Le renforcement de la compétitivité du tissu économique national, l'impulsion de l'investissement, la préservation des équilibres financiers et le maintien des grands projets figurent parmi les fondamentaux de l'approche économico-financière tunisienne, au même titre que la consolidation du système bancaire et la démarche progressive sur la voie de la convertibilité du dinar. Il s'agit là de choix qui viennent, démontrer, si besoin est, leur efficacité au moment où le monde, notamment dit avancé, se trouve empêtré dans une crise financière si aiguë qu'elle est qualifiée de la plus grave de l'histoire contemporaine après celle de 1929. C'est dans le cadre du souci d'assurer le suivi de l'évolution de cette crise et de ses éventuelles retombées sur notre économie nationale que le Chef de l'Etat a reçu, vendredi, du gouverneur de la Banque centrale, un rapport dans ce sens et recommandé de tout mettre en œuvre en vue de soutenir l'entreprise et de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la préservation des équilibres globaux et continuer à réaliser les objectifs de développement tracés. D'autre part et en vue de consolider davantage l'investissement au niveau régional, le Président Ben Ali a décidé d'étendre le réseau des agences de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (Bfpme), pour couvrir tous les gouvernorats. Il a, également, décidé d'augmenter, de deux cent mille à trois cent mille dinars, le plafond des projets financés exclusivement par cette même banque et ordonné d'abaisser d'un point le pourcentage d'intérêt fixe prélevé sur les crédits accordés par la Banque de l'Habitat sur ses ressources. Ce nouvel arsenal de mesures vient renforcer de précédentes décisions, d'ordre à la fois conjoncturel et structurel, prises dès l'apparition des prémices de la crise. Car si la place financière tunisienne se trouvait pratiquement à l'abri des éventuelles répercussions négatives de la crise, l'impact sur l'économie réelle est un fait qu'aucun pays au monde ne peut éviter. Riposte rapide et efficace Il est à rappeler, en effet, que la Tunisie a su réagir avec célérité et efficacité face à ladite crise. Ainsi, une cellule de veille placée sous la responsabilité de la BCT a été créée, sur instructions du Président de la République, et ce, en vue de suivre de près l'évolution de la situation sur les marchés financiers internationaux, et, partant, prendre à temps les décisions qui s'imposent pour la préservation des acquis de l'économie tunisienne. Dans le même registre, une commission d'évaluation a été instituée et plusieurs mesures ont été adoptées, tant au niveau de la gestion des réserves en devises du pays qu'au niveau de la réglementation des crédits logement. Il s'agit de mesures préventives car notre pays ne semble pas être affectée par la crise. Les trois canaux éventuels de transmission de la crise à la place financière tunisienne étant sous contrôle et bien maîtrisés, grâce à la politique prudente adoptée par la Tunisie. Ces trois canaux sont respectivement les placements des avoirs de devises à l'étranger, les investissements directs étrangers (IDE) au sein de la Bourse de Tunis, et le recours aux marchés financiers internationaux. Mais la vraie riposte tunisienne pour surmonter les éventuels effets pervers de cette crise est venue à travers l'élaboration du budget de l'Etat pour l'année 2009 en cours qui s'est attaché à tout mettre en œuvre pour prémunir le potentiel de croissance des entreprises en renforçant l'environnement incitatif à l'investissement et à préserver les grands équilibres. Ainsi le modèle de développement pour l'année 2009 s'est fixé un certain nombre d'objectifs assez ambitieux, dont notamment la réalisation d'un taux de croissance de 5%, de manière à contribuer à l'amélioration du revenu par habitant pour dépasser les 5.266 dinars, et ce, sur la base de prévisions tablant sur la réalisation d'une croissance du secteur agricole de 2,5%, la progression de la valeur ajoutée du secteur des industries manufacturières de 2,3% et des industries non manufacturières de 7,9% en relation avec la croissance continue du secteur des hydrocarbures de 12% et le relèvement de la part des secteurs à haut contenu de savoir à 24,3%. On citera, également, l'autre priorité avec la promulgation d'une loi sur l'initiative économique qui a comporté un ensemble de dispositions visant à améliorer l'environnement des affaires et de multiples avantages et incitations destinés à promouvoir les PME et à impulser le développement régional.