En réponse aux critiques et autres inquiétudes exprimées par une partie des spécialistes ayant pris connaissance du premier texte de l'avant-projet de la Constitution, le rapporteur général Habib Khedher précise que les incohérences, tout comme le manque de précision des formulations juridiques étaient tout à fait attendues. Les commissions avaient travaillé chacune de son côté, sans concertation entre elles. De plus, la commission de coordination et de rédaction de la Constitution n'a pas encore commencé son travail, rassure-t-il. Ainsi l'avant-texte n'a été encore revu ni au niveau du fond ni à celui de la forme. Egalité ou complémentarité ? A ce sujet fort controversé relatif au statut de la femme, M.Khedher répond à La Presse que l'égalité homme/femme est un principe fondamental mais non l'unique. Il n'est pas sain, estime-t-il, de répéter le terme égalité plus d'une fois et de ne pas mentionner d'autres principes que nous considérons comme essentiels. Le terme égalité, insiste-t-il, est mentionné à deux reprises dans l'avant-projet ; dans le préambule et dans l'article 22 dans les droits et libertés. Partenariat et complémentarité sont également des valeurs fondamentales de la relation homme/femme. Partenariat sur le plan national et complémentarité dans la famille. Il est important d'insister sur la notion de famille, martèle M.Khedher, puisque nous considérons avec une partie du peuple tunisien que la famille représente le noyau principal de la société. Face aux critiques selon lesquelles la femme tunisienne n'a pas été considérée comme une individualité à part entière et une citoyenne, le rapporteur général répond que la Tunisienne est évoquée par le référent « citoyenne » dans le préambule. D'un autre côté, ajoute notre interlocuteur, nous ne voyons aucun problème à faire référence à la femme à travers la famille. Même chose pour l'homme et l'enfant qui sont tous intégrés dans la notion de famille. La religion La religion est mentionnée à plusieurs reprises dans l'avant-projet, à travers l'article premier des principes fondamentaux. Au niveau du préambule il est mentionné que l'Islam représente une source d'inspiration. Plus loin dans les droits et libertés, l'atteinte au sacré est criminalisée. Tout cela est en relation avec la place de la religion dans la Constitution, explique M.Khedher. Quant au régime politique, reconnait-il, c'est un point important qui n'a pas été tranché. Nous espérons trouver un consensus. Référendum Nous espérons vivement ne pas y avoir recours et réunir les deux tiers des voix d'emblée, nous révèle le rapporteur général, faute de quoi des campagnes de sensibilisation et d'explications, des conférences et des rencontres sont prévues à travers l'ensemble du territoire et dans les médias.