L'hôpital Hédi-Chaker à Sfax, théâtre d'une crise politico-syndicale, a connu d'autres incidents dans la journée d'hier. Selon Jamel El Hakim, directeur de l'hôpital, «des syndicalistes, dont le secrétaire général du bureau syndical relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) de l'hôpital, ont investi jeudi matin l'administration de l'établissement, agressé des fonctionnaires et détruit des documents». «L'incident a commencé quand la direction générale a entamé la distribution des aides sociales au profit du personnel à l'occasion de l'Aïd El Fitr», a-t-il précisé. Et d'ajouter que la direction a pris en charge la distribution des aides afin de garantir plus de transparence, notamment après avoir reçu plusieurs réclamations à ce sujet. De son côté, Hamadi Mesrati, secrétaire général du syndicat de l'hôpital, a indiqué que la distribution des aides est l'une des missions attribuées au bureau syndical et non à l'administration, estimant que le directeur général a profité de la situation pour lancer une cellule professionnelle et une amicale qui prennent en charge cette mission. Par ailleurs, et suite à l'entrée en grève de la faim mercredi soir des quatre syndicalistes détenus à la prison civile de Sfax à la suite des incidents qui ont eu lieu il y a deux semaines à l'hôpital, le bureau de Sfax-Nord relevant de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme a publié un communiqué dans lequel il fait part de sa solidarité avec les détenus et tient le système judiciaire pour responsable de la détérioration de leur état de santé, revendiquant leur libération immédiate et inconditionnelle. Le communiqué précise que les détenus observent cette grève en signe de protestation contre les dépassements juridiques et l'inégalité du procès qui a été, selon eux, politisé. «La justice a été instrumentalisée à des fins politiques dans un conflit de travail», souligne le communiqué. Les syndicalistes avaient été arrêtés après l'intervention des forces de l'ordre pour évacuer un sit-in de protestation. Ils sont accusés d'être impliqués dans des actes de violence survenus à l'hôpital.