Les nominations diplomatiques (entre 58 et 60 ambassadeurs) seront annoncées dans les semaines à venir, a déclaré aux médias, le chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Ghazi Jomaâ. Le responsable s'exprimait en marge de la conférence sur la diplomatie tunisienne et le pouvoir politique dont les travaux se sont achevés vendredi à Tunis. A la séance de clôture, le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, a relevé l'importance de tenir le dossier des nominations dans le corps diplomatique loin des considérations partisanes et des lobbies politiques. La diplomatie tunisienne doit être confiée à des compétences dotées d'une grande culture et capables de communiquer et de se conformer aux objectifs nationaux, au service de la patrie. Pour le journaliste et membre de l'Union tunisienne du service public et de la neutralité de l'administration, Slaheddine Jourchi, la nomination de diplomates sympathisants des «partis au pouvoir est de nature à déstabiliser l'action diplomatique». Jourchi, comme plusieurs autres conférenciers, s'est dit convaincu que la diplomatie ne peut être mieux servie que par les cadres du ministère des Affaires étrangères. Le professeur en droit, Ghazi Ghraïri, estime, de son côté, que la diplomatie doit reposer sur un ensemble de principes et critères. A commencer par la définition des missions, objectifs et responsabilités des diplomates et le suivi continu de leur action, à la lumière des résultats atteints. La conférence à été l'occasion de passer en revue la diplomatie tunisienne depuis l'indépendance jusqu'à sa décadence sous l'ancien régime, lorsqu'elle s'est transformée en une diplomatie «de piratage et d'élaboration de rapports sur les Tunisiens établis à l'étranger», pour reprendre les termes des intervenants. Organisée par l'Association des diplomates tunisiens, la conférence se tient à l'occasion du 56e anniversaire de la création du ministère des Affaires étrangères.