• Le touriste allemand est aujourd'hui davantage attiré par un produit de qualité, par la richesse de la culture et par un tourisme écologique qui préserve les droits de la nature. Les flux touristiques allemands en direction de la Tunisie ont, au cours des quatre premiers mois de 2012, enregistré une évolution dépassant les 100% par rapport à la même période de 2011 : 59.000 touristes en 2012 contre 28.000 en 2011. Toutefois, l'écart reste négatif de 18% par rapport à 2010 , l'année de référence. La reconquête du marché allemand a été au cours des derniers mois l'un des objectifs prioritaires en raison du poids et de l'importance de ce marché pour le tourisme tunisien et surtout de son potentiel émetteur. Pour mémoire et avec 60 millions de départs en vacances par an, l'Allemagne est le premier marché émetteur en Europe et dans le monde. C'est ce qui justifie les multiples tentatives de redressement de ce marché qui se sont succédé par l'administration et la profession avec l'appui de la partie allemande au double plan institutionnel et professionnel. Un appui qui fut réaffirmé par Ernst Burgbacher, secrétaire d'Etat allemand chargé du tourisme et des PME, qui vient d'effectuer une visite en Tunisie à la tête d'une délégation d'hommes d'affaires. « Je reviens en Tunisie pour réaffirmer la volonté de l'Allemagne de soutenir la relance de son tourisme d'autant plus que la Tunisie a été pour des décennies une destination appréciée par les touristes allemands». Mais pour reconquérir les parts de marché en Allemagne, le tourisme tunisien se trouve aujourd'hui dans l'obligation de repenser son modèle de développement dans un sens qui puisse répondre au mieux à une clientèle allemande qui exprime de nouvelles attentes et de nouvelles motivations. A ce propos, le responsable allemand dira : «La Tunisie a beaucoup plus d'atouts à faire valoir autres que la qualité de ses plages...». Le touriste allemand est aujourd'hui davantage attiré par un produit de qualité, par la richesse de la culture et par un tourisme écologique qui préserve les droits de la nature. « Nous sommes disponibles à soutenir des partenariats rénovés et à vous apporter notre expertise surtout en matière de formation», souligne encore le secrétaire d'Etat allemand. Lui faisant écho, le ministre du Tourisme Elyès Fakhfakh devait préciser que les baisses enregistrées sur le marché allemand au cours des dernières années ne sont pas dues uniquement à des facteurs conjoncturels mais essentiellement au fait que le tourisme tunisien n'a pas su s'adapter aux attentes des touristes allemands. Quant aux axes de coopération retenus à court terme, l'accent a été mis sur l'élévation du niveau de compétence du personnel, la maîtrise de la qualité et les formes de coopération décentralisée. A ce propos, il convient de rappeler que le rapprochement entre la région allemande de la Bavière et l'île de Djerba pour un partenariat spécifique entre les deux régions et qui fait l'objet d'un colloque à Djerba les 6 et 7 mai, a été jugé comme étant un exemple. Autre initiative soumise à la délégation allemande des hommes d'affaires, celle ayant trait à un projet initié par la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) portant sur la maîtrise de la facture énergétique dans le secteur hôtelier. Il s'agit d'un projet d'autoproduction d'énergie propre à travers les éoliennes ou le photovoltaïque. Ce projet engagé depuis plus d'une année connaît, précise Salim Ben Miled, membre du conseil national de la FTH, un avancement satisfaisant avec l'appui de l'agence allemande de coopération GIZ, l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie et la Steg énergies renouvelables. Le secrétaire d'Etat allemand ainsi que les membres de la délégation allemande se sont engagés à soutenir l'initiative auprès de l'agence allemande de coopération afin de lui conférer les meilleures conditions de concrétisation.