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Mystère à la Sonede !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 07 - 2012


Par Moncef KHEZAMI*
Cette vieille belle dame de quarante-quatre ans de service qu'est la Sonede vit ces derniers temps la plus mauvaise période de son existence qui a commencé un certain 1er juillet 1968.
Cette présente situation était prévisible depuis au moins trois ans (2009) sans que le premier responsable accorde de l'importance aux diverses mises en garde qui, semble-t-il, les prenait à la légère en raison de ses appuis politiques pouvant le dérober à l'époque de toute faute, aussi grave soit-elle : question de lui renvoyer l'ascenseur.
Malheureusement, c'est une société nationale, constituant un patrimoine public que de grands hommes ont remué ciel et terre pour l'édifier et lui donner cette dimension grandiose non seulement dans l'Afrique mais aussi par rapport à certains pays européens, qui paie ce jour la facture de la médiocrité.
C'est dans cette société où de grands spécialistes aujourd'hui en hydraulique urbaine et en évaluation de projets ont fait leurs premiers pas professionnels sous la houlette des hommes chevronnés qui leur ont appris ce noble sentiment d'appartenance et de travail en groupe : techniciens et économistes pour définir les alternatives les plus adéquates.
Avec des moyens limités et un nombre d'abonnés qui ne dépassait pas les 100 mille, la Sonede a œuvré avec la majorité des bailleurs de fonds, Sida, Usaid, Bird, FSD, Kfdea, la BID, le Fades, qui lui ont donné pleinement confiance pour doter notre pays d'un réseau d'eau potable qui touche la majeure partie des régions du pays pour approvisionner sans rupture et sans rationnement pendant des périodes de sécheresse qui ont parfois duré quatre ans de suite une population qui dépasse jusqu'à un futur proche un peu plus de 8 millions de personnes. En certaines périodes, la demande touristique a battu son plein sans mettre cette grande société en difficulté.
Que lui arrive-t-il aujourd'hui ?
Les réseaux d'adduction ont-ils été dimensionnés pour répondre au jour le plus chargé jusqu'à 2020 voire 2030 et ceux de distribution pour satisfaire la pointe horaire pour les mêmes horizons ?
Si ce n'est pas le cas, alors à quoi ont servi ces montants colossaux dont font état les budgets, les rapports annuels et les états financiers ?
S'agit-il d'actes de sabotage ? Mais à l'encontre de qui ? Est-ce le contribuable qui est visé ? Dans quel cas la gravité de ces actes mérite des enquêtes approfondies et non seulement des conférences de presse ou des présences à des programmes télévisés ou radiophoniques sans fondement réel pour jeter de la poudre aux yeux.
Aujourd'hui, tout le personnel de cette société est devant une responsabilité historique pour reconnaître les fautes commises et faire assumer à chacun sa part de responsabilité. Personnellement, je suis contre les accusations sans fondement. Mon principe est de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.
Pour être clair comme l'eau de roche, je dirai que la situation à laquelle est arrivée la Sonede est la conséquence des accumulations de plus de six ans de mauvaise gestion et de navigation à vue suivant les courants et la houle et les humeurs de ses seuls décideurs.
Du point de vue ressources humaines, la direction générale a usé de tous ses instruments légaux et autres pour écarter les cadres francs et leur trouver une place dans un frigo hermétiquement bien fermé, placer des agents d'une intelligence moyenne, pour ne pas tomber dans l'insulte des autres dans des postes clés pour avoir la mainmise sur les choix fondamentaux satisfaisant les ordonnateurs réels se trouvant en dehors de la société. C'est aussi à cette période qu'un départ massif de techniciens bien rodés dans leur travail a été enregistré et qu'un des meilleurs ingénieurs concepteurs a été perdu à jamais après qu'on lui a fait voir de toutes les couleurs pour lui retrancher ce que la loi lui permet. Les promotions à cette période sont décidées en dehors de la sphère de la Sonede et de son responsable et devenues l'apanage des intrus (même des épouses). Ce sont des réalités vérifiables et ne sont pas l'objet de lettres anonymes car j'ai un mépris atroce pour l'anonymat.
Du point de vue investissement, l'effort technique n'a pas cessé et a continué sur le même rythme à voir les montants investis. Mais ce qui me paraît bizarre est le résultat obtenu cette année.
En excluant l'hypothèse de sabotage qui profiterait je ne sais à qui, la seule explication à mon sens est que la Sonede n'est pas en train de faire la politique de ses moyens pour se faire distinguer tout en négligeant des facteurs importants qui lui ont joué ce mauvais tour. D'après ma modeste expérience en matière d'évaluation de projets, j'ai constaté que les techniciens de la Sonede ne tiennent pas compte de façon réelle de la qualité des eaux de telle sorte que l'entartrage de conduites et par conséquent le rétrécissement de diamètre ne sont pas pris en considération de manière exacte. De ce fait, une conduite qui est censée transiter x litres par seconde ne laissera passer que x/n litres par seconde à un horizon bien déterminé. Le paramètre n varie en fonction de la qualité des eaux et peut s'avérer très élevé de manière à ce que les dépôts bouchent la conduite. En plus, l'action de redimensionnement des réseaux censée être de première priorité pour au moins maintenir la qualité de service réelle à son niveau est reléguée au second rang au profit des projets de prestige pour des raisons politiques, ce qui est un crime à l'encontre du citoyen profitant déjà de ce service et de l'économie.
L'analyse poussée à ce niveau pourrait révéler des résultats encore plus étonnants s'il est fait le lien entre l'acquisition de conduites en fonte d'un fabricant chinois pour le doublement de la conduite Belli-Sfax et ces coupures d'eau, surtout que l'un des spécialistes chevronnés en hydraulique urbaine a, à un certain moment, souligné ce risque. Mais qui aurait pu se tenir debout devant des enjeux de cette taille ?
Enfin, j'aimerais également poser la question suivante à nos décideurs techniciens. Si nous n'avons pas assez de quantités d'eau pour satisfaire les besoins des habitants, à quoi ça rime de construire des réservoirs de tête de cette capacité et de poser des conduites de tels diamètres ?
Le côté financier est le point faible de la Sonede malgré les diverses mises en garde de spécialistes de profession et non de charlatans qui ont fait la pluie et le beau à la Sonede.
Pour les premiers responsables «sonediens», la règle est que, technique oblige, les finances suivent. De quelle manière ? C'est leurs derniers soucis tant qu'aucune mission rigoureuse de vérification n'est menée à temps pour arrêter l'hémorragie qui a affaibli le corps de notre vieille dame qui s'est portée bien jusqu'à 2005 malgré les difficultés qu'elle a connues.
D'après les données dont on a eu accès et sans vous effrayer, le résultat comptable de la Sonede est passé à -51 millions de dinars (perte) en 2009.
Compte tenu du changement de méthode d'estimation des provisions en 2010, ce résultat est passé à -30 millions de dinars (sans le retraitement du résultat de l'année 2009, la comparaison est absurde). Pour l'année 2011, les premiers chiffres montrent une perte de 39 millions de dinars.
Vous entendriez une seule réponse si vous voulez savoir comment la vente d'eau laisse apparaître un tel déficit : les tarifs d'eau n'ont pas suivi.
A votre étonnement, je considère que cette réponse est stéréotypée et ne traduit nullement la réalité.
La Sonede a besoin d'un sang neuf, des idées nouvelles pour se mettre au diapason de la technologie. L'augmentation des tarifs est devenue prohibitive et mènera, j'en suis convaincu, à un effet pervers au moins à moyen terme.
Vous me demanderez probablement pourquoi certains des cadres bien éduqués de cette société ont observé ce silence pendant tout ce temps sans bouger ou lever le petit doigt pour essayer d'arrêter cette mascarade. La réponse qui me vient rapidement en tête est que tous ceux qui auraient eu le courage de batailler à l'intérieur de la Sonede pour que la bonne pratique l'emporte se sont trouvés toujours en solitaires et ont occupé une bonne place au monde frais.
*(Docteur en économie)


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