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Sur les traces des bébés de Didon !
Archéologie : Découverte à Carthage
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 05 - 2012

Aux bords d'un sondage, creusé dans un jardin privé, les archéologues sont épatés, voire émus : «C'est une découverte unique en son genre. Je dirais même la plus importante du siècle. Ce sont là des stèles votives et des urnes cinéraires, in situ. C'est vraiment impressionnant», explique Imed Ben Jerbania, conservateur du musée Carthage, en désignant des pierres rectangulaires et de petites jarres en poterie. En d'autres termes, il s'agit de vestiges spectaculaires de l'époque punique, découverts intacts dans leurs places d'origine. Elles constituent une continuité du tophet de Carthage, appelé aussi tophet de Salammbô, la plus ancienne aire sacrée, dédiée aux divinités phéniciennes Tanit et Bâal.
A proximité des ports puniques, ce sanctuaire et nécropole est au centre d'une zone urbaine. Son périmètre est rattaché au site archéologique de Carthage, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Les travaux d'aménagement dans les villas, aux alentours, ne peuvent être entrepris qu'à la suite d'une fouille de sauvetage interrogeant le sol avant toute construction. C'est dans le cadre de ces chantiers de conservation que cette découverte a eu lieu.
La villa en question est séparée du tophet par la rue Jugurtha. Sur les trottoirs, l'équipe d'archéologues de l'Institut national du patrimoine (INP) a également creusé des sondages. Les stèles et les urnes y sont nombreuses et laissent deviner une continuité qui s'étend sous la route, sous les maisons et «peut aller jusqu'à la mer», précise Imed. On peut, d'ores et déjà, déchiffrer, sur les quelques pierres apparentes, les formes d'un Tanit ou encore d'un arbre, mal tracé ! «Il y a certainement beaucoup de choses à découvrir. Ces stèles sont épigraphiques et iconographiques. Une véritable richesse !», précise le conservateur. Ce qui intrigue aussi ce chercheur, c'est la découverte également d'un mur romain d'une largeur de 2m30, «difficile d'en trouver pareil, dans tout Carthage», ajoute encore Imed. Selon lui, ce mur pourrait être le reste d'une muraille ou plus probablement la base d' un grand édifice, comme un temple par exemple !Hélas, toute interprétation de cette découverte ne peut être qu'insuffisante. L'idéal serait d'entreprendre une extension de la fouille sous la voie moderne. «Cette route pourrait être ainsi annexée au tophet, en laissant apparents et dans leur état d'origine les stèles et les urnes, ainsi que le mur romain», propose encore Imed. Le maire de Carthage, Ezzeddine Bach Chaouich, a exprimé son accord de principe, mais on attend toujours l'autorisation officielle.
Les anciennes découvertes en veilleuse !
Cette nouvelle fouille enrichira sans aucun doute la contenance du tophet. Le site, dans son état actuel, ne suscite aucun intérêt . Quelques stèles plantées un peu, au hasard, ornent l'air sacré. Les anciennes découvertes sont ternies par le temps. Rappelons que les premières fouilles françaises dans ces lieux remontent aux années 1920. Elles ont été suivies d'une initiative américaine, menée par Kelsey et Harden. Cette dernière a été très vite avortée, mais elle a apporté une compréhension globale de l'organisation du site. Le père Lapeyre, Père blanc, a fouillé ensuite un terrain voisin en 1934 et en 1936 et a récolté du matériel archéologique et épigraphique divers, mais sans précisions stratigraphiques permettant de comprendre le contexte de la découverte.
À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'archéologue français,Pierre Cintas, effectue des fouilles sur le site découvrant en 1947 la « chapelle Cintas », soit le plus ancien élément de la présence des Phéniciens sur cette terre. Les dernières fouilles, liées à la campagne internationale de fouilles menées par l'Unesco, ont lieu entre 1976 et 1979, sous l'égide de l'American Schools of Oriental Research (Asor) et de Lawrence E. Stager. On découvre une utilisation continue du site sur six siècles, avec une surface estimée à 6.000 m2, 20 000 urnes ayant été découvertes sur diverses strates*. Le tophet regroupe un grand nombre de tombes d'enfants. «Les sources écrites, grecques ou romaines (pays ennemis de Carthage) évoquent un rituel de sacrifice des nouveaux-nés mâles. Ces bébés peuvent être aussi des morts prématurés, enterrés dans une nécropole réservée à leur honneur! Jusqu'à nos jours, aucune preuve archéologique n'est venu éclaircir ce mystère», ajoute encore le conservateur. Le tophet garde toujours le secret des bébés de Didon. Cette découverte permettrait peut-être la reconstitution de l'histoire de Carthage, ainsi qu'une configuration topographique de la Carthage punique et romaine.
Hela HAZGUI
* Source : Wikipédia


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