes objet de réserves de forme et de fond, de formuler des propositions concrètes et de soumettre, enfin, le dossier, à l'Assemblée nationale constituante pour approbation. C'est le seul moyen, estime-t-il, pour clore ce dossier définitivement et dans le consensus.
Sur un autre plan, M. Jebali a estimé impérieux d'assurer une protection effective des journalistes dans l'exercice de leur métier, considérant aberrant l'emprisonnement des hommes des médias pour des délits mineurs par un recours, parfois abusif, aux dispositions du code pénal.
Au sujet des déclarations attribuées à M. Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, à des médias étrangers, considérées comme portant atteinte à l'élite tunisienne, le chef du gouvernement a désapprouvé ce genre de déclaration. Il a invoqué l'obligation de réserve que tout responsable est appelé à observer, estimant que ce genre de déclaration se rapportant à des affaires intérieures est «une erreur».
Compétence ou appartenance?
Au sujet de la menace salafiste, le chef du gouvernement nie tout laxisme ou clientélisme dans le traitement de ce dossier, considéré comme «une menace réelle pour la sécurité du pays». «Aucun traitement ne se fait sur la base d'une quelconque appartenance politique ou idéologique, aucun relâchement pour venir à bout de ce problème qui préoccupe», estime M. Jebali qui n'exclut pas l'existence d'erreurs ou de carences.
«Le gouvernement actuel, ajoute-t-il, n'est pas celui du mouvement d'Ennahdha, c'est, plutôt, une coalition dont l'action obéit à des équilibres et à des arbitrages parfois difficiles à trouver et dont les côtés positifs de son exercice l'emportent largement sur les aspects négatifs», et d'ajouter, non sans confiance, «aucun autre gouvernement de coalition, autre que celui de la Troïka, ne peut durer plus d'un mois au pouvoir en Tunisie».
Au sujet des récentes nominations des gouverneurs, des délégués et des chefs d'entreprise, largement contestées par les acteurs de la société civile et les médias qui les ont considérées comme obéissant à des règles partisanes, M. Jebali a estimé que la plupart des nominations opérées étaient justifiées. Que ce soit dans le corps des gouverneurs ou dans celui des chefs d'entreprise, des manquements graves ont été observés au sujet du traitement efficace de problèmes sociaux, administratifs ou sécuritaires et un laxisme et un manque d'empressement à engager des réformes ou à identifier des solutions ont été remarqués, a-t-il relevé. «Il est possible que des erreurs d'appréciation sur des personnes aient été commises, mais la plupart des nominations se réfèrent à des critères objectifs basés sur la compétence, non à des considérations partisanes».
Pour M. Jebali, conférer un caractère partisan à l'Etat est une dérive grave qui ne peut conduire qu'à la dilapidation des potentialités et des compétences nationales. Le fait qu'un cadre compétent appartienne au mouvement Ennahdha, conclut le chef du gouvernement, n'exclut pas sa nomination à un poste de responsabilité.


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