De l'avis même du MJS, les malversations n'ont jamais cessé dans nos fédérations. Il faut s'attendre à des surprises… Nous n'en avons pas encore terminé avec les vieux dossiers et contentieux que voilà de nouveaux dossiers et un nouveau contentieux qui se profilent à l'horizon. En effet, si nous attendons encore l'issue des enquêtes et autres affaires en justice pour dépassements de toutes sortes dans nos fédérations, nous nous étonnons déjà que les mauvaises gestions sportive et financière soient encore d'actualité. L'attente n'a que trop duré ! Mais, pour aborder ce second volet, il faut tout d'abord penser assainir le lourd contentieux du passé. Mohamed Aloulou, Slim Chaker et Tarek Dhiab, ministres de la Jeunesse et des Sports après le 14 janvier, ont tous les trois clairement parlé de lourds dossiers de malversations, tant au niveau du ministère que des fédérations. Or, un an et demi après le 14 janvier, on ne voit rien arriver. Dossiers en instruction ? Soit, mais ils le sont depuis un bon bout de temps et nous aimerions bien que le ministère et la justice commencent à lever le voile sur un phénomène qui ne donne pas l'impression de devoir s'arrêter. Et pour cause ! En l'absence de bilans réels et définitifs, en l'absence de décisions drastiques, en l'absence de noms et en l'absence de verdicts de justice clairs et nets, c'est la porte ouverte à d'ultérieurs dépassements. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si nous avons retrouvé les mêmes têtes dans les mêmes fédérations et ce n'est pas un hasard aujourd'hui si nous retrouvons les mêmes pratiques. Tant sportives que de gestion. Il n'y a pas que l'argent… Nous avons, en effet, un peu tendance, au niveau de l'autorité de tutelle, à ne dénoncer que les malversations financières alors que, s'agissant de sport, celles sportives sont encore plus condamnables. Quand on dresse un bilan, il doit être objectif et général et un président de fédération ou un membre fédéral dont le bilan sportif est calamiteux sont aussi condamnables que ceux coupables de malversations financières. D'ailleurs, il faudrait un peu redéfinir le terme malversation. C'est certes détourner de l'argent, le mettre dans sa poche, mais aussi, dans le cas d'espèce, l'utiliser à mauvais escient. Dans ce cas précis, il ne faudrait pas être expert comptable ou alors expert sportif pour constater que le rapport moyens-résultats est catastrophique en sport. Or, voilà que les mêmes dirigeants remettent cela et se retrouvent de nouveau à la tête ou dans des fédérations. Tenez, nous sommes à deux mois des Jeux olympiques et, comme à l'accoutumée, la Tunisie sortira bredouille de cette manifestation planétaire. Combien d'argent a été dépensé depuis les derniers Jeux olympiques? Trop pour un seul espoir de médaille : Mellouli (toujours le même). Vous voulez une comparaison? Cuba, 12 millions d'habitants (comme la Tunisie), 50 ans sous embargo et... 174 médailles olympiques. Huis clos Un constat ? Comme à l'accoutumée, aucune nouvelle de la préparation de nos qualifiés aux Jeux olympiques, aucune information de la part des fédérations et des supposées directions techniques. Même nous, journalistes, sommes à l'obscur de tout ce qui se passe dans nos instances fédérales. La loi du silence est la règle comme s'il s'agissait d'une affaire privée, alors que c'est on ne peut plus public et que tous les contribuables tunisiens sont concernés, puisque le sport, comme toutes les activités publiques vivent de l'argent du peuple. Une chose est sûre : l'info que nous avons aujourd'hui (d'ailleurs, ce n'est pas très difficile de le deviner), c'est que les mêmes pratiques perdurent : tant sur le plan sportif que financier. L'autre info (pourvu que ce ne soit pas de l'intox ), c'est que le ministère de la Jeunesse et des Sports n'a pas l'intention de rester les bras croisés et compte bien intervenir dans ce qui le concerne. Nous pourrions donc très bien nous attendre à ce que des fédérations soient contraintes à refaire leurs assemblées générales. Mais avant cela, c'est les résultats des enquêtes et les sanctions (judiciaires et autres) que le peuple du sport attend!