La situation est totalement bloquée et rien ne dit qu'elle puisse se décanter. Ce que nous craignions est désormais là : la situation est totalement bloquée en Ligue I et nous ne voyons vraiment pas comment nos clubs vont s'en sortir. La faillite est totale : financière, sportive mais aussi statutaire avec ce professionnalisme sauvage qui a fini par tout emporter sur son passage. Rappelez-vous les dizaines de papiers mettant en garde le pouvoir politique contre l'ignorance totale de la chose sportive et footballistique, la petite querelle de clocher à la FTF, ainsi que les conflits d'intérêts personnels qui amènent aujourd'hui la compétition de la Ligue I droit dans le mur. Une Ligue 1 sans... ligue pour expédier les affaires courantes et encadrer la compétition, sans fédération où la lutte du pouvoir... faisait rage et un ministère qui ne savait plus s'il devait ou pas intervenir, au risque d'être taxé d'interventionnisme. Aujourd'hui, et en dépit de toute la bonne volonté et de la connaissance de Tarek Dhiab, nous avons la nette impression que la situation échappe à tout le monde. Tout cela (et comme d'habitude) sur fond de conflits d'intérêt restreints: EST et CAB qui veulent que la compétition aille jusqu'au bout pour remporter le titre; une bonne demi-douzaine de clubs qui veulent échapper au purgatoire et qui veulent que cela s'arrête tout de suite pour passer la saison prochaine à 18 clubs (après 14 puis 16); et enfin les autres qui n'en peuvent plus et qui croulent sous les dettes et les problèmes. Ils ne sont du reste pas les seuls et, hormis EST et CA qui ont trouvé le père Noël en les personnes de Hamdi Meddeb et Slim Riahi, tous nos clubs sans exception aucune sont en totale faillite, ne peuvent plus assurer le minimum vital quotidien et encore moins une politique à court ou à moyen terme. Le problème dans tout cela ? On ne voit pas le bout du tunnel et la politique de l'autruche n'arrange pas les choses. C'est qu'aujourd'hui, personne ne voit plus loin que son nez. On focalise sur le blocage actuel mais personne ne pose la question de savoir si le championnat pourra reprendre son cours normal la saison prochaine. La situation politique étant ce qu'elle est dans le pays, et rien n'indiquant qu'elle puisse évoluer dans un sens positif, rien ni personne ne peut dire aujourd'hui que le championnat reprendra son cours naturel la prochaine saison, sous quelle forme, avec quels nouveaux règlements et surtout avec quelle situation sportive et financière pour nos clubs. Ceci passe sans doute par une gestion habile de l'actuelle période avec la recherche immédiate d'un consensus. Or, cela nous semble bien compliqué avec une ligue fantoche, une campagne électorale qui bat son plein dans les coulisses et qui risque d'alourdir la situation; une FTF qui ne sait plus où donner de la tête et qui ne maîtrise pas toute la situation; une amicale des présidents qui avance une solution «diplomatique» avec 18 clubs et enfin un ministère qui se heurte à une situation sportive et sécuritaire intenable. Ceci pour dire que la situation n'est ni simple, ni évidente et il faudrait que toutes les parties prenantes se réunissent, mettent tous les problèmes sur la table et aboutissent à une solution consensuelle, loin des petits calculs personnels afin de sauver le présent et de préserver l'avenir. En sont-ils capables? Permettez-nous de douter... Entre-temps, tous les problèmes de notre football restent en suspens : ce professionnalisme bâtard, le nombre des clubs, le financement de notre football, le rôle de la FTF et de la Ligue, la formation des jeunes, l'infrastructure, les droits TV, etc. Notre football n'est pas sorti de l'auberge!