Sommet extraordinaire à Doha : les dirigeants arabes et islamiques appellent à un front uni contre l'agression sioniste    Sommet arabo islamique à Doha: Mohamed Ali Nafti s'entretient avec plusieurs de ses homologues arabes et étrangers    Huile d'olive: hausse des exportations depuis le début de la saison    Rentrée scolaire: le Président de la République Kaïs Saïed réaffirme son engagement pour l'égalité des chances pour tous    TikTok : Pékin et Washington s'entendent sur un cadre général d'accord    Fatma Mseddi demande des clarifications sur les collectes liées à la flottille Soumoud    Flottille Al Soumoud: 18 navires prennent le large vers Gaza    Enthalpie et âme: une poétique de l'énergie vitale    L'élection de Boubaker Bethabet suscite l'émotion de Sonia Dahmani    Rentrée scolaire en Tunisie : l'Institut de nutrition en première ligne contre l'obésité infantile    Transports publics : suivez bientôt itinéraires et horaires sur mobile !    Ooredoo apporte espoir et sourires à 400 enfants de Kafel Elyatim pour la rentrée scolaire    Inédit : Naissance d'une Encyclopédie de Science Politique en Tunisie    Hadidane sur la révision de la note tunisienne : entre crédibilité renforcée et fragilités persistantes    Quelque chose se passe (2)    UAF: le président de la FTF Moez Nasri élu président de la commission d'appel    Les recettes touristiques et les revenus du travail en mesure de couvrir 120% de la dette extérieure    Enda poursuit l'expansion de son réseau et ouvre sa 110ème agence à Skhira Sfax    Education : la rentrée scolaire s'accompagne de plusieurs mesures concernant les espaces scolaires    Hydrocarbures : recul de la production de pétrole et de gaz, hausse de la demande nationale    Lutter contre le harcèlement sexuel des enfants et adolescents : Le FTDES publie deux guides numériques    L'USBG – se fait renverser à la fin : Un scénario fatal !    Slim Kacem : « La Tunisie est sur la bonne voie pour revenir aux fondements de l'école de la République »    Intérieur : opération coup de poing contre les réseaux illégaux de monopole et de spéculation    ESET Research découvre PromptLock, le premier ransomware piloté par l'intelligence artificielle    Rentrée scolaire : semer le savoir, éradiquer la corruption    Rentrée scolaire 2025–2026 : l'ASR appelle à appliquer la loi relative à la "Zone 30" et sécuriser le périmètre des écoles    Courir pour Gaza : Un ultramarathon de solidarité à travers la Tunisie    Sami Rachikou : plus de cent dealers arrêtés aux abords des établissements scolaires en 2024    Ben Arous : la Garde nationale interpelle l'homme impliqué dans le braquage d'une banque    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    L'administration profonde freine la réforme du Code du travail en Tunisie, selon Youssef Tarchoun    Marwa Bouzayani en Finale du 3000m Steeple aux Mondiaux d'Athlétisme !    Météo : nuages et pluies faibles attendues    Séisme de Magnitude 5,7 Secoue l'Assam en Inde    Dar El Kamila à La Marsa ouverte au public pour les Journées européennes du patrimoine 2025    À partir du 17 septembre : TikTok pourrait être interdit aux Etats-Unis    Abdelaziz Kacem: Le poignard d'Esmeralda    Hommage posthume à Fadhel Jaziri : deux jours de commémoration pour son quarantième jour de décès    Hannibal Mejbri offre un immeuble estimé à un million de dinars à SOS villages d'enfants    L'artiste Wadi Mhiri décédé à l'âge de 60 ans    JCC 2025 : ouverture des inscriptions pour la section "Cinéma du Monde" jusqu'au 10 octobre    Exposition l'objet de Majed Zalila : Bizarre, Bizarre    Les trois savants auxquels Abdelmajid Charfi témoigne de sa profonde reconnaissance    Sidi Bou Saïd : la Tunisie accélère le dossier d'inscription à l'Unesco    Le futur champion tunisien Rami Rahmouni sur le point d'être naturalisé en Arabie Saoudite    La FIFA donne raison à la Fédération tunisienne : les joueurs avertis !    La Tunisie valide son billet pour la Coupe du monde 2026 grâce à Ben Romdhane    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La Tunisie doit rester un pont entre Orient et Occident !
Opinions


Par Hassen CHAARI*
Le Tunisien est intelligent, pacifique, modéré, bon vivant, ouvert, tolérant, farceur, mais aussi fier, narcissique, égocentrique, patriote, débrouillard et quelque peu roublard. Bref, c'est un pur Méditerranéen qui a acquis, au fil des siècles, autant de culture occidentale que moyen-orientale, et ce, malgré la langue et la religion qu'il partage avec ses frères moyen-orientaux.
Le peuple tunisien, admirable dans sa tolérance, extraordinaire dans sa patience et son sacrifice, ouvert sur le progrès et l'universalité... peuple déterminé, certes pauvre, mais intelligent, vivant sur une terre belle mais sans richesses naturelles... Cela dit, le peuple tunisien est resté longtemps en proie à la pauvreté, au chômage et à la marginalisation. C'est pourquoi nous devons aujourd'hui avoir le courage de tenter une reprise en main intelligente et désintéressée de notre Tunisie dont nous sommes tous responsables.
Néanmoins, après la révolution, le clivage entre pseudo-défenseurs de l'Islam et les autres s'agrandit tellement que la tension s'exacerbe et se transforme parfois en lutte violente qui frôle la guerre civile. Dans l'effervescence de nos mosquées livrées à la discorde, circulent — hélas — des «fetwas» condamnant à mort des artistes, des écrivains et autres journalistes rebelles. Le plus grave, dans cette situation, est le fait que le sentiment nationaliste s'effrite au profit d'une allégeance à des pays, des groupes et des idéologies étrangères à notre pays et à son histoire.
Idem au niveau régional : le sentiment tribal que notre pays a réussi à enterrer se trouve de nouveau au cœur de luttes de groupes défendant leurs intérêts particuliers au détriment de l'intérêt national. Le sentiment de fierté nationale qui a dominé durant la révolution cède paradoxalement la place au «chacun pour soi». Raison pour laquelle les Tunisiens sont désormais dans le désarroi : certains sont gagnés par le désespoir et le fatalisme; d'autres continuent de lutter avec acharnement, courage et abnégation pour faire triompher les valeurs prônées par la révolution, notamment : liberté, dignité et démocratie.
Diviser pour régner
Le gouvernement de la Troïka, qui est en exercice depuis plusieurs mois, semble avoir adopté le principe «diviser pour régner» en vue de se maintenir au pouvoir. Cela consiste à dresser les citoyens les uns contre les autres (mouhajabet contre sâfirat, wahhabites contre malékites, laïcs contre intégristes, conformistes contre progressistes-modernistes, pauvres contre riches, salariés contre patrons, etc.). Et pour cause ! Une population divisée, cataloguée, étiquetée et différenciée est forcément une population affaiblie, diffuse et incapable de réagir aux décisions politiques du moment. Par contre, une population unie, forte et solidaire, comme celle qui s'est mobilisée lors de la révolution du 14 janvier 2011, est capable de faire tomber les pires dictateurs. Une fois la discorde installée, le peuple tunisien deviendrait impuissant et celui qui tient les rênes du pouvoir serait intouchable et indétrônable.
Conséquence de cette manœuvre politicienne : l'appareil d'Etat, tel que nous l'avons toujours connu, n'est plus fonctionnel et la société tunisienne est saisie d'un immobilisme inquiétant, car réduite au rang de spectatrice.
Cette situation a généré malheureusement, dans la société tunisienne, une fracture multiple et multiforme (politique, sociale, culturelle et même identitaire...). En effet, les Tunisiens commencent – hélas — à se diviser et nous assistons malgré nous à une scission très nette : d'un côté les progressistes-modernistes et d'un autre côté les islamo-conformistes. Nous perdons ainsi le ciment de notre homogénéité socioculturelle exemplaire, le plus précieux héritage de nos ancêtres. Du jour au lendemain, les Tunisiens découvrent qu'ils sont divisés au moins en deux blocs : d'un côté les «mécréants», les «laïcs», les «mauvais musulmans», les «vendus à l'Occident» et les «athées» et, de l'autres, les «bons musulmans», les «pieux» et les défenseurs d'une «véritable» identité arabo-musulmane. Bien que, depuis 3.000 ans, la Tunisie ait joué merveilleusement le rôle de pont entre Orient et Occident.
Comme le gouvernement actuel semble privilégier clairement le courant politique à connotation islamiste, il tergiverse et ruse pour imposer la religion, même au détriment de la démocratie, poussant une grande partie du peuple à la grogne. Car nos politiciens veulent nous faire avaler une nouvelle forme de dictature via un régime parlementaire qui leur est très favorable. Pour la Troïka, la politique semble être un accessoire en vue d'arriver à ses fins politiques et non un moyen pour consolider nos acquis et hisser la Tunisie vers la démocratie.
Pour y remédier, il va falloir instaurer dans le pays une démocratie au lieu d'une «théocratie» ou d'un «califat» indirectement envisagé par la Troïka ! Ces deux courants ne sont ni compatibles ni conciliables, puisque la «théocratie» est soumise aux lois célestes, tandis que la «démocratie» est soumise aux lois terrestres. Sachant pertinemment que, dans une théocratie, les artistes, journalistes ou écrivains ne peuvent pas vivre librement et faire ce qu'ils pensent sans risquer d'être l'objet d'une plainte pour injure au sacré ou pour blasphème. Raison pour laquelle il faut impérativement sacraliser cette liberté d'expression et de parole en l'inscrivant clairement dans notre prochaine Constitution. Ce faisant, l'on bannit à jamais le refus de l'Autre, celui qui est différent, non seulement par ses idées, mais aussi par son degré de croyance religieuse.
Aujourd'hui, nous sommes en devoir de nous unir contre le pire ! Nous devons tous contribuer à sauver la Tunisie de l'obscurantisme, car nous méritons plus et mieux. Les ambitions personnelles des uns et des autres devraient céder la place à l'impératif de l'unité et de la cohésion nationale.
D'ailleurs, dans une vraie démocratie, on combat les idées par d'autres idées. Il n'est certainement pas admissible pour un démocrate de rejeter un concitoyen tout simplement parce qu'il ne possède pas les mêmes idées que lui. Pour contrer des valeurs comme l'extrémisme et la violence, il n'y a pas d'autre moyen que de combattre l'ignorance en développant l'éducation, le dialogue et la tolérance.
Bref, ne nous perdons pas entre ces deux identités contradictoires qui se présentent devant nous et choisissons notre précieux héritage multimillénaire comme chemin de salut ! En d'autres mots, empêchons les apprentis-politiciens de nous détruire en tant que nation et restons unis pour que la Tunisie redonne l'exemple et soit le modèle idoine de tolérance et de paix dans sa région !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.