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La Chine : un prodige qui mérite d'être étudié
Perspectives
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 04 - 2012


Par Mokhtar CHAMAKH
La Chine offre au monde un nouveau modèle de développement que les économistes s'efforcent de décortiquer sans cesse, mais sans grand succès. Une économie ouverte que les libéraux envient aux Chinois, une économie qui s'est insérée dans la mondialisation avec beaucoup de scepticisme au départ, mais qui a fini par réussir son challenge. Un modèle communiste disséminé par un socialisme flagrant que les ardents défenseurs de l'interventionnisme prennent pour modèle : une mainmise de l'Etat, un pouvoir public fortement présent et une pensée maoïste fortement influente. Le modèle chinois est un exemple à part, un made in China difficilement imitable, mais qui mérite d'être étudié de plus près.
La Chine est gouvernée par un seul parti politique qui décide des grandes orientations du pays sur tous les plans. Le PCC est ancré dans les esprits des chinois, ses décideurs gouvernent le pays depuis 1949, ils monopolisent toute décision malgré l'existence de 8 partis, dont la présence est uniquement symbolique.
D'une superficie de 9.596.960 km2 abritant 1/6 de la population mondiale avec une densité de 132 habitants par km2, la Chine est grande de ses 22 provinces ( le gouvernement considère que Taïwan en est la 23e) dont le gouverneur est désigné par le BP du PCC, 5 régions autonomes : Guangxi, la Mongolie-Intérieure, le Ningxia, la Région autonome Ouïgoure de Xingxia, la Région autonome du Tibet. 4 municipalités autonomes directement liées au pouvoir central Beijing (Pékin), Chongqing, Shanghaï, Tianjin et enfin 2 régions administratives spéciales (Hong Kong et Macao).
De la «libération de l'esprit»
Les Chinois n'apprécient guère la démocratie ou du moins dans son sens occidental. Ils sont très fiers de ce qu'ils appellent la règle de « la libération de l'esprit» autorisée après la mort de Mao Zedong , qui leur a permis de critiquer les idées et la pensée de ce dernier. C'est l'équivalent de ce que nous appelons « la liberté d'expression » ! Ils voient dans la démocratie une liberté intellectuelle qui mène au désordre social et à la « dictature de masse » ou à ce qu'on appelle «la tyrannie de la majorité ».
Pire est le concept de la révolution! Cette dernière fait renaître les séquelles du passé, plusieurs révolutions chinoises se sont succédé avec un bilan apocalyptique, sans aucun changement social ni économique. Une révolution implique pour eux un imminent retour en arrière.
La Chine a choisi la voie de l'ouverture depuis 1978, deux ans après la mort de Mao Zedong:
-1978-1991 : La Chine a entamé un programme d'ouverture, promotion de l'industrie exportatrice avec une protection du marché intérieur.
-1992-2000 : L'application d'un programme de mise à niveau poussé et indépendant des institutions internationales.
-2001 : L'ouverture des frontières et l'intégration de l'OMC.
Un modèle à double vitesse
Après la crise des années 70, la Chine a entrepris de nouvelles réformes annonçant le début d'une nouvelle révolution économique. La recette de la potion magique est connue par les plus novices des économistes, fréquemment appelée la théorie des avantages comparatifs: chaque pays doit se spécialiser dans le secteur dans lequel il dispose de plus d'avantages (main-d'œuvre bon marché, un capital abondant, etc.), se spécialiser dans les activités gourmandes en main-d'œuvre non qualifiées, tel était le choix de la Chine. Le textile fut l'un des secteurs qui ont permis à la Chine de triompher, les exportations de vêtement et tissus ont dépassé les 190 milliards. Quarante ans après, la Chine a pu combiner travail-capital nécessaire aux activités à forte valeur ajoutée; investir dans l'industrie lourde, dans l'innovation et la haute technologie est devenu monnaie courante: désormais leader mondial dans la production du fer et d'acier, des composantes informatiques, des électroménagers, des téléphones portables, des jouets, des téléviseurs, de l'énergie propre (les éoliennes, les panneaux photovoltaïques et solaires, etc.) …
La clé de la réussite chinoise réside principalement dans l'application d'un modèle à double vitesse : orienter l'économie vers l'ouverture dans les secteurs porteurs et compétitifs, et protéger l'agriculture et les secteurs émergeants en encourageant les industries agroalimentaires avec un programme de mise à niveau « sino-sino ».
Vingt ans de réforme graduelle et réfléchie avant une adhésion conditionnée à l'OMC. La Chine s'est mise à appliquer un programme d'ouverture autonome sans aucune assistance de la part des institutions internationales, ce qui lui a permis de garder une indépendance totale dans ses choix politiques et économiques. Le résultat est plus qu'honorable, le pays est devenu, en un temps record, la deuxième puissance mondiale, un PIB qui dépasse les 5.800 milliards de dollars, plus de 2.400 milliards de dollars de réserve de change en 2010, une croissance économique à 2 chiffres, un gigantesque marché intérieur, un solde commercial largement en sa faveur, une saisissante attractivité des IDE , une infrastructure qui défie les plus grands pays européens, un parc automobile flambant neuf.
Derrière cette rhétorique se cache une autre réalité, la Chine reste un des plus grands pollueurs au monde, les inégalités économiques et la persistance de la pauvreté restent un grand fait au grand désespoir du pouvoir central.
Coopération sino-africaine
Afin de nourrir sa croissance et satisfaire sa gourmandise en matière première et surtout en énergie, la Chine a commencé à donner depuis les années 80 un intérêt de plus en plus fort à la coopération africaine. Depuis son arrivé au pouvoir, le président Hu Jintao a visité 18 pays africains, surtout des pays subsahariens jugés à risque ! La diplomatie chinoise entreprend des relations avec le pouvoir central avec un mot d'ordre «stabilité, développement et non-ingérence ». L'intérêt économique est prédominant, il est fortement déconseillé d'entamer une réforme tant que les affaires avancent !
Les importations chinoises de l'Afrique sont dominées par le pétrole qui représente plus de 70%, les bois tropicaux et le minerai de fer. Les exportations sont dominées par l'habillement, le riz et les produits électroniques.
La mise en application d'un programme d'aides (10 milliards de dollars de crédits préférentiels ont été promis par le premier ministre chinois lors du dernier Forum de la coopération sino-africaine (Focac), de formation et d'échanges leur a permis de développer rapidement leurs échanges avec les différents pays africains.
Le volume global des échanges entre l'Afrique et la Chine est passé de 817 millions de dollars en 1979, à 10 milliards de dollars en 2000 pour atteindre 160 milliards de dollars en 2011. Preuve que les dons accordés et les programmes d'aide ont donné leur fruit et que la coopération sino-africaine avance à bon train !
Qu'en est-il de la Tunisie ?


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