• Jusqu'ici désunis, les syndicats du ministère de l'Intérieur seraient bientôt unifiés. Reste à savoir si la cohabitation marchera Pour un coup d'essai, ce ne fut hélas pas un coup de maître, oserons-nous écrire à propos de l'expérience naissante du syndicalisme qui a touché les structures du ministère de l'Intérieur au lendemain de la révolution. C'est que ces structures, jusqu'ici dociles et obéissantes sous le joug d'un régime policier à la peau dure et vieux de plusieurs décennies, n'étaient tout simplement pas prêtes à mettre leur pendule à l'heure du syndicalisme rampant. Fondamentalement, il n'était pas aisé de montrer subitement le bout du nez ou de changer, du jour au lendemain, de fusil d'épaule. La preuve est là, incontestable : l'expérience syndicale frise aujourd'hui l'anarchie, avec l'émergence de plus de 30 syndicats et qui plus est désunis, chacun volant de ses propres ailes, en l'absence d'une structure centrale devant les chapeauter, unifier leurs efforts et conférer plus d'efficacité à leur cause. Gabegie Pire, tous ces syndicats qui poussent encore comme des champignons sont en proie à l'instabilité, voire au chaos, en raison de l'éclatement de luttes d'intérêts et de divergence de vues entre patrons et adhérents. Un linge sale que certains syndicalistes, l'inexpérience aidant, n'ont pas hésité récemment à étaler aussi bien sur la voie publique (altercations lors de sit-in) que sur les colonnes des journaux où on est allé jusqu'à réclamer la démission de tel patron et le procès de tel autre ! Tout cela sans compter la campagne férocement menée en ce moment par certains adhérents qui exigent une purge au sein de quelques syndicats infiltrés par des cadres dits à la solde de l'ancien régime. La gabegie, quoi ! Bras de fer Gabegie, disions-nous. Mais, qui pourrait y mettre fin ? Nul ne sait, en tout cas pas ceux parmi certains patrons qui poussent encore pour entretenir le statu quo et éviter le déblocage de la crise, intérêts sordides obligent. D'où la poursuite d'un bras de fer impitoyable entre ceux-là et le reste d'une troupe combative et fermement décidée à assainir ses structures syndicales. Un jeu devant lequel la tutelle est toujours bien activement de marbre. Mais jusqu'à quand ? That's the question.