Ce n'est pas la première débandade du sport tunisien aux Jeux olympiques. Ce ne sera très probablement pas la dernière si les choses devaient rester en l'état. Ce qui a été dramatique pour notre sport, ce qui l'est encore même après des morts et une révolution, c'est qu'on retrouve toujours les mêmes pour les mêmes résultats. Mais au lendemain du énième échec, il semblerait que les choses devraient sérieusement bouger. A tous les niveaux, comité olympique, direction sport d'élite et quelques incontournables personnages au ministère de la Jeunesse et des Sports devraient être évacués. Ce mouvement-sanction qui devait être opéré au lendemain de la révolution et qui n'a pas été fait devrait être entamé et s'accélérer dans les tout prochains jours. Demeure, à notre avis, le problème essentiel qui se situe au niveau des fédérations. Avec des présidents qui ne foutent pas grand-chose et qui sont là pour leurs propres intérêts personnels, qui continuent à prendre les décisions stratégiques (surtout au niveau technique), qui sont juges et parties, difficile de les contraindre à rendre des comptes. Ceci est en principe du ressort de la direction des sports d'élite qui, en fait, a toujours été complice des responsables de fédérations. Ce cercle infernal doit être rompu afin d'établir et d'instaurer un mécanisme capable d'être au-dessus des contingences et des personnes. Nous, en tout cas, si nous étions à la place de ces gens, nous aurions franchement honte. Vestiaires explosifs Dans les sports collectifs, les vestiaires sont essentiels dans la réussite sportive d'un club. Comme ils peuvent être décisifs dans l'échec d'un club. Ceci pour dire que nos craintes sont réelles avant la reprise de cet interminable championnat, mais aussi celui qui s'annonce. Nous sommes d'autant plus inquiets que les prix flambent, les salaires et autres primes sont aux cieux et que la disparité entre des joueurs et d'autres et parfois énorme. Quelle réaction en effet pour un joueur qui s'entraîne et qui joue avec un collègue qui gagne dix, vingt ou trente fois plus que lui ? On essaie d'évacuer le problème pour le moment ou alors on feint de l'ignorer, mais cela ne tardera pas à barder dans les vestiaires des uns et des autres. Comme quoi, l'argent ne fait pas le bonheur. Tout au plus s'il y contribue. Sauce sfaxienne Le CSS a beaucoup perdu de sa superbe, de son jeu et de sa réputation. Résultat de dérives de toutes sortes qui ont fait perdre son identité au club. Un Club Sfaxien qui ne fait pas exception, puisqu'à l'instar des autres clubs, celui-ci a été la proie de tous les intérêts de personnages qui ont utilisé le club jusqu'à le mettre à la merci d'intérêts politico-économico-personnels. Franchement, quand on examine les noms de quelques candidats à la présidence du grand club sfaxien, on se dit que ceux-là n'ont qu'une chose à faire : se cacher et disparaître du paysage sportif. Aujourd'hui pourtant, ces incontournables veulent se refaire une virginité à travers le sport et les clubs. Quel meilleur moyen de le faire que de se recycler dans des associations sportives, devenues de véritables machines à laver le passé. Que ceux-là et que tous leurs semblables laissent le sport et les clubs tranquilles. Ils ont fait assez de dégâts comme ça ! Joueurs et entraîneurs... Heureux qui comme les joueurs tunisiens ne sont jamais à court d'idées et d'offres. On se bat à coups de centaines de millions pour ceux qui ont fait faillite en Europe alors que le Golfe est à nouveau la destination de ceux dont on ne veut plus au pays. Tous les marchés sont en crise, sauf celui du football où la demande dépasse largement l'offre et où les joueurs jouent aux divas pour trois ou quatre buts marqués par saison. Cela, en tout cas, en dit long sur la politique footballistique (et sportive en général) pratiquée dans notre pays et par nos clubs qui ont tous recours à la solution de facilité, qui arrange tout le monde et fait tourner le commerce. On achète à tour de bras et tout le monde se sert au passage. Cela pose la question de la formation mais aussi celle de la valeur et de la vocation d'un entraîneur. Si on débarque dans une équipe, qu'on exige et qu'on obtient tous les joueurs qu'on veut, quel est le véritable mérite d'un technicien? Aujourd'hui par exemple, à l'Espérance et au Club Africain, on ne parle plus que de Hamdi Meddeb et Slim Riahi. Et on ne pardonnera rien à Maâloul et à Casoni. Quand on paye, on a le droit d'exiger le meilleur.