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A la Sonede : que la lumière chasse l'obscurité
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 08 - 2012


Par Moncef KHEZAMI *
De retour à ce sujet de la situation actuelle de la Sonede qui me tient tellement à cœur que je ne puis ne pas penser profondément à l'avenir de ce service public qui a tant fait honneur à la Tunisie.
Cette société a assuré pendant plus de quarante-quatre ans des dizaines de milliers d'emplois directs et indirects et a fait profiter de ce service public noble des milliers de familles dans les grandes villes comme dans les petits villages de tout le pays.
Si en effet des décisions ont été prises par suite d'un rapport qui n'a porté que sur une infime partie, et je sais de quoi je parle, d'une situation difficile voire à juste qualificatif catastrophique, il ne reste pas moins vrai de se demander justement à qui profite cette nouvelle situation. Certainement pas à ce service public qui a besoin d'une attention particulière et immédiate.
Les volets éludés ou n'ayant pas pu être traités sont, en suis-je fermement convaincu, plus importants et cachent une mauvaise gestion et un excès de zèle ayant fait perdre à notre économie des dizaines de millions de dinars ô combien coûteux ces jours-ci pour notre économique en général, et les finances de notre société, en particulier.
Une lettre de mise en garde adressée le 18/02/2011 à l'ex-ministre de l'Agriculture comportant une analyse financière couvrant la période de 2001 à 2009 et montrant un déclin effrayant est restée sans suite et n'a rien fait bouger à l'intérieur du cabinet du ministère trouvant toujours le droit de s'ingérer dans des affaires futiles.
Devant ce flux d'événements complexes et importants, que pourrait-il faire le tout nouveau président-directeur général de la société, du reste disciple du PDG déchu ? Il est devenu responsable d'un héritage lourd que sa méconnaissance des rouages de la société et de la qualification de son personnel n'aide point à le gérer comme il se doit. Il a été prévenu à temps de ce fardeau tout en lui faisant comprendre qu'une simple lecture des dossiers administratifs ne saurait lui donner une idée exacte des vraies compétences qui, somme toute, sont devenues rares dans ce service où la médiocrité à bénéficié de tant de programmes de mise à jour.
La vraie réponse est que monsieur le nouveau responsable s'est trouvé seul face à son destin et ne pourra certainement pas être porteur de miracles car leur temps est révolu.
S'il est vrai que certains directeurs centraux responsables des maux de la Sonede (sans être les seuls car d'autres sont encore en place et bataillent pour être épargnés de ce mouvement) soit par leur médiocrité, soit par un caractère inadapté à leur position (hommes de paille) ou par leurs manigances (dénoncées en vain à maintes reprises) ont été écartés, il ne reste pas moins que la position leur étant offerte n'est pas adéquate et fera supporter les finances de l'entreprise, déjà au bas de l'échelle, des surcoûts à éviter. Je pense que leur mise à la retraite anticipée est plus raisonnable car le plus jeune de ces cadres ne lui reste que moins de trois ans d'activité. Autant alléger la société des charges lourdes qu'elle aura à supporter et lui éviter d'autres problèmes qui n'échappent à personne.
Il reste cependant à reconnaître que le remplacement de ces directeurs n'est pas d'une facilité évidente car la relève n'a jamais été le souci de l'ex-président-directeur général qui a mené la société au bord de la faillite comme si c'était le seul objectif de sa mission. Cette situation est rendue encore plus complexe par l'existence de ce fameux décret n°508 daté du 27 février 2002 qui fixe les conditions requises de nomination aux postes de responsabilité et qui n'est respecté que pour ceux n'ayant pas fait intervenir des proches de la direction générale : épouse, relation familiale, des personnalités politiques corrompues ou un soutien syndical, etc. Les dossiers administratifs témoignent de ces pratiques malsaines si bien sûr ils n'ont pas été bien arrangés à lumière tamisée.
Me diriez-vous alors quelle serait la solution ?
A mon humble connaissance, si le gouvernement a eu le courage d'abroger l'ancienne constitution, ne serait-il pas capable de suspendre un simple décret concocté à l'époque selon certaines consignes.
Mais s'il est possible de suivre ce chemin cadrant parfaitement avec la situation actuelle, il reste à savoir si le tout nouveau premier responsable de la Sonede est capable de cibler les bons oiseaux rares à mettre là où il faut et éviter à la Sonede de tomber encore dans un nouveau gouffre qui serait fatal.
Ma réponse est tout à fait positive à condition qu'ils s'entourent d'un bon conseiller intègre, perspicace et clairvoyant même s'il est devenu externe à la Sonede pour cause d'âge (n'avons-nous pas trouvé en l'illustre Chedly Ayari le sauveteur de la Banque centrale malgré son âge ?) et également s'il sait vraiment prendre le taureau par les cornes, c'est juste le moment.
Malheureusement, les toutes nouvelles décisions prises hâtivement nous laissent perplexe car, pensons-nous, elles sont loin de la solution adéquate à l'exception de deux cas précis.
J'aurais aimé que notre premier responsable ne se livre pas seul à son sort et se donne un peu plus de temps pour réfléchir et faire plus de concertations objectives pour agir enfin de plain pied: c'est le caractère des vrais décideurs.
L'argument avancé pour faire sortir ces décisions est sans fondement car le service de la Sonede aurait pu continuer sans difficulté pour une période bien plus longue. C'est un simple feu d'artifice qui pourrait faire plus de mal que de bien.
Le problème de notre société est bien plus profond qu'un simple vide provisoire au niveau de certains postes.
Je ne vous étonnerai pas si je vous disais que les procédures appliquées par notre société en l'an 2012 datent depuis les années soixante-dix et quatre-vingt à tel point que j'ai honte de lire les textes de ces notes organiques écrites en langage dépassé dans un monde de modules électroniques et applications complexes travaillant en temps réel.
Pour la fonction informatique et après l'arrivée de monsieur le sauveteur, recruter pour mettre de l'ordre dans cette direction constituant l'épine dorsale du système d'information et à l'exception de la mise en place des différents modules de J. D. Edwarts depuis 2001-2002 bien avant l'arrivée de l'informaticien que nous connaissons plutôt hydraulicien, aucune action digne de ce nom n'a été entreprise à l'exception de l'applicatif de la gestion des ressources humaines développé en dehors de la direction informatique. Le résultat selon certains utilisateurs est un véritable fiasco.
Pour le volet commercial, tâche primordiale à la Sonede, aucun petit avancement n'a été fait et nous continuons à émettre le genre de factures des années quatre-vingt mais en langue arabe, un effort louable. A vérifier par vous-même en vous s'adressant à n'importe quel district de la Sonede pour payer une facture déjà réglée, personne ne vous avisera que vous êtes en règle et le caissier acceptera le paiement et vous serez ajouté à la liste des clients ayant payé doublement leur facture. Certes, vous serez remboursé mais après quelques mois.
Le chapitre des achats n'a jamais été à l'abri des manigances et des pratiques malveillantes depuis les petits achats jusqu'aux grandes transactions. Le stock accumulé par la Sonede malgré la pratique de la sous-traitance n'a jamais été justifié et dépasse les limites raisonnables : articles non utilisables. Les ventes des articles non ferreux qui ne sont plus utilisés (compteurs) ont constitué depuis belle lurette une caisse noire n'ayant jamais été approchée et qui a servi à gonfler certains comptes bancaires. Ce ne sont pas des accusations mais des réalités auxquelles notre responsable n'a pas voulu accorder de l'importance pour ne pas mettre la puce à l'oreille des institutions de contrôle.
Même à l'intérieur de l'entreprise, il a vidé les deux fonctions de contrôle et de l'inspection de leur contenu pour avoir moins de problèmes : c'est l'intelligence maligne porteuse du germe du laisser-faire laisser-aller.
Les finances et la comptabilité de la Sonede sont le point le plus faible du système en raison du manque manifeste de vrais professionnels. Le rapprochement des recettes n'est fait qu'après 6 mois au minimum s'il est réellement fait. La paie est servie sans être contrôlée par le service concerné. La comptabilisation est faite à l'aveuglette malgré l'existence d'un auditeur externe qui œuvre par échantillonnage.
Le chapitre juridique n'échappe pas à la médiocrité s'il ne constitue pas lui-même le noyau de la médiocrité flagrante. Les indicateurs ne trompent pas. Sur une vingtaine de procès, la Sonede n'aura gain de cause que pour un seul dossier si ensuite toutes les procédures sont accomplies à temps. Nos magistraux juristes ont un penchant pour les procès alors qu'un mauvais compromis vaut mieux qu'un bon procès. Pourquoi tenons-nous à encombrer encore les tribunaux si nous pouvons résoudre de façon raisonnable les problèmes. Certainement pour ne pas laisser chômer nos confrères avocats et huissiers de justice.
Le foncier est pour sa part le fils bâtard que la Sonede n'a pas voulu reconnaître depuis au moins trente ans. Des terrains ont été acquis de personnes n'ayant pas le droit (El Manar II), la plupart de notre patrimoine foncier n'est pas immatriculé et même certains terrains ayant un titre foncier ne sont pas utiles à la Sonede à tel point que les municipalités les ont classés comme zone verte.
A voir ces dossiers, personne de cette direction n'échappera à la sanction.
Je ne veux pas parler de choses honteuses comme les campagnes d'économie d'eau à vrai dire de rationalisation de l'utilisation de l'eau dont les investissements engagés auraient pu être plus bénéfiques pour la nation.
Je vous épargne ces sentiments de frustration que vous éprouvez lorsque vous appreniez que certains de nos chantiers de travaux sont contrôlés d'une certaine manière ou que nous offrons à qui veut venir nous rendre une visite de courtoisie ou de propagande et à nos administrateurs du conseil d'administration des cadeaux d'un goût très raffiné.
Ce que j'ai étayé ci-dessus n'est qu'une infime partie de mon archive dont je conserve dans ma tête avec des références objectives, Dieu merci malgré mon passage par des moments de faiblesse.
S'il est aujourd'hui dit qu'il ne faut pas prendre les directeurs de la Sonede pour des boucs émissaires, je suis d'accord mais qu'on leur fasse assumer leur part de responsabilité. Certes, il y a eu beaucoup d'ingérence dans les affaires de la Sonede de la part des contrôleurs d'Etat que nos directeurs prennent pour des prix Nobel en matière de passation de marché, des membres de cabinet de l'Agriculture et d'autres.
Pour nos divers contrôleurs d'Etat et à certains membres du conseil d'administration qui se prennent pour des lumières de je ne sais de quel astre en matière de projets et de passation de marché je leur dis gentiment de trouver le courage de relire le contrat passé en 1989 pour la construction de la station de dessalement de Gabès, les rapports annuels de 1999, 2000, 2001 et 2002 et les rapports d'achèvement du quatrième et du cinquième projets de la Banque mondiale et celui de la Banque africaine concernant l'approvisionnement en eau de la zone industrielle de Gabès, ils auront certainement beaucoup à apprendre.
Nos directeurs auraient pu être plus stricts vis-à-vis des contrôleurs d'Etat et de certains membres du Conseil d'administration qu'il est temps de voir partir après ce déluge au lieu de leur offrir tous les services qu'ils demandent et des cadeaux de tout genre.
Pour être positif, je préconise que la direction générale de la Sonede prenne de façon ferme le taureau par les cornes et lance une campagne de rajeunissement des directeurs. Des têtes pensantes ne manquent pas à la Sonede mais sont restées cachées derrière les anciens mauvais responsables de peur de les éjecter de leur fauteuil. La lumière ne peut que chasser l'obscurité. Voici ma conviction et telle est mon opinion.
*(Economiste)


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