Revendication exprimée par les cinéastes, le Centre national du cinéma et de l'image est enfin créé. Le décret-loi numéro 86 datant du 13 septembre 2011 stipulant sa création a été publiée récemment dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT). Cette institution publique non administrative, dont le siège n'a pas encore été précisé, est dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière et soumis à la tutelle du ministère de la Culture. Ce Centre aura pour mission principale l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques dans le domaine cinématographique en vue d'en faire une véritable industrie, la contribution au soutien financier particulièrement de la création, de la production, de la distribution ainsi que la promotion de la diversité des formes d'expression tunisienne en matière d'audiovisuel en général et de multimédia et la mise en valeur de la capacité de cette pratique culturelle à s'insérer dans la modernité. La tâche du CNCI est considérable dans la mesure où il joue le rôle aussi de régulateur du secteur où les sociétés de production privées sont légion. Il devra donc proposer des programmes, projets de réforme et autres mesures à même de faire évoluer ce secteur, de proposer de nouvelles formes pour le financement de la production, de créer un registre public pour contribuer à assurer la publicité et la protection des droits relatifs aux œuvres des créateurs tunisiens, de définir et de gérer les différents programmes de soutien et autres aides à la création, au développement de l'industrie du cinéma et de l'audiovisuel ainsi qu'à la promotion de la culture cinématographique et d'oeuvrer à la rationalisation de ces mécanismes et à l'amélioration de leur efficacité. Il campera également le rôle de conseiller mais aussi d'arbitre en cas de différends entre les professionnels. Il restera ouvert à toutes les propositions et suggestions des cinéastes en œuvrant au renforcement de leurs participations aux différentes prises de décisions concernant leur secteur et ce notamment à travers leur contribution aux travaux des commissions techniques relevant du Centre et leur participation aux concertations sur les sujets entrant dans le cadre de ses missions. Il aura en outre, le rôle d'observateur et se chargera d'étudier l'évolution, à travers le monde, des professions et des activités du cinéma et des autres arts et industries de l'image. La formation est la base de l'évolution du cinéma compte tenu des progrès sans cesse croissants des technologies de l'image. A ce titre et en coordination avec les ministères et les structures concernés, le CNCI contribuera au développement des programmes de formation. D'autre part, sur le plan de l'exploitation, il s'attachera à contrôler les recettes d'exploitation des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles réalisées par les exploitants de salles de cinéma et autres éditeurs et diffuseurs de vidéogrammes. Pour ce qui est de la fameuse carte professionnelle, qui fait polémique, ce sera aussi au CNCI de délivrer la carte professionnelle et autres agréments relatifs aux professions du cinéma, d'octroyer les autorisations de tournage et les visas d'exploitation des films, de collecter, conserver, restaurer et valoriser le patrimoine cinématographique, audiovisuel et multimédia, en collaboration et coordination avec les structures concernées. Les festivals et autres manifestations cinématographiques ne seront pas totalement abandonnés aux associations, ni aux privés. Le CNCI a plus qu'un droit de regard. Il se chargera d'organiser, seul ou en collaboration avec d'autres parties, toute manifestation pouvant contribuer à la promotion des productions tunisiennes cinématographiques, audiovisuelles et multimédia. Sans oublier les relations de coopération et de partenariat qu'il aura la charge d'établir avec les institutions nationales et internationales opérant dans les domaines du cinéma et de l'audiovisuel. Souhaitant que ce nouvel acquis cinématographique aide le cinéma tunisien à s'épanouir et à prospérer.