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Le processus de paix : la conjoncture et le référentiel
La lettre du jeudi
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 01 - 2010


Une offensive diplomatique américaine pour relancer le dialogue israélo-palestinien semble à l'ordre du jour. Le refus israélien d'arrêter la colonisation a bloqué l'initiative américaine. Pouvait-il en être autrement puisque ce refus atteste une volonté de ne pas tenir compte des termes de références de l'accord envisagé. Il annonce plutôt les velléités de consolider sur le terrain l'acquis colonial, aux dépens de la souveraineté palestinienne à établir. Or toute négociation suppose l'existence d'un contexte favorable. Autrement, elle ne serait pas crédible. Le postulat du gel de la colonisation doit donc être pris en compte dans toutes démarches en faveur du processus de paix. Un plan de paix américain aurait été élaboré. Il prévoirait, selon le quotidien israélienMaariv, qui l'a annoncé le 4 janvier, l'établissement d'un Etat palestinien au terme de deux années de négociations. Il traiterait, en premier lieu, la question des frontières : un Etat palestinien serait établi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sur la base de la ligne d'armistice en vigueur entre 1949 et 1967. Cependant, des compensations pouvaient être prévues sur la base d'échanges territoriaux. Les négociations aborderaient, par la suite, les autres questions liées au statut final : Al-Qods et le sort des réfugiés de la guerre de 1948. Dans quelle mesure cet accord pourrait-il être accepté par les Palestiniens ? D'autre part, la réouverture régulière des négociations, sans obligation de finalisation, permettrait de maintenir le statu quo favorable à l'occupant. Pour écarter cette éventualité et s'assurer du succès de ces discussions, Israéliens comme Palestiniens devraient, selon ce plan de paix, donner par écrit la garantie du respect de leurs obligations réciproques. Ne s'agirait-il pas d'un vœu pieux, étant donné qu'aucune des échéances prévues depuis le début, en 1993, du processus de paix israélo-palestinien n'a été respectée. D'ailleurs, Avigdor Lieberman, chef de la diplomatie israélienne, a fait part lundi de sa désapprobation, en se prononçant contre une date limite pour les pourparlers de paix. Engageant cette offensive diplomatique pour relancer le dialogue israélo-arabe, George Mitchell, l'émissaire du Président américainBarack Obamapour le Proche-Orient, a effectué une mission de concertation avec Paris, lundi 11 janvier, avant de se rendre à Bruxelles pour rencontrer, le lendemain, les partenaires européens du Quartette. Comment expliquer cette priorité accordée aux partenaires européens, acquis dans une large mesure à l'initiative ? On devrait plutôt s'adresser au partenaire récalcitrant. Les concertations diplomatiques avec certains pays arabes pourraient être utiles, pour créer un climat favorable. Elles devraient cependant éviter de prendre les risques d'imposer des concessions inacceptables qui ne pourraient qu'affaiblir les autorités palestiniennes qui prônent la négociation. Faut-il rappeler que cette conjoncture d'attente depuis l'accord d'Oslo — certains parleraient d'une politique de “ni paix ni guerre” — a bien fragilisé l'Establishment palestinien et favorisé la réussite électorale du Hamas. Les positions de surenchère sont, en effet, plus faciles à accréditer dans les conjonctures de désespoir. On parle même de l'éventualité d'une troisième Intifadha, sinon d'une reprise de la lutte, selon les stratégies mises en œuvre par les leaders de la décolonisation, du tiers-monde, avec leurs différentes variantes. Autre fait qui pourrait assurer la promotion des partisans de la paix, le Hamas serait affaibli par le désenchantement des Gazaouis. D'autre part, l'émergence de la contestation interne et la crise relative au nucléaire risquent de susciter un changement de priorités du régime iranien ou du moins un rééquilibrage de sa stratégie. Le mouvement islamiste semble à la recherche de nouveaux alliés dans les pays du Golfe. Dans cette conjoncture, le Hamas serait incité à se réconcilier avec le Fatah (Angela Charlton, site Le Monde, 12 janvier 2010). En Israël, la lassitude semble gagner l'opinion publique. Des observateurs avertis constatent que l'immense majorité des Israéliens, à gauche comme à droite, a désormais intégré l'idée qu'il n'y avait, à terme, qu'une seule alternative pour leur pays : “La création d'un Etat palestinien ou celle d'un Etat binational, israélo-palestinien, dans lequel ils deviendraient vite minoritaires” (Ibid). Fait significatif, Henry Siegman, ancien directeur exécutif du Congrès juif américain et expert influent de la politique étrangère américaine, a dénoncé, dans un violent réquisitoire, la politique de colonisation israélienne. Pour lui, seule une intervention extérieure “contraignante”, c'est-à-dire américaine, peut débloquer la situation au Proche-Orient : “Obama, dit-il, ne doit pas faire de doute qu'il serait tout aussi inconcevable pour les Etats-Unis de renoncer à leurs valeurs fondamentales ou de mettre en péril leurs intérêts stratégiques à la seule fin de maintenir le gouvernement Netanyahu au pouvoir, en particulier quand soutenir ce gouvernement signifie soutenir un régime qui, en permanence, spolierait le peuple palestinien et le priverait de ses droits” (site du Nouvel Observateur, cette semaine). Signe peut-être d'un temps nouveau, qui montre que l'Establishment israélien a estimé qu'il doit tenir compte de sa réalité géostratégique. En dépit du rafraîchissement des relations bilatérales après l'intervention israélienne à Gaza, il y a un an, il ne pouvait offusquer un important acteur stratégique au Moyen-Orient tel que la Turquie. Après trois jours de tensions et la menace turque d'un retrait de son ambassadeur, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a dû s'excuser du traitement qu'il a infligé à l'ambassadeur turc Oguz Celikkol. D'autre part, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, s'est rendu, dimanche 17 janvier, à Ankara pour apaiser la colère du gouvernement turc. “L'objectif de cette visite, a déclaré un conseiller d'Ehud Barak, est le réchauffement des relations bilatérales. L'alliance israélo-turque est d'une importance stratégique mutuelle”. Cette prise en compte de la Realpolitik doit être exigée par le gouvernement américain. C'est à ce prix, et sans doute, par “les mesures contraignantes” que réclame Henry Siegman, que la paix peut être instaurée.

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