• Ennahdha est en passe de faire... main basse sur la majorité des conseils municipaux provisoires en état de reconstitution Poursuivant son «hégémonie» imposée sur la scène politique, continuant sur sa lancée du 23 octobre dernier, Ennahdha s'apprête très vraisemblablement... à faire main basse sur les municipalités du pays, l'appétit venant, bien sûr, en mangeant. En effet, selon certaines indiscrétions, le mouvement semble avoir raflé la majorité des postes dans les 216 conseils municipaux reconstitués, depuis le mois d'avril écoulé, date à laquelle le gouvernement, via le ministère de l'Intérieur, a décidé de dissoudre ces conseils désignés par le gouvernement Caïd Essebsi. La part du lion «L'invasion nahdhaouie» a été particulièrement remarquable dans les grandes mairies qui constituent, il est vrai, l'épine dorsale de l'action communale dans le pays. Ça et là, le mouvement a pu s'emparer de la majorité, parvenant à placer ses hommes dans les postes-clés, pour ne laisser que des miettes à ses concurrents, dont l'opposition qui s'est contentée, à son corps défendant, d'une représentation maigrichonne, pour ne pas dire insignifiante ! Omniprésents, forts de leur surnombre, les nahdhaouis ont été les premiers à présenter massivement leurs candidats aux gouverneurs des régions, étape fatidique avec l'entérinement des dossiers par le ministère de l'Intérieur. Aux dernières nouvelles, cette vaste offensive des disciples de Rached Ghannouchi, loin de s'essouffler est en passe de toucher les 48 conseils municipaux provisoires restants devant être reconstitués dans les tout prochains jours. «C'est un vrai...hold-up», s'indigne un candidat de l'opposition qui parle d'«agissements louches ayant émaillé les opérations de composition de certaines listes de candidats». Pour une autre présumée victime, «il est révoltant de constater que des listes ont été chambardées in extremis, tout simplement parce que les nahdhaouis en ont voulu ainsi. Exemple saillant à l'Ariana, une première liste, pourtant multicolore et composée des meilleures compétences de la région, a été, contre toute attente, remplacée par une autre où le nombre des représentants d'Ennahdha est subitement passé de 8 à 13 membres sur les 18 que compte le conseil municipal provisoire. Vous appelez ça “démocratie" ?» Croisade anti-RCD S'en défendant, un jeune nahdhaoui, auréolé de son nouveau galon d'édile, explique, à sa manière, cette «razzia». «Les acquis de la révolution, s'écrie-t-il, nous commandent justement de faire barrage au retour des partisans de l'ancien régime dont les Rcédistes qui reviennent à la charge, en cherchant à briguer une place dans les nouveaux conseils municipaux. Ils n'ont qu'à déchanter». C'est là, oserons-nous écrire, une véritable croisade lancée par Ennahdha et qui s'est traduite, jusqu'ici, par des veto à gogo à l'adresse de candidats censés être à la solde de Zaba. Pour récapituler, disons qu'après le gouvernement et l'ANC, le mouvement Ennahdha fait désormais cavalier seul dans les municipalités du pays. A méditer...