• Le secteur agricole reste sous-bancarisé et ne dispose que de 5% des crédits à l'économie, alors qu'il contribue à plus de 10% au PIB • Ce secteur, qui représente 10 à 12% du PIB, contribue à fixer près de 40% de la population rurale, et participe à raison de 12% aux exportations du pays Secteur vital, l'agriculture occupe une place de choix dans l'économie nationale et dans le processus de développement, contribue de façon efficiente à la réalisation des priorités nationales que ce soit en matière de production, d'exportation, de création d'emplois, d'amélioration des revenus, d'équilibre régional et de sécurité alimentaire. Ce secteur a bénéficié depuis des années de plusieurs réformes et de mesures successives visant sa promotion et la consolidation de sa compétitivité, avec le dessein d'asseoir une agriculture moderne et d'améliorer les revenus des agriculteurs. Ces réformes et mesures sont venues répondre aux attentes des agriculteurs et garantir au secteur une assise solide qui lui permet de relever le pari de la qualité et de la compétitivité. Ce secteur, qui représente 10 à 12% du PIB, contribue à fixer près de 40% de la population rurale, et participe à raison de 12% aux exportations du pays. Il a été l'objet d'une infinité de programmes nationaux et régionaux et de mécanismes multiples favorisant son développement et sa modernisation. Néanmoins, la politique de promotion du secteur agricole se trouve aujourd'hui face à plusieurs contraintes et défis complexes dont la rareté et la fragilité de ressources naturelles, la diminution des ressources en eau disponibles pour l'agriculture, la dégradation des sols et la progression du désert, la baisse de la productivité agricole, la recrudescence des catastrophes liées aux changements climatiques (sécheresse et inondations). Malgré les perturbations de 2011, l'agriculture et l'investissement dans le secteur ont enregistré une évolution de 6%. Depuis la révolution, ce secteur intéresse de plus en plus les fonds d'investissements. L'Apia, en l'occurrence, —qui est le facilitateur qui oriente, conseille et résoud les difficultés des promoteurs—, continue à encourager le partenariat tuniso-étranger. Ce créneau, qui enregistre près de 25 à 30 milliards d'investissement par an, a été multiplié par cinq en 2011. Révision des cartes de protection des terres agricoles De par ses avantages compétitifs, la Tunisie ne cesse de renforcer l'écoulement de ses produits sur les marchés européens. Dans ce contexte, l'Apia a signé des accords pour un investissement global de 250 millions de dinars pour une superficie de 5 mille hectares. Ces partenariats gagnant-gagnant permettraient de créer des emplois, de développer l'exportation, etc. La politique post-révolution de l'agriculture en Tunisie est fondée sur trois grandes dispositions relatives aux financements : orienter les encouragements vers les systèmes intégrés avec une place privilégiée pour l'encadrement des agriculteurs en matière de gestion, garantir aux agriculteurs des revenus minimums, l'organisation de filière de production aux exploitants, et encourager l'activité agricole, en termes de soutiens financiers. Dans un contexte mondial marqué par la libéralisation des échanges et l'extrême volatilité des prix, il est impérieux de repenser le modèle de développement agricole, jugé inefficace. De la recherche à la production, passant par le financement du secteur agricole, l'appui aux producteurs, la structure des filières et l'organisation des marchés, tout est à revoir en profondeur dans le cadre d'une politique agricole concertée, et ce, en vue de stabiliser la production nationale, de préserver le capital productif et de sécuriser les approvisionnements. Les professionnels du secteur sont appelés à relever de nombreux défis relatifs à la rationalisation de l'utilisation des ressources naturelles, la régularisation de la situation foncière des terres et la définition de leur statut, l'accès aux paquets technologiques adaptés au stress hydrique pour faire face aux aléas climatiques. Le secteur agricole reste aussi sous-bancarisé et ne dispose que de 5% des crédits à l'économie alors qu'il contribue à plus de 10% au PIB. En effet, l'agriculture, qui ne supporte pas des taux d'intérêt élevés, est considérée comme un secteur à risque, dont les garanties ne peuvent pas être fournies, faute d'absence de titres fonciers clairs. Les contraintes et les disparités existent encore et s'amplifient quand on sait que le secteur représente 1% des exploitations agricoles et accapare 25% des surfaces. Conçue comme un outil de diagnostic, de planification et de décision, la carte agricole représente une source d'information qui aide à déterminer les orientations, les choix et les objectifs de développement agricole et à orienter les activités agricoles. Elle offre les avantages multiples et permet d'identifier l'espace agricole d'un gouvernorat, ses ressources naturelles (sols, eaux, forêts), ses potentialités, ses points forts et ses lieux de vulnérabilité. Mises en place dans le but de relever le défi de la compétitivité, de plus en plus rude aux niveaux local et extérieur, ces cartes permettront d'avoir une idée des potentialités et des différentes ressources exploitables des régions. Leur conception sera suivie d'une mise en place au niveau central et aux niveaux des commissariats régionaux au développement agricole, de structures chargées du suivi, de la vulgarisation et de l'actualisation de ces cartes en fonction de l'évolution des données. Il est à noter que des cartes de protection des terres agricoles ont été conçues également, favorisant une meilleure répartition des terres agricoles en Tunisie dont la superficie est exposée à l'effet de la dégradation provoquée par les facteurs naturels et à l'intervention anarchique de l'homme (surexploitation et changement de vocation). Le développement qu'a connu le pays dans les domaines de l'urbanisation, l'aménagement des zones industrielles, les périmètres irrigués..., a nécessité la réactualisation de ces cartes pour qu'elles puissent être l'élément de base dans l'élaboration de tous les projets de développement. L'élaboration de ces cartes a démarré en 2007 pour s'achever à la fin de cette année.