«L'Assemblée nationale constituante (ANC) se dressera contre tout dépassement dans les procès intentés devant les tribunaux militaires», a indiqué, hier, l'assesseur auprès du président de la Constituante chargé des relations avec le citoyen, la société civile et les Tunisiens à l'étranger, Badreddine Abdelkéfi. «S'il s'avère qu'il y a des failles dans les procès, nous nous dresserons contre tout dépassement sans pour autant porter atteinte à l'autonomie de la magistrature ou interférer dans ses affaires», a affirmé M. Abdelkéfi qui recevait une délégation de la famille de Adel Touiri, ancien directeur général de la sûreté nationale, venue porter plainte à la suite de la condamnation, la semaine dernière, de l'ancien responsable sécuritaire, par le Tribunal militaire permanent de première instance du Kef, à 10 ans de prison. Il a, d'autre part, indiqué que les procès en cours dans les tribunaux militaires, dans le cadre du dossier des martyrs et des blessés de la révolution, sont encore en première instance et que les portes restent encore ouvertes pour la réconciliation entre les Tunisiens, selon son expression. M. Abdelkéfi a relevé que la période transitoire que vit la Tunisie se caractérise par un haut degré de transparence et que le champ de protestation est vaste, insistant sur la nécessité de respecter la loi et de préserver la souveraineté des institutions. Les membres de la famille de l'ancien directeur de la sûreté nationale ont distribué un communiqué dans lequel ils affirment «qu'il ressort des témoignages, des documents, des enregistrements et des tenants et des aboutissants de l'affaire, que Adel Touiri avait donné des instructions en vue de faire preuve de retenue, de ne pas faire usage de balles réelles et de remettre les armes à l'armée durant la révolution».