• Le Centre national du cinéma et de l'image sur les rails • Réticences des professionnels Le ciel semble s'être dégagé entre les acteurs du secteur cinématographique et le ministère de tutelle. En effet, après des insinuations et même des accusations mutuelles franches, une séance de travail a réuni, au début de la semaine dernière, le ministre de la Culture, entouré du chef du service cinéma et d'une responsable du service juridique, Ridha Turki et Ramsis Mahfoudh, respectivement président et premier vice-président du syndicat des producteurs de films. Cette réunion a permis de dissiper les malentendus, de revoir et de débattre certains problèmes et questions en suspens, dans le but de leur trouver des solutions. Qualifiée d'ouverte et de constructive par R. Turki, l'entrevue a constitué une occasion de rappeler au ministre les retards enregistrés dans le déblocage des tranches de subvention en mettant sur la table des exemples spécifiques. Le ministre a demandé au chef du service cinéma d'activer ce dossier avec les parties concernées. Concernant la convention d'aide à la production des courts métrages, il a été convenu de la revoir après intégration des modifications souhaitées par le syndicat. Quant aux pénalités de retard sur la livraison des films, M. Mehdi Mabrouk a promis de voir s'il y a moyen de les annuler par le ministère des Finances, même s'il s'est montré sceptique quant à l'aboutissement de cette requête. Il a appelé, dans ce sens, les producteurs à respecter les délais et à régulariser leurs situations. Les laboratoires de Gammarth ont été également au menu de cette réunion. C'est ainsi qu'on a abordé la nécessité de concrétiser les accords conclus avec ces laboratoires, afin qu'ils jouent leur rôle de soutien effectif à la production cinématographique tunisienne, notamment par des prix préférentiels. Le ministre s'est engagé à regarder de près ce dossier, après consultation du service juridique et de la direction des concessions du ministère. A cinéma méritant, sollicitude méritée La sollicitude et les bonnes dispositions de M. Mehdi Mabrouk sont venues assainir une ambiance qui a risqué, un moment, de devenir tumultueuse et conforter un secteur porteur quant à l'image de la Tunisie et à son rayonnement. Les distinctions qu'il recueille à l'échelle internationale en sont les meilleures preuves. Les dernières en date sont le premier Prix international FidLAB (Marseille) obtenu par le documentaire «Babylon» et l' «International award for excellence and business prestige» (catégorie or) pour l'année 2012, octroyé par le club international de New York «BID» (Business initiative directions) à la Société de production IMF (International Monastir films) de Ridha Turki. De telles performances ne peuvent que rejaillir positivement sur le cinéma national et par ricochet, sur la culture tunisienne et sur l'ensemble du pays. Le ministre en semblait convaincu et c'est tant mieux. Le Cnci au centre de la réunion Avec la parution, quelques jours plus tôt sur le Journal Officiel (Jort) du décret portant sur l'organisation administrative et financière, ainsi que sur la gestion du Centre national du cinéma et de l'image (Cnci), il était normal que ce dernier soit au centre de la réunion de la semaine dernière. Et si le ministre s'est félicité de cet acquis et de son existence réelle grâce à ce décret 753-2012, les représentants de la Chambre syndicale ont remarqué que les professionnels n'ont pas été associés à la rédaction du texte, lui reprochant entre autres, le caractère bureaucratique, complexe généraliste et sans aucune spécificité pour le cinéma. Relevant le statut indépendant et souverain du Cnci, M. Mabrouk a souligné que ce dernier était en mesure de revoir ses propres textes. Cela ne l'a pas empêché de proposer la création d'une commission mixte (ministère-représentants du secteur) pour réviser les lois régissant le secteur, dont le nouveau décret, et pour lui soumettre une étude qui dégage un budget prévisionnel pour le Cnci et au profit duquel il a promis de défendre l'idée de création d'un fonds indépendant. Quand au siège, le Cnci sera abrité par l'ancien local de l'Atce au Centre-Ville de Tunis ou à Gammarth, sur le site des laboratoires, la cité de la culture étant encore — et pour quelque temps encore — en chantier. (Demain : Les propositions du syndicat es producteurs de films)