• Les flux d'investissements directs étrangers (IDE) dans le monde pourraient atteindre 1800 milliards de dollars en 2013 et 1900 milliards de dollars en 2014. Pour l'année en cours, les IDE avoisineraient 1600 milliards de dollars. • En Tunisie, les IDE, lors des cinq premiers mois de 2012, ont affiché une évolution significative de 14% par rapport à la même période de l'année 2010 C'est pour la première fois depuis son lancement, il y a 22 ans, que le rapport annuel sur l'investissement dans le monde est présenté à Tunis. Et la question qui refait surface à chaque fois est : serait-ce l'année qui marque la fin de la crise mondiale ? Cette fois, la réponse semble affirmative à en croire les indicateurs annoncés lors de la présentation du rapport sur l'investissement dans le monde par la Cnuced, intitulé «Vers une nouvelle génération de politiques d'investissement», hier, à Tunis, au siège de la Foreing Investment Promotion Agency (Fipa). «Les flux d'investissement étrangers ont augmenté de 16% en 2011. Ils ont dépassé le niveau moyen d'avant crise (années 2005-2007), malgré la persistance de la crise économique et financière globale et la crise actuelle de la dette en Europe», indique le rapport. Et les perspectives pour les prochaines années pourraient alimenter les ambitions d'une croissance régulière quoique modérée. En effet, les projections de la Cnuced pour le moyen terme, basées sur l'évolution des fondamentaux macroéconomiques, laissent anticiper des flux d'IDE de l'ordre de 1.800 milliards de dollars en 2013 et de 1.900 milliards de dollars en 2014. Pour l'année en cours, les IDE avoisineraient 1.600 milliards de dollars. A cet égard, M. James Zhan, directeur de la division de l'investissement et des entreprises à la Cnuced, a mis en relief les ternes indicateurs de l'investissement dans le monde qui n'ont cessé de se dégrader depuis l'avènement de la crise financière de 2008 et aggravés par la crise de la dette et la récession qui a touché les principales économies du monde, mais il a insisté sur le retour à des niveaux d'avant-crise et surtout sur les perspectives favorables pour les années à venir. Le directeur de la Cnuced a signalé, également, que d'énormes stocks de liquidités, synonymes de capacités d'investissement, sont disponibles dans les principales économies du monde, à savoir les Etats Unis, l'Union européenne et le Japon. Sans parler des capitaux disponibles dans plusieurs pays émergents. Mais les détenteurs de capitaux, fait-il savoir, manquent de visibilité et de prévisions de rentabilité. Etude à l'appui, le rapport qualifie cette situation de «trop-plein» et de «niveaux records». Pour bénéficier de ces fonds, a-t-il remarqué, il est judicieux de mettre en place des politiques de promotion des investissements étrangers. Ce qui explique l'intitulé du rapport «Vers une nouvelle génération de politiques d'investissements». En effet, à l'heure actuelle, drainer des investissements productifs, créateurs de valeur ajoutée et d'emplois est le souci de toutes les économies et la priorité de toutes les politiques. A propos des investissements en Afrique, les graphiques ont montré une baisse continue et préoccupante, durant trois années consécutives, des flux d'investissement, tirés principalement par les contreperformances réalisées au nord du continent, notamment celles des pays du Printemps arabe, l'Egypte et la Libye. S'agissant de la Tunisie, M. Noureddine Zekri, directeur général de la Fipa, a rappelé que les IDE lors des cinq premiers mois de 2012 ont affiché une évolution significative de 14% par rapport à la même période de l'année 2010. Principal créatrice d'emplois, l'industrie manufacturière a évolué de 18,3%. Selon le DG, il s'agit de 115 projets d'extension et de 62 nouvelles implantations. Pour sa part, le ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, M. Riadh Bettaïeb, a salué «la délicate attention que porte la Cnuced à la Tunisie». En analysant les bilans, a-t-il ajouté, la Tunisie dispose d'une large marge de progression. Il a rappelé par ailleurs que la Tunisie a adhéré, le 23 mai dernier, à la déclaration de l'Organisation de la coopération et du développement économique (Ocde). C'est une avancée significative en direction d'un vrai alignement de la politique tunisienne d'investissement aux standards internationaux. Une nouvelle génération de politiques d'investissement Dans la deuxième partie de sa présentation, le directeur a développé l'approche de la Cnuced en matière de politiques d'investissement. Les recommandations sont réunies dans un document intitulé «Investment policy framework for sustainble development» (Ipfsd) ou «Cadre pour une politique d'investissement au service du développement durable». Cette approche est constituée principalement de principes généraux et de recommandations optionnelles. D'où, une grande flexibilité de l'approche qui pourrait s'adapter aux spécificités de tous les pays. Ainsi, le document pourrait jouer le rôle d'une référence pour tout politicien. Ces recommandations s'articulent sur trois composantes. La première se résume en un ensemble de 11 principes fondamentaux. «Il s'agit d'un ensemble de critères utiles pour la formulation de politiques d'investissement», note M. Zhan. La deuxième est constituée de lignes directrices détaillées pour les politiques nationales de l'investissement au niveau stratégique, réglementaire et administratif. Et la troisième composante comporte une assistance spécifique aux décideurs politiques sous forme d'options pour la conception et la mise en œuvre d'accords internationaux sur l'investissement. Selon le chapitre 4 du rapport, une nouvelle génération de politiques d'investissement a pour objectif de répondre aux besoins et aux exigences d'un développement durable au niveau national et international. Au niveau national, ces défis incluent l'intégration des politiques d'investissement dans des stratégies de développement, la réglementation des objectifs de développement durable dans la législation nationale, et l'amélioration de l'efficacité des politiques de promotion des investissements. Au niveau international, il s'agit de renforcer la dimension du développement durable dans les accords internationaux sur l'investissement de manière à arrêter les droits et obligations des Etats et des investisseurs.