La sphère financière internationale est secouée actuellement par une crise de grande ampleur qui a provoqué un choc dans le système bancaire international. Si les origines de cette crise semblent être identifiées, aucun analyste ne peut en prévoir l'étendue à court et moyen terme. Pour sa part, la Tunisie semble épargnée des conséquences néfastes de la crise grâce à l'adoption d'une politique prudente. Notre pays a par ailleurs fait preuve d'une grande réactivité, et ce en créant, sur instructions du Président de la République, une cellule de veille placée sous la responsabilité de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) pour suivre l'évolution de la crise. La Tunisie a su réagir rapidement et efficacement suite à l'avènement de la crise financière internationale. En effet, une cellule de veille placée sous la responsabilité de la BCT a été créée, sur instructions du Président de la République, et ce en vue de suivre de près l'évolution de la situation sur les marchés financiers internationaux, et partant prendre à temps les décisions qui s'imposent pour la préservation des acquis de l'économie tunisienne. Dans le même registre, une commission d'évaluation a été instituée et plusieurs mesures ont été adoptées, tant au niveau de la gestion des réserves en devises du pays, qu'au niveau de la réglementation des crédits de logements. Pour autant, la Tunisie ne semble pas être affectée par la crise. Les trois canaux éventuels de transmission de la crise à la place financière tunisienne sont sous contrôle et bien maîtrisés, grâce à la politique prudente adoptée par la Tunisie. Ces trois canaux sont respectivement les placements des avoirs de devises à l'étranger, les Investissements Directs Etrangers (IDE) au sein de la Bourse de Tunis, et le recours aux marchés financiers internationaux. En ce qui concerne les avoirs de devises à l'étranger, il faut savoir que les placements sont exclusivement effectués à travers la BCT. Cette dernière a depuis le déclenchement de la crise changé sa stratégie, en optant pour les placements dans les bons de trésor et les titres obligataires souverains qui présentent le plus haut degré de sécurité. De plus, la BCT a œuvré à limiter les maturités des placements bancaires à un mois au maximum, et ce afin de préserver un niveau élevé de liquidités, ce qui garantit une meilleure réactivité. Pour ce qui est des IDE placés au sein de la Bourse de Tunis, ils ne représentent que 25% de la capitalisation boursière. Il est à noter également que près de 90% de ces IDE sont détenus par des investisseurs de référence. Cette part largement majoritaire correspond à une participation stable et durable acquise dans le cadre d'un partenariat et dans le but de prendre des positions stratégiques, aussi bien dans les sociétés que dans les banques tunisiennes. Seuls 10% de ces IDE représentent donc des investissements flottants, ce qui ne risque pas d'affecter de manière significative la physionomie du marché boursier. S'agissant du recours aux marchés financiers internationaux, la décision de la Tunisie de ne pas y faire appel en 2008 pour la mobilisation de ressources extérieures lui a permis d'éviter le coût additionnel lié à l'élargissement des marges de crédit. La même ligne de conduite sera poursuivie en 2009. A la lumière de ces indications tout indique que le système bancaire et financier tunisien est épargné des conséquences de la crise financière internationale. Mais le risque majeur que présente cette crise est sa propagation à l'économie réelle, sachant que si les prévisions de ralentissement de la croissance mondiale se concrétisaient, aucun pays ne pourrait prétendre être à l'abri des retombées de la crise. Il y a lieu néanmoins de rappeler l'importance des programmes et des réformes profondes entreprises par la Tunisie en vue de renforcer la croissance et d'améliorer la compétitivité de l'économie nationale, déjà classée par le Forum de Davos au premier rang du Maghreb et de l'Afrique. Il est important de signaler dans ce contexte que le budget économique ainsi que le budget de l'Etat pour l'année 2009 se sont basés sur ces éléments de la conjoncture mondiale.