Passe-t-il un jour sans qu'un client ne se plaigne de sa banque et des importantes commissions qu'elle lui facture, malgré eux ? On s'en doute ! L'image du secteur bancaire ne nous semble pas vraiment au top et il est temps que les autorités et l'ODC prennent le taureau par les cornes et défendent l'intérêt de ces clients qui ne savent plus à quel saint se vouer ! Bien qu'il faudrait ouvrir un vrai dossier sur le sujet, nous nous limiterons aux déboires d'un client d'une banque de la place qui ne sait plus à quelle partie doit-il en vouloir avec en face de lui, un banquier fort courtois qui a argumenté comme il se doit sa position. Entre temps, il s'est vu débiter plus de 50 dinars pour une erreur qu'il refuse d'assumer pleinement. Les faits : Muni de sa carte de crédit, il se dirige un samedi vers un DAB pour un retrait d'espèces. Il ignore si son compte est créditeur ou débiteur puisqu'en théorie, son salaire devait y être viré au début de la semaine. Le DAB lui retire sa carte au motif d'une opposition. Il s'étonne et pense à une erreur quelconque, car même s'il est débiteur, il sait qu'il avait droit à un débit de 800 dinars par mois. « Mauvaise information, lui répondra son banquier le lundi, vous avez droit au retrait de ce montant par mois, mais non à un débit de compte de ce montant (rouge) ». Le client mettra ce malentendu sur le compte de sa mauvaise compréhension lorsqu'on lui a délivré la carte et non sur la mauvaise explication de son banquier ce jour-là. Il demande un extrait de compte et il remarque qu'on lui a débité 23,600 dinars pour frais d'opposition. Il remarque également que son salaire n'a pas été encore viré et qu'il est donc débiteur. En clair, il ne peut pas vraiment en vouloir à son banquier à part le fait que ce dernier n'a pas pris la peine de lui téléphoner pour l'avertir de sa situation et de son utilisation abusive de la carte. «L'erreur est humaine et nous nous excusons», répond le banquier, fort courtois du reste. Il accepte les excuses, mais demande qu'on lui rembourse les frais d'opposition. Impossible lui signifie-t-on tout en précisant qu'on accepte, vu cette erreur, de lui donner une autre carte.
On accepte également de résoudre les problèmes futurs et de lui accorder une autorisation de débit égale à 50% de son salaire. Il doit remplir donc un formulaire pour une nouvelle carte. Il a la présence d'esprit de demander si la nouvelle carte est payante. La réponse est positive et ce sont 29 dinars en plus qu'il doit payer suite à cette utilisation abusive. Il se dirige vers le chef d'agence pour lui demander de partager les frais. En clair, il demande à payer soit les 23,600 de frais d'opposition, soit les 29 dinars de la carte. Impossible, lui répond le chef d'agence avec une courtoisie fort remarquable.
Le fait mérite d'être signalé ! Pour expliquer son refus, le chef d'agence déclare que les frais d'oppositions sont justifiés dans la mesure ou le client a utilisé abusivement sa carte. Qu'il ait agi de bonne foi, qu'il n'ait pas reçu son salaire suite à une erreur dont il n'est pas responsable ou encore qu'il pensait à tort qu'il avait droit à un débit, ou encore que son banquier ne l'ait pas informé par téléphone de cet abus, ne peut justifier le remboursement des frais, fort onéreux du reste. Pour le second point, il répond que la carte est délivrée par la seule société Monétique Tunisie. Une fois celle-ci a reçu une opposition sur une carte, elle la détruit. Elle ne peut donc la remettre en circulation. Entre temps, ce sont 29 dinars de plus que Monétique Tunisie va recevoir (qu'elle va partager avec la banque et Visa ou Mastercard) et augmenter, de facto, le chiffre du nombre de cartes distribuées par année ! Tout cela sans compter les agios débiteurs qui vont être prélevés ultérieurement. Les questions qui s'imposent : pourquoi débite-t-on 23 dinars pour une opposition ? Qui a fixé ce montant fort élevé et quel organisme ou administration peut le réviser à la baisse ? Pourquoi Monétique Tunisie ne restitue pas une carte à la circulation si son titulaire n'est pas un mauvais payeur, s'est trompé, est victime d'un malencontreux concours de circonstances ? Pourquoi Monétique Tunisie a ce monopole ? Pourquoi un banquier ne prend pas la peine de téléphoner à son client surtout quand il s'agit d'une petite agence ? Si nous sommes tout à fait d'accord qu'une banque doit avoir de multiples ressources pour faire face à ses frais, il est clair qu'elle doit garantir à son client un service minimum ! Car même s'il n'accuse pas sa banque directement, comme c'est le cas dans cette situation, il est fort clair qu'il ne peut en vouloir qu'à celle-ci puisqu'il n'a pas à dialoguer avec la direction de la banque qui fixe le barème des commissions à prélever ou encore avec Monétique Tunisie !